Une récente vidéo d’un fonctionnaire de la province chinoise du Henan a suscité l’indignation des internautes chinois, tandis qu’un avocat chinois a condamné l’absence de loyauté et d’empathie des fonctionnaires du Parti communiste chinois (PCC).
Le 20 janvier, le maire du comté, Dong Hong, a annoncé en ligne sa politique de confinement pour les personnes désireuses de rentrer chez elles pour les vacances du Nouvel An chinois. Il a déclaré qu’elles seraient soumises à « l’isolement puis à la détention ».
Il a précisé : « Quiconque tente de revenir d’une zone à risque moyen ou élevé sera d’abord mis en quarantaine puis détenu, qu’il ait une preuve de vaccination ou un test d’acide nucléique négatif des [dernières] 48 heures. »
Un avocat chinois du Henan, M. Chou (pseudonyme), a déclaré à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times que, face à la pandémie, le responsable aurait pu se montrer plus compréhensif à l’égard des personnes anticipant les retrouvailles annuelles avec leur famille, une tradition chinoise qui remonte à la nuit des temps.
C’est à grande échelle que ce sont rapidement diffusés tous types de propos assez significatifs sur Weibo (moteur de recherche chinois).
Un internaute chinois a riposté : « Auparavant, si vous aviez le mal du pays, vous preniez simplement un billet de train qui vous ramenait chez vous. Mais maintenant, si vous retournez dans votre ville natale par nostalgie, vous risquez d’abord l’isolement, puis la détention. »
Un autre : « Difficile de faire des démarches dans la fonction publique, difficile d’obtenir des soins médicaux, difficile de s’inscrire dans une école… et c’est même difficile de rentrer chez soi pour les vacances. La distance la plus lointaine du monde est une maison où vous ne pouvez pas revenir. »
M. Chou a confié à Epoch Times que cette vidéo est devenue virale dans la communauté chinoise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, car « elle est tout simplement scandaleuse et antihumaine ».
Il a ajouté que « cette administration sans foi ni loi n’a pas de limites », comme l’illustre la politique de l’enfant unique mise en place dans les années 1990 et annoncée par le régime avec le slogan : « Une rivière de sang vaut mieux qu’une naissance supplémentaire. »
Pour les responsables du Parti, selon lui, « l’ordre du leader surpasse toute loi ; ils n’ont aucun respect pour la loi ni aucun sens de la loi ».
Selon M. Chou, significative était l’image diffusée en ligne pour lutter contre la pandémie avec pour formule : « Casse-toi les jambes si tu sors, casse-toi les dents si tu réponds. »
« La mentalité et la logique qui sous-tendent ce langage sont celles d’un totalitarisme aveugle qui ne parle ni de loi, ni d’humanité, ni de la moindre civilisation. »
Selon lui, du gouvernement central aux gouvernements provinciaux, en passant par les villes et les districts, les règles du Parti pour lutter contre la pandémie deviennent toujours plus strictes. « La détention est une punition pour les criminels » et nul n’a le droit d’incarcérer quelqu’un qui n’a enfreint aucune loi, estime-t-il, en condamnant l’abus de pouvoir du fonctionnaire local.
Selon les médias chinois, le maire Dong Hong a répondu aux critiques en ligne en affirmant que la vidéo avait été tronquée. Certaines précisions importantes ont été effacées, a-t-il affirmé, telles que « ceux qui refusent de coopérer » ou ceux qui rentrent chez eux « avec de mauvaises intentions ».
Mais, après son intervention, beaucoup se sont interrogés sur ce que signifiait « rentrer chez soi avec de mauvaises intentions ».
Les restrictions croissantes de la Chine
Certains internautes chinois ont partagé un document sur la politique de gestion de la santé de ceux qui reviennent chez eux pendant le Nouvel An chinois. Ce document indique que le ministère exige que les personnes rentrant chez elles avec une carte d’itinéraire comportant un astérisque soient « mises en quarantaine à leurs frais pendant 14 jours ».
La « carte d’itinéraire » est une application mobile qui retrace le voyage d’une personne grâce aux mégadonnées de China telecommunication.
Jusque-là, un astérisque dans le coin supérieur droit de l’écran du téléphone indiquait qu’un individu était allé dans une ville comportant des zones à risque moyen ou élevé. Mais le symbole n’implique pas, précisent les médias chinois, qu’on aie vraiment visité ces zones.
Le système chinois de code QR Covid-19 – vert, jaune ou rouge – indique l’état de santé d’un utilisateur. Un code vert permet à son détenteur de se déplacer sans restriction ; un code jaune oblige l’utilisateur à rester chez lui pendant 7 jours ; un code rouge signifie une quarantaine de 2 semaines.
Le décret du maire impose désormais aux personnes qui reviennent d’une zone à risque moyen ou élevé de suivre une « quarantaine centralisée de 7 jours + 7 jours d’isolement et d’observation à domicile + 7 jours de suivi sanitaire à domicile », avec un total de 7 tests PCR pendant la période de suivi (qui totalise finalement 21 jours).
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