La Turquie, grâce à un doublé de son défenseur Merih Demiral, a déjoué les pronostics en battant l’Autriche (2-1) mardi en huitième de finale de l’Euro 2024 à Leipzig et défiera les Pays-Bas en quarts.
Les Turcs n’avaient plus atteint les quarts d’un Euro depuis 2008. Le sélectionneur italien de la Turquie Vincenzo Montella avait assuré que ses joueurs ne joueraient pas avec le désir de « revanche » chevillé au corps après la raclée 6-1 reçue de l’Autriche en amical en mars.
Un supplément d’âme
Et pourtant, ils ont joué avec un supplément d’âme mardi pour surprendre l’une des équipes les plus séduisantes du début de tournoi, qui avait terminé première devant la France dans le groupe D.
Ce fut une histoire de corners dans un match très intense avec beaucoup de duels au milieu et deux équipes qui courent d’un bout à l’autre du terrain sans compter.
L’Autriche a pris un coup sur la tête dès la première minute : Baris Yilmaz est parvenu à obtenir un corner et Arda Güler, la pépite de 19 ans du Real Madrid, se chargea de le tirer très près des cages.
La défense autrichienne a cafouillé en voulant dégager et le ballon a échoué sur Merih Demiral. Le défenseur l’a torpillé à bout portant dans les filets, et les supporters turcs ont craqué leur premier fumigène de la soirée pour l’un des buts les plus rapides d’un Euro (57 secondes).
Pour l’Autriche, qui avaient remporté 14 de ses 19 derniers matches, et souhaitait atteindre ses premiers quarts de finale dans un Euro, la situation était inhabituelle.
Les hommes de Ralf Rangnick se sont jetés à corps perdu dans la bataille pour égaliser le plus vite possible. D’ailleurs ils auraient pu y parvenir quelques instants plus tard, sur un corner très similaire, mais le ballon filait sur la ligne de but, narguant Christoph Baumgartner.
Mais les Autrichiens n’ont pas réussi à se créer d’autres grosses occasions, à cause de Turcs très attentifs et remontés à bloc.
Après la mi-temps, les Autrichiens ont accentué la pression, cette fois en gagnant la majorité des duels. Ils se sont créés des occasions autrement plus dangereuses qu’au premier acte, notamment un duel de Marko Arnautovic avec le gardien Mert Günok (51) et un dribble de Laimer suivi d’un tir trop mou (53).
Et alors les Turcs ont pris les Autrichiens à rebours une seconde fois. Sur corner là aussi, frappé par un Arda Güler décidément très inspiré dans cet exercice, et qui le déposa sur la tête de Merih Demiral (59)… On ne change pas une formule qui gagne.
Un geste d’une classe immense
Les Autrichiens eurent le mérite de réduire le score très vite… de nouveau sur corner. Entré en jeu quelques instants plus tôt, Michael Gregoritsch ne tergiversait pas pour expédier le ballon au bon endroit (66), se rappelant au bon souvenir des Turcs à qui il avait planté un triplé lors du fameux match amical de mars.
La tension chez les supporters turcs, qui ont commencé à beaucoup se prendre la tête dans les mains, est montée d’un cran. L’Autriche a poussé, poussé, mais a été maladroite, et la défense turque héroïque. En particuler le gardien Mert Günok qui repoussa à la dernière minute une tête à bout portant de Baumgartner, un geste d’une classe immense digne de « l’arrêt du siècle » réalisé par l’Anglais Gordon Banks sur une tête de Pelé à la Coupe du monde 1970.
« J’ai vu le coeur de la Turquie ce soir et c’est ce que j’adore chez ce pays », a déclaré son sélectionneur italien Vincenzo Montella, mardi après la victoire (2-1) contre l’Autriche. « Je suis très fier de l’état d’esprit que nous avons montré sur la pelouse, au-delà de la tactique », a-t-il dit en conférence de presse.
« Je suis content pour l’équipe, pour le groupe que nous avons créé », « tout le monde a donné ce petit quelque chose en plus, l’équipe avait une âme aujourd’hui », a insisté Vincenzo Montella. « Nous avons beaucoup été critiqués pendant nos amicaux, c’est vrai qu’ils ne se sont pas bien passés, et contre l’Autriche ça avait été horrible, une tache dans ma carrière » avec la défaite 6-1 en mars, a rappelé le coach. « Donc je respectais l’Autriche, leur plan de jeu, mais j’avais cet instinct de compétiteur, je voulais rectifier le tir, parce qu’il n’y a pas vraiment de match amical au niveau international », a confié Vincenzo Montella.
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