Discrétion, modestie et sourire, N’Golo Kanté a retrouvé après deux ans absence le groupe France où son activité épate toujours autant dans la perspective de l’Euro-2024.
« Sur le terrain, je pense qu’ils sont deux, un qui court et un qui joue au foot ». Le compliment est de Jonathan Clauss, qui avait à peine croisé Kanté en Bleu, lors de ses deux premiers rassemblements, en 2022, correspondant aux deux derniers du milieu d’Al-Ittihad (Arabie Saoudite).
A l’entraînement à Clairefontaine depuis mercredi, l’arrière droit a été « impressionné » par « le volume de jeu et l’intelligence » de Kanté. « Il est capable de jouer deux postes en même temps… »
La grosse surprise de la liste de Didier Deschamps avait manqué toute la saison Bleue 2022-2023 pour des blessures à répétition, et semblait trop loin après une saison dans la Saudi League.
« N’Gi » a même eu peur de ne plus jamais revenir en sélection. « C’est vrai que j’y ai pensé à un moment donné », admet-il. « Mais j’allais en Arabie Saoudite pour jouer, donner le maximum. Si je faisais les choses bien, l’opportunité resterait ouverte. C’est dans cet état d’esprit que je suis parti, et je pense que c’est cela a permis mon retour ».
Le « maillot » lui a manqué, « la camaraderie française, l’esprit français aussi
Le « maillot » lui a manqué, mais aussi « la camaraderie française, l’esprit français. Je prends beaucoup de plaisir à être de retour », savoure Kanté.
Il a un mot pour son binôme de 2018 Paul Pogba, suspendu quatre ans pour dopage, « un peu de nostalgie quand on passe devant sa chambre », dit Kanté, pour « tout ce qu’il a apporté à l’équipe et dans la vie du château » de Clairefontaine. « J’espère qu’il pourra remédier à cette situation le mieux possible ».
Pendant sa longue absence, il a parfois reçu « des préconvocations », également des nouvelles du sélectionneur, notamment la dernière saison à Chelsea où il était blessé, mais pas d’explication à chaque fois qu’il n’était pas appelé.
Deschamps a toujours répété que Kanté restait dans ses radars, mais sa sélection pour l’Euro-2024, le petit milieu récupérateur ne l’a « su vraiment qu’à la fin, à la dernière minute ». A l’heure de la publication de la liste, il était même sur le terrain avec Al-Ittihad.
Kanté assure qu’il a le rythme, après 44 matches. « Ça s’est enchaîné toute la saison. J’ai des bonnes sensations et je me sens capable de jouer mon rôle à cet Euro ».
Le champion du monde 2018 pourrait même briguer un poste de titulaire. Aurélien Tchouaméni, tout frais champion d’Europe avec le Real Madrid, est encore convalescent, il n’a pas joué la finale contre Dortmund (2-0) samedi, et Warren Zaïre-Emery n’a que 18 ans.
A 33 ans, Kanté a même pris goût à la passation
Adrien Rabiot faisant figure de cadre, Kanté pourrait se retrouver en concurrence avec Youssouf Fofana pour le premier match à l’Euro, le 17 juin contre l’Autriche.
Les deux matches amicaux contre le Luxembourg, le 5 juin à Metz, et le Canada, le 9 juin à Bordeaux, permettront d’essayer plusieurs formules au milieu.
A 33 ans, Kanté a même pris goût à la passation. Se retrouver « dans un rôle de joueur expérimenté, qui doit partager avec les joueurs saoudiens un peu plus jeunes et qui n’ont pas le même parcours, c’est quelque chose que j’ai appris. Transmettre à l’équipe, trouver des solutions pour les jeunes », développe-t-il.
En Bleu aussi, « je suis un des plus anciens », poursuit Kanté, dont Fofana et Zaïre-Emery ont parlé avec déférence en conférence de presse des derniers jours à Clairefontaine.
« Je pense que la transmission se fera naturellement, ce sont des joueurs qui ont beaucoup de qualités, qui ont déjà accompli pas mal de choses. On s’entraîne ensemble, on vit cette expérience ensemble », répond Kanté.
Clauss l’a trouvé « fidèle à lui-même, très discret, mais très souriant, toujours positif, jamais de paroles négatives ».
Et le public français retrouve un de ses joueurs préférés. « Depuis que mon retour a été annoncé, j’ai eu pas mal de sympathie des supporters que j’ai pu croiser en Arabie Saoudite ou en France. Et ça fait vraiment plaisir ». Le « chouchou » est de retour.
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