Le président Harry Truman, créateur de la CIA, se montrait très vif dans ses critiques envers le système qu’il avait créé.
Harry Truman, président des États-Unis de 1945 à 1953, a souvent essuyé de vives critiques pour avoir créé la CIA il y a 69 ans. C’est oublier qu’il a lui-même été le meilleur détracteur de son agence, et encore aujourd’hui, ses commentaires visent dans le mille. L’ancien président, démocrate, n’aurait jamais pu prévoir que la CIA en viendrait à espionner les Américains à travers l’écran de leurs téléviseurs. Il avait cependant alerté sur les risques de dérives. En 1963, il écrivait dans le Washington Post qu’il lui semblait nécessaire de « réexaminer notre regard sur les opérations de notre CIA ».
« J’ai remarqué depuis un certain temps que la CIA agit en dehors de ses assignements originels. Elle est devenue un organe opérationnel et un outil à la solde des hommes politiques. Cela a conduit à des problèmes et peut avoir aggravé nos difficultés dans plusieurs zones explosives », écrit-il.
Harry Truman a fondé la CIA en 1947, au temps de l’adoption du décret du National Security Act, destiné à réorganiser les forces armées. Mais, dans des termes un peu mystérieux, il déclarait au début des années 60 que celle-ci revêtait une « cape de temps de paix et des opérations-coups de poignard ».
« En voyant toutes les sottises ressortant de la propagande communiste autour d’un « impérialisme yankee« , d’un « capitalisme exploiteur« , de « créateurs de conflits » et de « monopoles« , la dernière chose dont avait besoin la CIA était bien d’être prise la main dans le sac d’influence subversive dans les affaires des autres ».
Quand il s’adressait à son biographe, après avoir quitté ses fonctions au Bureau Ovale, l’ex-président exprimait ses regrets d’avoir créé la CIA. « Je pense que c’était une erreur. Et si j’avais su ce qui allait se passer, je ne l’aurais jamais fait », a-t-il dit.
Selon ses propres termes, la CIA a été créée à une époque où le président des États-Unis avait besoin d’une organisation centralisée pour présenter divers rapports de renseignements. À l’époque, il y avait environ une douzaine d’agences envoyant des renseignements collectés au président.
Dès l’administration qui a suivi la sienne, les choses sont « partis en vrille, hors de contrôle », indique Truman. « Tel que je m’en aperçois à présent, ces personnes de la CIA ne font pas que des rapports à propos de guerres ou autres, mais passent à l’action sans que personne ne garde de trace sur ce qu’ils fabriquent. Ils dépensent des millions de dollars, parfois pour créer des conflits et avoir ainsi quelque chose sous le coude pour leurs rapports. Ils sont devenus… C’est devenu un gouvernement secret à lui tout seul. Ils n’ont de comptes à rendre à personne ».
« C’est une chose très dangereuse dans une société démocratique et il faut y mettre un terme. Les gens ont le droit de savoir ce que fait cette bande d’oiseaux. Et si j’étais de retour à la Maison Blanche, les gens le sauraient. C’est la façon dont un gouvernement libre doit fonctionner, il faut faire le ménage de temps en temps, peu importe quelle branche du gouvernement est impliquée. Quelqu’un doit surveiller ce qui s’y passe ».
En 1971, Truman a encore affirmé que la CIA est une nécessité pour la sécurité nationale des États-Unis et la consolidation des renseignements. « Donc, au lieu que le président ait à parcourir un tas de papiers, l’information a été coordonnée afin que le président puisse arriver aux faits. Ça va toujours, et ça va très bien », a-t-il déclaré. Cependant, il ne s’est pas étendu davantage sur ces allégations.
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