L’ancien conseiller stratégique de l’administration Trump, Steve Bannon, a récemment été accusé de détournement de fonds par l’État de New York. Il aurait utilisé les fonds d’une collecte pour construire des barrières frontalières sur des terrains privés. De son côté, Steve Bannon dénonce une tentative pour l’écarter des élections de mi-mandat en novembre.
« Ils ont une révolte populaire hors de leur contrôle, et ils essaient de me sortir de cette élection », a déclaré pour Epoch Times Steve Bannon, qui anime également un podcast tous les mercredis, appelé War Room.
« Ils essayaient de me déplateformer et de me faire taire. Cela n’arrivera pas. »
Bannon a fait ces commentaires un jour après avoir comparu dans une salle d’audience de l’État de New York à Manhattan le 8 septembre. Il a plaidé non coupable aux accusations de blanchiment d’argent, de fraude et de conspiration liées à une campagne de crowdfunding privée, connue sous le nom de « We Build the Wall » qui visait à créer une section privée de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il a été libéré sans caution.
Les procureurs allèguent que Bannon a escroqué les donateurs de la campagne de financement qui a permis de recueillir plus de 15 millions de dollars en détournant plus de 100 000 dollars alors qu’il s’était engagé à ne pas prendre de salaire.
« C’est un crime de profiter du soutien des donateurs avec des faux semblants », a déclaré Alvin Bragg, procureur du district de Manhattan, lors d’une conférence de presse conjointe avec Letitia James, procureur général de New York, le 8 septembre. Tous deux sont démocrates.
Bannon a été frappé par des accusations similaires par le département de la Justice (DOJ) en 2020, mais il a été gracié par le président Donald Trump lors de sa dernière nuit avant de quitter ses fonctions en janvier 2021. Les grâces présidentielles n’interdisent toutefois pas les poursuites de l’État.
Deux autres hommes qui avaient été inculpés par le DOJ ont plaidé coupable. Ces hommes, Brian Kolfage et Andrew Badolato, attendent leur condamnation pour conspiration en vue de commettre une fraude électronique. Ils risquent chacun jusqu’à 20 ans de prison. Le procès d’un troisième homme, Timothy Shea, s’est terminé par un vice de procédure.
« Une cible politique »
Bannon a déclaré que les dernières accusations « visaient clairement une cible politique », notant qu’aucun des trois autres hommes n’a été inculpé dans l’affaire de New York.
« Je n’ai jamais eu de rôle officiel avec ‘We Build the Wall’. C’est une société distincte », a-t-il déclaré.
L’ancien chef de Breitbart News a qualifié l’affaire de « farce totale et complète » et de « dossier parfaitement insignifiant ».
« Aucun de nos donateurs n’a jamais eu de problème avec tout cela. ‘We Build the Wall’ est un projet fantastique, une des choses dont je suis le plus fier de faire partie », a-t-il déclaré.
À une soixantaine de jours des élections de mi-mandat, les autorités ciblent Bannon en raison du succès de son podcast War Room, estime l’ancien stratège de Trump.
« Ils savent que ‘War Room’ est très dangereux parce qu’il donne une voix au gars moyen. C’est une plateforme pour la population. »
« Ils comprennent qu’ils doivent y mettre fin. Ils ne peuvent pas le faire. » L’audience a augmenté d’au moins 10% dans toutes les émissions du 9 septembre, a-t-il signalé, à la suite de sa comparution devant le tribunal.
Bannon, qui risque une peine maximale de 15 ans de prison pour l’accusation de blanchiment d’argent, ne baisse pas la voix face à ces nouvelles poursuites.
« Nous ne reculerons jamais devant les radicaux de gauche soutenus par Soros qui ont infiltré l’administration de New York. »
Les alliés de Trump dans le collimateur
Bannon a également annoncé, citant une source anonyme « très haut placée », qu’au cours des journées de mercredi et jeudi, au moins 35 « leaders MAGA » et associés de Trump ont été « perquisitionnés » par le FBI.
« La plupart d’entre eux avaient des avocats qui avaient déjà été en contact avec le DOJ ou qui travaillaient avec le DOJ. Ces gens sont venus chez eux et les ont harcelés, ce qui était une démonstration de force visant à les intimider. »
Le FBI a signifié des citations à comparaître à ces personnes et, dans certains cas, a pris leur équipement informatique, a précisé Bannon.
Les commentaires de Bannon corroborent les articles du Washington Post et du New York Times. Les journaux ont rapporté qu’un grand jury fédéral à Washington a cité à comparaitre le 7 septembre de nombreux anciens membres du personnel de la campagne Trump ou de la Maison Blanche. Ils réclament des informations sur le Save America PAC (Political Action Comittee), l’organisme de collecte de fonds de Trump mis en place après l’élection de 2020.
Les citations à comparaître font partie d’une enquête fédérale sur les événements entourant la prétendue « attaque » du Capitole du 6 janvier. L’enquête porte aussi sur les efforts de Trump pour contester les résultats de l’élection. Cette enquête est distincte de celle qui porte sur les documents classifiés que Trump auraient gardés à son domicile, dans le cadre de laquelle le FBI a fait une descente à Mar-a-Lago le 8 août.
En ciblant Trump et ses alliés le gouvernement s’efforce de « faire taire toutes les voix politiques d’opposition », affirme Bannon.
« Les élites de ce pays ont pris le pouvoir et ont adopté les mêmes techniques que le Parti communiste chinois sans foi ni loi. »
« Ils doivent être vaincus dans les urnes », a-t-il ajouté.
En juillet, un jury a déclaré Bannon coupable d’outrage au Congrès pour avoir refusé une citation à comparaître devant le Comité parlementaire du 6 janvier. Pour cette affaire, il risque une peine minimale de 30 jours de prison et une amende, selon le département de la Justice.
Epoch Times a contacté le bureau du procureur général de New York, M. James, pour une demande de commentaire.
Zachary Stieber a contribué à cet article.
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