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« Fédérer les Français autour de la défense des entreprises » : l’ambition de Sophie de Menthon pour la 22e édition de «J’aime ma boite»

octobre 16, 2024 11:45, Last Updated: octobre 16, 2024 21:06
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ENTRETIEN – La 22e édition de la Fête des entreprises aura lieu le 17 octobre. Ce moment festif qui met à l’honneur les forces vives des entreprises depuis 2003 sous le slogan « J’aime ma boite », Sophie de Menthon en est à l’initiative. La présidente du mouvement Ethic revient sur la genèse, l’esprit et les objectifs de cet évènement, qu’elle place cette année sous le signe de la « gravité », compte tenu de la hausse de la fiscalité prévue dans le programme budgétaire du gouvernement Barnier.

Epoch Times : En quoi consiste la Fête des entreprises et pourquoi avez-vous souhaité donner à cette 22e édition un caractère empreint de « gravité » ?

Sophie de Menthon : La Fête des entreprises est née il y a 21 ans, à une époque où l’entreprise était souvent caricaturée comme un lieu d’exploitation, un espace au sein duquel les patrons étaient dépeints comme des oppresseurs, les salariés comme des opprimés.

Dans ce contexte où l’on observait une forte influence de la lutte des classes transposée dans le monde de l’entreprise, l’idée de la Fête des entreprises, avec son slogan « J’aime ma boîte », m’est venue spontanément. Je souhaitais simplement qu’une fois par an, chacun puisse exprimer son attachement à son entreprise, car depuis 22 ans, les sondages d’OpinionWay montrent que les Français apprécient leur entreprise, avec des taux de satisfaction oscillant entre 55 % et 69 %. Environ 350.000 entreprises participent désormais à cette « Saint-Valentin de l’entreprise », en organisant des événements allant d’un café convivial le matin à des cours de gym, ou encore de plus grandes festivités.

Cette journée, qui se veut porteuse d’un message fort – « J’ai toujours aimé ma boîte » –, est l’occasion de célébrer l’entreprise, mais aussi de se sentir fier de soi, car ce sont les salariés de France qui contribuent directement par leur labeur au fonctionnement de notre système social. Et c’est pourquoi il est naturel de placer les entreprises au cœur de cette dynamique en rappelant urgemment que ce sont elles qui financent le pays.

Aujourd’hui, alors que l’État prévoit de nouvelles taxes pour les entreprises, pourtant déjà confrontées à des difficultés économiques, cette nouvelle édition de « J’aime ma boite » m’apparait d’autant plus essentielle qu’il faut fédérer les Français autour de la défense des entreprises : on ne peut plus compter sur les partis politiques pour remplir cette mission, quels qu’ils soient.

Manifester son soutien à l’entreprise dans le cadre de cette Fête est donc pour vous un acte politique ?

Manifester son attachement à sa boite est avant tout un acte sociétal, démocratique, plutôt que politique : les citoyens se détournent des urnes, ne veulent plus entendre parler de politique, et rejettent massivement la classe politique actuelle.

Cette année, mais aussi pour les éditions précédentes, de nombreuses figures politiques ont néanmoins apporté leur soutien à cette initiative. Faut-il afficher le soutien du monde politique à cette Fête des entreprises alors que, par sa fièvre régulatrice, celui-ci est souvent à l’origine des difficultés rencontrées par le secteur privé ?

Pour mettre en lumière la situation des entreprises et attirer l’attention de la presse, il faut nécessairement des figures de proue.

Ce qui est vraiment intéressant, ce n’est pas tant le fait que j’obtienne des soutiens politiques pour poser avec l’affiche « J’aime ma boîte » que de constater à quel point ils s’empressent tous de le faire, de droite à gauche. À ce titre, j’ai une anecdote amusante : récemment, je croise Fabien Roussel et lui tends l’affiche. Avec enthousiasme, il la brandit fièrement. Le patron du Parti communiste ! Cela a immédiatement créé un grand buzz, mais aussi déclenché une campagne de haine à son encontre sur les réseaux sociaux, l’accusant d’être désormais pro-patrons, un soutien du capitalisme, un « communiste en carton ».

Pourtant, les communistes ont toujours revendiqué la valeur travail ! Je suis libérale, mais je peux rejoindre le communiste qu’est Fabien Roussel lorsqu’il s’agit de reconnaître l’utilité de l’entreprise pour l’intérêt général : trouver des terrains d’entente sur des sujets essentiels n’a rien d’une trahison.

Selon le sondage OpinionWay pour « J’aime ma boîte », 80% des salariés de TPE pensent que « leur patron aime ses salariés ». Comment expliquer ce décalage entre le discours « anti-patrons » régulièrement entendu dans certains médias et la réalité du terrain ?

On parle de l’entreprise dans les médias uniquement quand il y a un problème. L’entreprise n’est généralement mise en avant que lorsqu’une usine ferme ou qu’un patron se comporte mal. Et cela, bien sûr, arrive parfois, comme partout.

Mais les succès des entreprises, les réussites quotidiennes, ça n’intéresse personne. Les médias, encore plus que les politiques, préfèrent perpétuer cette lutte des classes dans l’esprit des Français, en présentant systématiquement le patron comme un oppresseur.

Les Français devront s’acquitter de près de 30 milliards d’euros supplémentaires en impôts, taxes et cotisations en 2025, dont les trois quarts devront être pris en charge par les entreprises. Que vous inspire le projet de loi finances de Michel Barnier ?

Qu’il est temps de cesser de traiter les entreprises comme les vaches à lait de l’État. J’espère malgré tout que le Premier ministre prendra la peine de leur souhaiter une bonne fête. Plusieurs membres de son cabinet l’ont encouragé à le faire.

Nous vivons dans un pays étatiste, avec un État qui centralise tout, qui décide de tout : combien de fruits et légumes nous devons manger par jour, le nombre de jours de télétravail autorisés, ou encore s’il faut accorder un jour de congé aux femmes pour règles douloureuses… On marche sur la tête.

Devenues les vassales de l’État, les entreprises sont privées de leur mot à dire. Des instances représentatives existent, mais elles restent dépourvues de pouvoir réel. Et c’est pourquoi suite à cette inquiétante annonce d’une nouvelle hausse des impôts, cette Fête des entreprises revêt un symbole d’autant plus fort qu’elle permet aux salariés de faire entendre leurs voix. Cela pourrait marquer le point de départ d’une révolution libérale.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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