Près de 8000 migrants sont arrivés depuis le 16 mai dans l’enclave espagnole de Ceuta, dont 4000 ont été renvoyés au Maroc, selon les chiffres actualisés publiés le 17 mai par le ministère espagnol de l’Intérieur.
Depuis lundi matin, près de 8000 migrants sont entrés à la nage, certains utilisant des bouées gonflables et des canots pneumatiques, d’autres à pied dans l’enclave espagnole de Ceuta malgré le déploiement de blindés et de renforts des forces de l’ordre côté espagnol. Dans le même temps, à quelque 400 kilomètres à l’est de Ceuta, 86 migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont parvenus à entrer mardi matin à Melilla, l’autre enclave espagnole, depuis le Maroc, sur un total de « plus de 300 » qui ont tenté le passage, selon les autorités.
Le ministère a annoncé l’envoi de nouveaux renforts des forces de l’ordre sur place pour faire face à l’afflux massif et soudain de milliers de migrants en provenance du Maroc voisin. Cinquante agents supplémentaires vont être déployés en plus des 200 déjà envoyés mardi tandis que 150 autres seront en stand-by, toujours dans le cadre de cette crise migratoire avec en toile de fond des tensions diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc.
Les autorités ont également habilité un stade de Ceuta pour « y transférer les Marocains adultes qui se trouvent dans la rue en vue de procéder ensuite à leur expulsion », a précisé dans la nuit la préfecture de Ceuta.
Une vague migratoire sans précédent
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui a annulé un voyage à Paris en raison de la gravité de la situation, a affirmé que sa « priorité » était de « ramener la normalité à Ceuta » et a promis « la plus grande fermeté » de la part du gouvernement « pour assurer (la) sécurité » des habitants de Ceuta, une des deux enclaves espagnoles situées sur la côte marocaine. Madrid a convoqué l’ambassadrice marocaine pour lui exprimer son « mécontentement » et quelques instants après cette annonce, Rabat indiquait avoir immédiatement rappelé cette même ambassadrice pour « consultation ».
Tension entre le Maroc et l’Espagne
Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique, sont régulièrement le théâtre de tentatives d’entrées de migrants, mais la marée humaine de lundi est sans précédent.
Alors que Rabat est un allié clef de Madrid dans la lutte contre l’immigration clandestine, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont envenimées depuis l’accueil, fin avril, par l’Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné du virus du Covid-19 causé par le PCC (Parti communiste chinois). Une décision qui avait déclenché la colère de Rabat.
Le conflit au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée « territoire non autonome » par les Nations unies en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis plus de 45 ans le Maroc au Polisario, soutenu par l’Algérie. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.
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