Un collectionneur d’art de la ville de Valence a demandé à un restaurateur de meubles de nettoyer une toile du célèbre peintre Esteban Murillo représentant l’Immaculée Conception. Mais le restaurateur, qui a été payé 1 200 € pour le travail, a fait du zèle… et le résultat était désastreux. Pour réparer le dégât, le collectionneur s’est adressé à un autre professionnel, mais en vain. Le tableau datant du XVIIe siècle a subi un massacre irréversible, alors que tout ce que le collectionneur a demandé était de nettoyer la toile et de lui rendre sa splendeur d’antan. Mais au lieu de rendre à la Vierge sa beauté rayonnante, les traits de son visage sont devenus grossiers et méconnaissables, bref elle n’a plus rien à voir avec le modèle d’origine.
Les photos du tableau endommagé circulant sur les réseaux sociaux ont suscité la colère à la fois des amateurs de l’art et des professionnels.
Ils pointent tous le fait que les restaurateurs d’art en Espagne ne sont pas obligés de suivre une formation pour avoir leur titre et pouvoir exercer ce métier si fin et si important pour la conservation du patrimoine.
« Pouvez-vous imaginer que n’importe qui soit autorisé à opérer d’autres personnes ? Ou que quelqu’un soit autorisé à vendre des médicaments sans licence de pharmacien ? Ou que quelqu’un qui n’est pas architecte soit autorisé à construire un bâtiment ? » a dit dans les colonnes du Guardian Fernando Carrera, l’ancien président l’Association professionnelle des conservateurs et des restaurateurs espagnols (Acre). Si le domaine n’est pas régulé par une législation, l’héritage culturel espagnol sera en danger, prévient ce dernier.
Le phénomène est beaucoup plus fréquent de ce que l’on pourrait croire, explique María Borja, l’une des vice-présidentes de l’Association.
En 2012, la restauration ratée d’une peinture murale réalisée dans une église à la fin du XIXe siècle, Ecce Homo a aussi fait le tour des réseaux sociaux, surnommé alors Ecce mono (ce singe).
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