CHOIX DE LA RéDACTION

Les origines racistes du Parti démocrate américain et ses liens étroits avec le Ku Klux Klan

juin 15, 2018 7:39, Last Updated: juillet 11, 2019 1:14
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Pour beaucoup de gens aujourd’hui, le Parti démocrate américain fait figure de défenseur des minorités. Pourtant, il présente une histoire tourmentée au cours de laquelle il s’est violemment opposé à l’émancipation des citoyens afro-américains, cherchant à maintenir l’esclavage à tout prix, puis à imposer la ségrégation au sein des États de l’Union.

Fondé en 1824, le Parti démocrate américain domina la plupart des élections nationales qui se déroulèrent pendant la première moitié du 19siècle.

Le premier président des États-Unis issu de ses rangs fut Andrew Jackson, un ancien général élu à la tête du pays en 1828.

Les succès qu’il obtint contre les troupes britanniques pendant la guerre d’indépendance firent de lui un véritable héros national qui le propulsèrent à la Maison-Blanche.

L’extermination des Amérindiens

Une de ses premières décisions consista à confisquer les terres de tous les Amérindiens établis sur la côte Est des États-Unis.

Plus connue sous le nom d’Indian Removal Act, cette loi entraîna la déportation de plusieurs milliers d’autochtones, dont les membres de la tribu des Cherokees, à l’ouest du Mississippi.

La Cour suprême jugea la loi contraire à la Constitution de la nation américaine, mais le président Jackson ne s’en formalisa guère, refusant tout simplement d’appliquer la décision du jugement. Il envoya les troupes fédérales afin d’expulser les Amérindiens et de s’accaparer leurs terres, avant de les vendre aux fermiers blancs pour une bouchée de pain – s’assurant ainsi de leurs votes futurs.

Un des itinéraires que les indigènes empruntèrent à marche forcée porte le nom de « Piste des Larmes » (Trail of Tears). De nombreux Amérindiens disparurent au cours de leur sinistre périple, tués par les Blancs, morts de faim, de froid ou d’épuisement.

Aujourd’hui, plusieurs Amérindiens refusent encore d’utiliser le billet de 20 dollars à l’effigie d’Andrew Jackson.

Dans son célèbre ouvrage De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville dépeint d’ailleurs le président Jackson en des termes peu flatteurs, stigmatisant notamment la corruption et le népotisme dont il semblait s’accommoder :

« Fort d’un appui que n’avaient point ses prédécesseurs, il foule aux pieds ses ennemis personnels partout où il les trouve, avec une facilité qu’aucun président n’a rencontrée ; il prend sous sa responsabilité des mesures que nul n’aurait jamais avant lui osé prendre ; il lui arrive même de traiter la représentation nationale avec une sorte de dédain presque insultant ; il refuse de sanctionner les lois du Congrès, et souvent omet de répondre à ce grand corps. C’est un favori qui parfois rudoie son maître. »

Portrait d’Andrew Jackson, 7e président des États-Unis d’Amérique. Crédit : The White House.

L’émergence d’un Parti républicain hostile à l’esclavage

En réaction à l’adoption de la loi Kansas-Nebraska qui autorisait le recours à l’esclavage dans les nouveaux territoires du Kansas et du Nebraska, et afin de contrecarrer la mainmise du Parti démocrate sur la politique des États-Unis, d’anciens membres du Parti Whig moribond et des Démocrates hostiles à l’esclavage fondèrent le Parti républicain à Pittsburgh en 1854.

Ils défendaient la liberté individuelle et appelaient de leurs voeux un système basé sur la promotion sociale à travers le travail et le mérite. Ils s’opposaient également à toutes formes d’asservissement économique telles que l’esclavage.

En 1856, le Parti républicain présenta son premier candidat à l’élection présidentielle. S’appuyant sur un programme proposant « une terre libre, la liberté du travail, la liberté d’expression et des hommes libres », John Frémont sera finalement battu par le Démocrate James Buchanan.

Mais en 1860, Abraham Lincoln devint le premier Républicain à accéder aux plus hautes fonctions, profitant des désaccords qui ravageaient alors le camp démocrate, celui-ci présentant deux candidats différents à l’élection.

Soutenu par les abolitionnistes, Lincoln fit campagne sur la base d’un programme opposé à l’extension de l’esclavage dans les nouveaux territoires de l’Ouest américain.

Son arrivée au pouvoir provoqua la sécession de plusieurs États du Sud des États-Unis, qui désignèrent le sénateur démocrate Jefferson Davis comme président des États confédérés.

Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis et premier chef de l’État à être issu des rangs du Parti républicain fondé en 1854. Il s’agit de l’une des dernières photographies connues de Lincoln prise par Alexander Gardner en 1865, quelques semaines avant l’assassinat du président. Crédit : IIP – Flickr.

Abolir l’esclavage et les discriminations raciales

Lincoln parvint d’abord brillamment à rassembler les membres de son parti autour de lui, tout en s’alliant les faveurs des Démocrates des États restés dans l’Union. Mais lorsqu’il proclama l’abolition de l’esclavage dans tout le pays le 1er janvier 1863, les Démocrates du Nord lui retirèrent immédiatement leur soutien.

Malgré la victoire définitive de l’Union en 1865, les élus républicains eurent du mal à faire voter le 13amendement de la Constitution américaine qui fournissait un cadre juridique solide à l’abolition de l’esclavage décrétée par Abraham Lincoln quelques années auparavant.

Dans son documentaire Hillary’s America : The Secret History of the Democratic Party, Dinesh D’Souza affirme que les ¾ des Démocrates s’opposèrent en effet à l’adoption du 13amendement quand tous les Républicains votèrent en sa faveur.

Il explique également que les Démocrates, à l’inverse des Républicains, se prononcèrent majoritairement contre l’adoption des 14et 15amendements qui proclamaient l’égalité des droits entre tous les citoyens et octroyaient le droit de vote aux Afro-Américains, et ce, près de 100 avant l’adoption de la loi pour les droits civiques (Civil rights Act) de 1964 sous le mandat de Lyndon B. Johnson !

De fait, l’histoire se serait répétée en 1964, puisque D’Souza déclare qu’en proportion, davantage d’élus républicains approuvèrent la loi pour les droits civiques de 1964 comparé aux Démocrates.

Par ailleurs, les premiers Afro-Américains à intégrer le Congrès des États-Unis en 1868 appartenaient au Parti républicain, les Démocrates patientant jusqu’en 1934 pour investir leurs premiers candidats de couleur.

Représentation des premiers membres du Congrès afro-américains. Crédit : Collection Kinsey, Atlanta History Center.

Le Ku Klux Klan : véritable bras armé des Démocrates

En outre, le Parti démocrate s’appuya longtemps sur le Ku Klux Klan (KKK) pour terroriser les citoyens noirs du Sud des États-Unis et les dissuader d’exercer leur droit de vote.

Fondé en 1865, quelques jours après l’entrée en vigueur du 13amendement, le KKK participa à de nombreux lynchages et réduisit au silence plusieurs élus républicains blancs ayant eu le tort de défendre les droits des Afro-Américains.

James Hinds et Georges Ashburn figurèrent ainsi parmi les premiers membres du Congrès à avoir été assassinés par le groupuscule extrémiste en 1868.

Premier responsable national du Ku Klux Klan, Nathan Bedford Forrest – un ancien officier de l’armée confédérée – faisait même partie des délégués démocrates chargés d’élire le candidat du Parti à l’élection présidentielle pendant la Convention nationale de 1868 !

Le Klan fut d’ailleurs régulièrement encouragé par des élus démocrates de premier plan dans les décennies qui suivirent. C’est notamment le cas de Woodrow Wilson, président démocrate et prix Nobel de la paix en 1919, qui soutint l’héritage du KKK et encouragea la politique ségrégationniste en vigueur aux États-Unis.

Une de ses premières décisions consista d’ailleurs à réintroduire le principe de ségrégation au sein de l’administration présidentielle à Washington, affirmant qu’il s’agissait d’un privilège accordé aux personnes de couleur qui n’auraient qu’à s’en féliciter.

Il fit également la promotion du film La naissance d’une nation de D.W. Griffith paru en 1915 et qui raconte le déroulement de la guerre de Sécession, ainsi que la période de reconstruction qui suivit le conflit, en adoptant le point de vue des États confédérés.

Controversé pour ses prises de position racistes et son apologie du Ku Klux Klan, le film fait ouvertement référence à plusieurs citations provenant des écrits universitaires de Woodrow Wilson – ancien président de la prestigieuse université de Princeton.

Woodrow Wilson, 28e président des États-Unis, photographié par les frères Pach à New York en 1912. Crédit : Library of Congress – IPP – Flickr.

Des liens étroits qui perdurent encore aujourd’hui

Mais le lien historique qui unit le KKK au Parti démocrate semble avoir perduré jusqu’à aujourd’hui, le cas du sénateur Robert Byrd constituant un exemple éloquent.

Membre influent du Parti démocrate ayant siégé au Sénat pendant plus de 50 ans (un record), Robert Byrd fut membre du Klan quand il était âgé d’une vingtaine d’années. Reconnu pour ses qualités de meneur d’hommes, il fut rapidement amené à devenir responsable d’un chapitre local du Ku Klux Klan en Virginie-Occidentale. Une période qu’il regretta à plusieurs reprises par la suite, la qualifiant d’erreur de jeunesse.

Pourtant, et même si plusieurs furent prononcées peu de temps après sa démission des instances du Klan, la violence de certaines déclarations du sénateur interpelle :

« Nous avons besoin du Klan aujourd’hui encore plus qu’autrefois et je suis pressé de le voir renaître de ses cendres ici, en Virginie-Occidentale, ainsi que dans tous les États de l’Union », écrivait-il dans une lettre adressée au responsable national du Ku Klux Klan en 1946.

« Plutôt mourir mille fois et voir le drapeau américain piétiné dans la boue au point qu’il ne puisse plus être encore hissé, que voir ce pays bien-aimé être abîmé par une race de bâtards », affirmait également Robert Byrd en 1945.

Plus récemment, en 2001, le sénateur parla de « nègres blancs », avant de regretter, une fois de plus, ses propos.

Considéré comme un véritable mentor par Hillary Clinton ou Joe Biden, l’ancien président du Sénat s’était notamment opposé à la loi sur les droits civiques en 1964, conçue pour protéger les droits des citoyens afro-américains et mettre fin aux lois Jim Crow légalisant la ségrégation.

Le sénateur démocrate de Virginie-Occidentale Robert Byrd. Il est le seul homme politique américain à avoir occupé un poste de sénateur pendant plus de 50 ans.

Si le Parti démocrate américain continue de se présenter comme le défenseur des minorités, son histoire montre une réalité assez différente…

Découvrez l’étonnante histoire raciste du Parti démocrate américain dans cette vidéo.

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