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Françoise Hardy : une galaxie musicale de Dutronc et Daho à Iggy Pop

juin 11, 2024 8:15, Last Updated: juin 12, 2024 8:48
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Dans la sphère musicale de Françoise Hardy, on ne peut échapper à Jacques Dutronc, inspiration car source d’élans amoureux et de tourments, mais on trouve aussi Michel Berger, Étienne Daho, Serge Gainsbourg ou encore… Iggy Pop.

Jacques Dutronc, la grande histoire de la vie amoureuse de Françoise Hardy, décédée mardi à l’âge de 80 ans. Le père de leur enfant, Thomas, devenu chanteur, est omniprésent dans ses chansons. Pour de mauvaises raisons. « Dès notre rencontre, Jacques a mis des distances entre nous ». Avec Dutronc, ils vivront chacun à leur étage de leur immeuble parisien avant leur séparation…

Dans son dernier album en 2018, le titre Personne d’autre parle de Dutronc, avec cette phrase « et moi qui reste à t’attendre », qui en dit long sur ce que fut leur relation. « Je me suis souvenue de l’année 1967 où je guettais le moindre signe de Jacques et où lui en faisait peut-être autant vis-à-vis de moi, mais où les signes étaient si subtils que je ne savais pas sur quel pied danser », racontait-elle alors à l’AFP.

« Il venait de publier son album, que j’aimais beaucoup, et de produire le premier album de Véronique Sanson (…) Ce disque était tellement novateur, qu’en l’écoutant, j’ai eu l’impression que les chanteuses de ma génération et moi-même prenions un sacré coup de vieux ! Travailler avec Michel me semblait donc inespéré », explique-t-elle au magazine Platine. Leur collaboration donnera notamment Message personnel, un tube, avec ces couplets restés dans les mémoires : « Mais si tu crois un jour que tu m’aimes. Ne crois pas que tes souvenirs me gênent. Et cours, cours jusqu’à perdre haleine. Viens me retrouver ». Elle s’adresse évidemment à Dutronc, dont elle supporte de moins en moins les éloignements.

La disparition de Serge Gainsbourg l’a marquée. « Serge était un génie dans son domaine. Quand il est mort, j’ai eu l’impression que c’était notre jeunesse qui partait avec lui » (Europe 1). Ensemble, ils ont signé Comment te dire adieu, un gros succès. « Je nous revois au restaurant, alors que Jane Birkin tournait La piscine. Il avait peur qu’elle craque pour Delon. J’essayais de lui expliquer que si elle était sensible au charme de Serge, elle ne le serait sans doute pas à celui de Delon », relate-t-elle dans le magazine Télérama.

« Son aisance musicale et émotionnelle », « je ne connais aucun équivalent »

La chanteuse fait se rencontrer Gainsbourg et Dutronc, qui se « détestent » alors comme le dira le second sur Europe 1. Mais une grande complicité naîtra entre les deux hommes, qui feront les 400 coups ensemble.

« J’aimais Suicide, le Velvet Underground, mais j’aimais vraiment Françoise Hardy et c’était un truc de fou pour l’époque, presque une provocation de dire ça », explique en novembre 2019 Étienne Daho à l’AFP, revenant sur ses années 1980 dans une scène rennaise marquée par la New wave. Il la rencontre pour la première fois dans les locaux d’une radio. Il est fan, notamment de l’album La question réalisé avec la Brésilienne Tuca.

« Hyper maladroit, tellement nerveux », comme il le racontera plus tard, il lui « broie » la main au moment de la saluer. Puis elle lui laissera un message sur répondeur, qu’il conservera longtemps, alors qu’il a repris une de ses chansons. Ils deviennent vite amis.

« C’est quelqu’un de très important pour moi, la famille », dira-t-il encore. Ils reprendront notamment ensemble « Et si je m’en vais avant toi », titre de la chanteuse.

La rencontre de l’Iguane et de l’interprète de Tous les garçons et les filles ? Elle a lieu sur l’album Clair-obscur en 2000, avec leur duo sur I’ll Be Seeing You. L’ex-leader des Stooges l’encense : « Personne ne peut chanter comme Françoise Hardy. Son aisance musicale et émotionnelle mêlée à son sens de la réserve et du mystère ont un impact indélébile sur le public. Je ne connais aucun équivalent ». Elle lui renvoie la politesse : « c’est un grand chanteur, un grand crooner ». Compliment atypique mais bien vu. C’est en effet une veine qu’il creuse en 2019 avec son album Free, très jazz et introspectif.

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