POLITIQUE

Européennes : Jordan Bardella tient un meeting géant à Marseille

mars 3, 2024 9:00, Last Updated: mars 3, 2024 9:53
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Plus de 6000 personnes attendues pour conforter une dynamique de campagne jusqu’ici prometteuse : Jordan Bardella doit tenir dimanche à Marseille un meeting géant, alors que le leader du Rassemblement national caracole en tête des intentions de vote pour les élections européennes du 9 juin.

A deux pas du stade Vélodrome, la tête de liste doit prendre la parole en conclusion du grand raout, une première, alors que le privilège était jusqu’alors réservé à Marine Le Pen. Elle s’exprimera cette fois-ci avant lui.

Le dispositif doit consacrer la Bardella-mania théorisée par les stratèges du RN, selon eux déjà vérifiée par les 28% à 30% de suffrages promis par les sondages, autant que la popularité du jeune homme mesurée au nombre de selfies réclamés lors de ses déplacements — deux jours de déambulation la semaine dernière au Salon de l’agriculture faisant foi.

Le rendez-vous phocéen inaugure une série d’une dizaine de réunions publiques programmées au cours des trois prochains mois, dont l’une à Paris le 1er mai.

À Marseille, le meeting facturé plusieurs centaines de milliers d’euros — sur un budget de campagne total de 4,32 millions — doit notamment tracer les axes de la campagne.

« Stratégie tricolore »

Jeudi, lors d’une conférence de presse à Paris, Jordan Bardella a dévoilé une « stratégie tricolore » inspirée des feux de circulation, faisant le tri entre les coopérations communautaires qu’il « approuve » (en vert, par exemple Erasmus), de celles pour lesquelles il réclame de « nouvelles conditions » (orange, comme pour Schengen) et des « lignes rouges », notamment l’immigration.

Une sortie de l’Union déguisée, telle que l’accuse la Macronie ? « Pas de Frexit, ni public, ni caché » jure-t-il, en se disant ne pas être « contre l’Europe » mais « contre l’Union européenne », renvoyée à un simple « modèle d’organisation politique comme il pourrait en exister plusieurs ».

Dimanche, la tête de liste âgée de 28 ans ne devrait toutefois pas s’aventurer dans la technicité institutionnelle mais se concentrer sur « les sujets nationaux » pour lancer cette campagne d’une « élection de mi-mandat ».

Sanctionner la politique d’Emmanuel Macron

« C’est la seule occasion pour sanctionner la politique d’Emmanuel Macron », a-t-il ainsi répété la veille lors d’un déplacement dans le Gard.

En devançant d’environ dix points la liste Renaissance-MoDem-Horizons dans les sondages, le Rassemblement national entend faire du scrutin du 9 juin le marche-pied d’une quatrième candidature de Marine Le Pen à l’Élysée en 2027.

Sa position d’ultra-favori comporte néanmoins des risques.

« Il y a une double condition : arriver en tête et faire aussi bien que la dernière fois » (23,34% aux Européennes de 2019), explique un député RN.

« Mais si on passe des 30% (prévus par les sondages, ndlr) à 24%, l’image ne sera pas bonne », poursuit-il, quand d’autres se méfient d’une embellie sondagière « qui ne peut que baisser ».

Principale inconnue de la campagne : la remontée, ou non, du camp macroniste, englué depuis plusieurs semaines sous la barre des 20% d’intentions de vote.

Nombre de lepénistes se préparaient avec gourmandise à ce que la liste de la majorité soit portée par une personnalité identifiée, Olivier Véran ou Clément Beaune, qu’ils jugeaient « clivants ».

Las : c’est l’eurodéputée sortante Valérie Hayer, inconnue du grand public, qui portera le brassard de capitaine.

« Ça ne changera rien, et plus Macron et Attal seront dans la campagne, mieux ce sera pour nous », se rassure un parlementaire RN, alors que l’exécutif a précisément prévu de s’impliquer.

De quoi faire bouger les lignes ? Valérie Hayer entend en tout cas répondre au meeting de Jordan Bardella dès samedi prochain, à Lille. Avec, pour la soutenir, Gabriel Attal et son gouvernement au complet.

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