Il semblerait que devant la devise de Chine : « SOIT VOUS LES SUPPORTEZ, SOIT VOUS LA FERMEZ ! » Google se plierait devant ses exigences de censure dans son pays, selon un document de Google qui a fait l’objet d’une fuite.
D’après un document de recherche de Google qui a fait l’objet d’une fuite à Breitbart, de grandes plateformes en ligne comme Google, YouTube, Facebook et Twitter ont fait évoluer leurs principes « vers la censure et la modération », une modération renforcée au détriment de la protection de la libre expression.
Le document, intitulé The Good Censor (Le Bon Censeur), soutient que les plates-formes se sont coincées entre deux positions incompatibles : « Créer des marchés d’idées à volonté » et « créer des espaces bien rangés pour la sécurité et la civilité. »
Alors que les plates-formes avaient auparavant pris le parti de la première position, elles sont depuis passées de qualificatifs tels que « neutre », « agrégateur » et « plate-forme » à des termes tels que « politisé », « rédacteur » et « éditeur ». Cependant, les entreprises ont résisté à la désignation d’ « éditeur » car cela les rendrait légalement responsables du contenu soumis par l’utilisateur.
Le document indique que les entreprises ont suivi les appels des utilisateurs, des gouvernements et des annonceurs qui exigent une censure accrue.
La liberté d’expression, principe « utopique » ?
Le document présente les internautes comme un groupe dont le comportement laisse généralement à désirer et exige plus de censure et de contrôle gouvernemental. Bien qu’il soit possible que les utilisateurs qui se comportent mal ne soient pas de ceux qui exigent la censure, le document ne fait pas cette distinction. Le document reconnaît qu’il y a aussi un groupe qui n’est pas d’accord avec la censure, mais il n’utilise que des « tweeters amateurs de sujets controversés » et des membres de « l’extrême droite » comme exemples.
Il semble n’y avoir aucun partisan de la liberté d’expression aux opinions modérées qui soit bien élevé dans cette analyse.
Au lieu de cela, les chercheurs dépeignent l’idée d’appliquer le principe de liberté d’expression en ligne comme étant « utopique », disant que la liberté d’expression « devient une arme sociale, économique et politique » entre les mains des « bots informatiques » (agents numériques), des « trolls » (favorisant la controverse) et des « utilisateurs sans visage ».
Voir aussi :
– Les employés de Facebook défient la culture libérale « intolérante »
Jouer sur les deux tableaux
Les entreprises de technologie semblent s’éloigner de la possibilité de faciliter un environnement propice au libre échange d’idées, en échange d’un environnement qui est plutôt « sécuritaire ».
« Nous devons continuer à améliorer notre service afin que chacun se sente en sécurité en participant aux conversations publiques, qu’il s’agisse de parler ou simplement d’écouter », a déclaré Jack Dorsey, PDG de Twitter, dans son témoignage écrit au Congrès du 5 septembre.
La liberté d’expression, d’autre part, exige que les gens soient prêts à endurer l’offense et l’inconfort, en échange d’un discours ouvert et honnête.
« Le seul principe que je puisse imaginer pouvoir réussir, c’est… [un principe] où ‘préjudice’ est interprété comme signifiant préjudice physique ou commercial, mais exclut les offenses personnelles, religieuses ou idéologiques », a écrit Jason Pontin, ancien rédacteur en chef et éditeur du MIT Technology Review dans un essai sur la liberté d’expression sur Internet en 2013.
C’est comme si ces plates-formes en ligne cherchaient à obtenir autant de crédibilité que les médias d’information ou les musées.
« Nous devons veiller à ce que les gens puissent avoir confiance dans la crédibilité de la conversation et de ses participants », a déclaré Jack Dorsey.
Le document souligne également que les utilisateurs ont des « problèmes de confiance » avec les plates-formes numériques « impliquées dans la diffusion de ‘fausses nouvelles' ».
Pourtant, les plateformes en ligne profitent d’un contenu gratuit, soumis par l’utilisateur, qui n’a jamais été conçu pour être utilisé ou examiné de la même manière que les médias d’information traditionnels.
Si les entreprises commencent à réguler les informations à travers un processus éditorial pour renforcer la crédibilité du contenu, elles perdront probablement les protections prévues à l’article 230 de la Communications Decency Act, (la loi sur la décence dans le domaine des communications) qui prévoit une large immunité juridique contre le contenu affiché par les utilisateurs des plateformes. Dans une certaine mesure, les entreprises ont déjà commencé à trier le contenu.
Twitter supprime les résultats de recherche pour les contenus qu’il juge « de mauvaise qualité ».
YouTube et Google News font tous deux de la discrimination en faveur de certains médias qu’ils jugent plus « autoritaires », dont la plupart sont de gauche.
Exigez de la courtoisie, offrez de la transparence
Le document de Google recommande de faire preuve d’ouverture quant à la mesure dans laquelle elle censure et d’informer les utilisateurs lorsqu’elle passe à une censure moindre ou accrue.
« Le fait de changer de direction aveuglément ou silencieusement dans un sens ou dans l’autre suscite à juste titre la fureur des utilisateurs », lit-on.
Il recommande à Google d’ « éviter de prendre de parti« et d’imposer la censure sans participer au monde de la politique, une position que les géants de la technologie prétendent déjà avoir, sans vraiment la respecter.
Le document recommande également de surveiller le « ton » plutôt que le contenu. « Les gens vous demandent de superviser des espaces sûrs pour que puissent se dérouler des débats [dans un contexte sécuritaire] », souligne-t-il.
Cependant, il ne traite pas de la situation où les gens expriment poliment des points de vue que d’autres trouvent offensants et inconfortables.
Le document suggère également que Google doit mieux expliquer son recours à la censure et mieux répondre aux plaintes des gens. En outre, le document soutient que Google devrait expliquer comment il veut que les gens se comportent.
Le document déplore que Facebook, Twitter et Google « n’aient pas fait ce que tous les autres organisateurs d’activités d’accueil font habituellement en disant : ‘Voici quel genre d’endroit nous sommes, voici le genre de discours que nous aimerions voir ici, et vous faites partie d’une communauté lorsque vous nous rejoignez. Nous espérons que vous apprécierez votre expérience et que vous la rendrez agréable pour d’autres personnes également. Voici quelques façons d’y parvenir », recommande l’article, en citant M. Pontin.
Le document, qui reconnaît que ces quelques plates-formes contrôlent la majorité des conversations en ligne, indique qu’en donnant le ton de la conversation sur leurs plates-formes, ils le donneraient par défaut sur une grande partie d’Internet.
Enfin, le document recommande que Google étiquette le contenu controversé plutôt que de le censurer.
« Les gens demandent des outils habilitants qui les aident à identifier les questions litigieuses et le contenu, plutôt que des plates-formes qui contrôlent les conversations », déclare-t-on.
Il n’est pas clair si Google est prêt à accepter les recommandations.
Une source officielle de Google a déclaré à Epoch Times que le document faisait partie d’une recherche interne effectuée par son équipe Brand Studio, et non d’une position officielle de l’entreprise.
« Google s’engage en faveur de la liberté d’expression – soutenir la libre circulation des idées est au cœur de notre mission », a déclaré un porte-parole de Google à Epoch Times par courriel. « Là où nous avons développé nos propres politiques de contenu, nous les appliquons d’une manière politiquement neutre. Donner la préférence au contenu d’une idéologie politique par rapport à une autre serait fondamentalement contraire à notre objectif de fournir des services qui fonctionnent pour tous. »
Mise à jour : l’article a été mis à jour avec une réponse de Google.
Références de sources anglophones :
Témoignage écrit au Congrès du 5 septembre : https://docs.house.gov/meetings/IF/IF00/20180905/108642/HHRG-115-IF00-Wstate-DorseyJ-20180905.pdf
Essai sur la liberté d’expression sur Internet en 2013 : https://www.technologyreview.com/s/511276/free-speech-in-the-era-of-its-technological-amplification/
Twitter supprime les résultats de recherche : https://www.theepochtimes.com/twitter-confirms-shutting-down-algorithm-linked-to-shadow-banning-trump-supporters_2642428.html
Les géants de la technologie prétendent déjà avoir, mais qu’ils respectent pas :
https://www.theepochtimes.com/trump-to-sit-with-tech-giants-and-those-dissatisfied-with-them_2677101.html
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