Les incendies en Grèce qui ravagent le pays méditerranéen depuis une quinzaine de jours sont-ils provoqués par le réchauffement climatique ou bien par la consommation de viande, comme l’a affirmé le 25 juillet la députée écologiste Sandrine Rousseau ? Selon Vassilis Kikilias, le ministre grec de la Crise climatique et de la Protection civile, parmi les 667 incendies qui ont été déclarés à travers la Grèce ces dernières semaines, soit « plus de 60 incendies par jour », « malheureusement, la majorité a été allumée par la main de l’homme, soit par négligence criminelle, soit intentionnellement », a-t-il déploré le 28 juillet.
Des feux qui auraient pu être évités
Les autorités ayant observé que certains feux ont éclaté au même moment et à proximité les uns des autres, le ministre a émis l’hypothèse selon laquelle des incendiaires seraient à l’origine de ces actes criminels. Ils auraient donc pu être évités, d’après le gouvernement. À cela s’ajoute une canicule estivale particulièrement rude due, juge-t-il, au changement climatique : « Le changement climatique, qui a provoqué une canicule historique et sans précédent, est là. Il y avait très peu de jours où les conditions météorologiques extrêmes n’étaient pas combinées avec des vents forts ».
Depuis le début du mois de juillet, les incendies ont fait trois morts et 74 blessés. Près de 20.000 personnes, principalement des touristes, ont été évacuées de l’île de Rhodes, la plus impactée par les incendies, tandis que dans certaines zones du territoire grec, l’état d’urgence a été activé.
90% des feux sont d’origine humaine
Il convient de rappeler que les incendies qui surviennent durant les périodes d’été sont très majoritairement d’origine humaine. En France, ils le sont dans 90% des cas (chantiers de BTP, activités agricoles, câbles électriques, mégots de cigarettes, barbecues, incendies de véhicules…), souligne le site gouvernemental Vie Publique. Sur les 3000 à 4000 incendies qui brûlent les forêts chaque année, c’est bel et bien le facteur humain qui est prépondérant dans leur déclenchement, a révélé en août dernier le rapport de la mission conjointe de contrôle relative à la prévention et à la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie du Sénat.
Dans un entretien avec le journal Marianne en août 2022, année au cours de laquelle l’Hexagone avait été victime de feux de forêt dans des proportions historiques, Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (FNSPF), rapportait que « 90% des feux sont d’origine humaine, contre 60% en Amérique du Nord, où la foudre déclenche plus de sinistres. Sur ce pourcentage, 70% sont dus à des actes de négligence ou de malveillance ». Dans les deux cas, « il n’y a pas forcément d’intention criminelle de créer un incendie ravageant toute la forêt. Mais la finalité est la même ». Par ailleurs, les 30% restants sont des « incendies purement volontaires visant à s’en prendre à la forêt », relevant de la pyromanie. Quant aux 10% de sinistres qui n’ont pas été entraînés par une intervention humaine, ils sont généralement liés à la foudre ou à des orages secs.
Si certains feux sont donc causés par de véritables pyromanes, d’autres sont attribués à des actes de malveillance. Contrairement au pyromane « qui n’a d’autre but que de jouir de son spectacle », un incendiaire « met le feu par vengeance, par exemple à la maison de son voisin qui l’agacerait ou à l’entreprise qui l’aurait licencié », expliquait à Marianne Pierre Lamothe, psychiatre, criminologue et expert honoraire agréé par la Cour de cassation.
La mauvaise gestion forestière, cause de l’intensité des feux
S’agissant de l’Amérique du Nord, contrairement à ce qu’ont pu affirmer le président américain Joe Biden ou le Premier ministre canadien Justin Trudeau, des experts interviewés par The Epoch Times en juin dernier expliquent que les feux de forêt ne sont pas causés par le changement climatique, mais par une mauvaise gestion des zones forestières, ce dans un contexte où la fréquence des incendies et la superficie brûlée par ces grands feux au niveau mondial est en baisse.
« Les gens cherchent une explication facile en essayant d’imputer le phénomène au changement climatique. Si nous réalisions une histoire du changement climatique mondial, nous devrions remarquer une augmentation au niveau mondial de la superficie brûlée par les incendies de forêt. Or, ce n’est pas ce que l’on constate », analyse Ross McKitrick, professeur d’économie de l’environnement à l’université de Guelph.
Et d’ajouter : « Le système canadien d’information sur les feux de forêt montre que le nombre d’incendies est en baisse au Canada depuis les années 1990 (…). Les principales agences de collecte de données et les scientifiques qui les ont étudiées n’ont pas affirmé qu’il y avait une augmentation des superficies brûlées au niveau mondial – au contraire, la tendance est à une légère baisse – et le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat n’affirme pas qu’il s’agit d’un effet détectable du changement climatique. »
Selon lui, l’augmentation de la taille et de l’intensité des feux de forêt peut être attribuée à la modification des pratiques de gestion forestière au Canada et aux États-Unis dans les années 1980, qui ont entraîné une accumulation de débris plus inflammables et secs. Une analyse qui rejoint celle de Cornelis van Kooten, professeur d’économie et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les études environnementales et le climat à l’université de Victoria : « À l’époque, nous utilisions la méthode du brûlage dirigé, mais, comme les écologistes s’y opposent, nous ne le faisons plus. L’augmentation des matières combustibles entraîne donc des incendies plus intenses et plus importants ».
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