Pékin s’est officiellement opposé à l’armement de l’espace. Toutefois, selon un rapport du Pentagone, la Chine a construit des missiles terrestres capables de frapper un satellite en orbite.
« Pékin recherche activement la supériorité spatiale par le biais de systèmes d’attaque spatiale », a déclaré au Congrès le général James Dickinson, commandant du commandement spatial américain. De même, le général John W. « Jay » Raymond, chef des opérations spatiales de l’U.S. Space Force, avertit que la Chine pose la plus grande menace pour la sécurité dans l’espace.
Parallèlement, la Chine et la Russie ont conjointement suggéré que des accords sur la limitation des armes spatiales soient établis. Les experts américains préviennent toutefois que cette proposition vise à empêcher les États-Unis de mettre en place des systèmes de défense antimissile.
Le Parti communiste chinois (PCC) nie l’existence des armes spatiales chinoises. Mais en 2007, la Chine a utilisé des armes antisatellites (anti-satellite weapons, ASAT) pour détruire un satellite météorologique, à 800 km au-dessus de la Terre. La mise en œuvre de technologies à double usage est un moyen pour le régime chinois de masquer ses intentions militaires dans l’espace. De nombreux satellites chinois sont destinés à des applications civiles, mais peuvent également être utilisés par l’Armée populaire de libération (APL).
Les technologies à double usage incluent la constellation BeiDou de la Chine, qui permet à l’APL de ne pas dépendre du système GPS américain. Cela signifie également qu’en cas de guerre, la Chine n’hésiterait pas à détruire les systèmes GPS américains, laissant l’armée américaine sans moyen de navigation par satellite.
Les stratégies d’opérations militaires américaines reposent sur la communication numérique et sur la capacité de coordonner et de contrôler à distance les systèmes d’armes américains. Les porte-avions, les sous-marins, les chasseurs de cinquième génération, les chars et les missiles sont tous dépendants des communications numériques. L’issue de la prochaine guerre pourrait être déterminée dès les premiers jours, si l’un des deux camps est capable de neutraliser les satellites GPS ou de communication de l’autre, rendant l’armée adverse non déployable au combat.
Les satellites orbitaux sont essentiels aux opérations américaines, faisant des réseaux de satellites américains des cibles de choix. Par conséquent, les armes spatiales de la Chine incluent des brouilleurs de satellites et des armes à énergie dirigée, ainsi que des lasers terrestres qui peuvent endommager ou aveugler un satellite en orbite. Les capacités de contre-attaque de la Chine comprennent « des missiles tueurs cinétiques (‘kinetic-kill missiles), des lasers au sol, des robots spatiaux en orbite et des systèmes de surveillance spatiale » pour surveiller la Terre et l’espace, selon Space News.
Le PCC n’a cessé d’augmenter les dépenses consacrées au programme spatial chinois. En 2020, Pékin a dépensé 7,35 milliards d’euros (8,5 milliards de dollars) pour construire des satellites et des lanceurs, ainsi que des capteurs et des systèmes lunaires. La Chine teste également de nouvelles technologies, comme le premier satellite de communication quantique au monde. Parmi les armes spatiales de la Chine figure le « Shijian-17 » ou « SJ-17 », un satellite doté d’un bras robotique, qui pourrait être utilisé pour attaquer ou neutraliser les satellites d’autres pays.
Le PCC a créé la Force de soutien stratégique (Strategic Support Force), qui a pour mission spécifique de neutraliser les satellites ennemis, d’empêcher les autres pays de connecter des systèmes d’armes et de partager des données et des informations. Selon le général Raymond, la Chine construit des brouilleurs GPS, ainsi que des brouilleurs de satellites de communication, pour empêcher les navires américains de se connecter ou de communiquer.
Au printemps 2021, la Chine a fait atterrir la sonde de la mission « Tianwen-1 » sur Mars, devenant ainsi le deuxième pays à le faire. Quelques mois plus tard, elle a lancé le premier élément de ce qui deviendra sa première station spatiale habitée, le « Tiangong », ou Palais céleste.
Bien que le régime chinois affirme que ses ambitions spatiales sont pacifiques, il a organisé l’année dernière des exercices qui, selon les experts, simulaient une attaque de satellite coorbital. En outre, on soupçonne que la Chine possède déjà des satellites armés de lasers. Les attaques de satellites constituent une menace particulière pour les États-Unis, car ils possèdent environ 56 % de tous les satellites en orbite autour de la Terre. Et, plus que toute autre armée, l’armée américaine dépend de ces satellites pour coordonner et de communiquer avec un réseau important de forces armées déployées aux quatre coins du globe. Attaquer les satellites est une première frappe logique, pour empêcher l’armée, la marine et l’armée de l’air de répondre aux attaques sur Terre.
En août de cette année, la Chine a testé sa capacité à lancer un véhicule hypersonique de type « boost-glide ». Les engins hypersoniques (hypersonic glide vehicles, HGV) peuvent atteindre des vitesses d’au moins Mach 5 (1,6 km par seconde). Les missiles HGV, armés de véhicules de rentrée balistiques, sont capables de manœuvrer et de changer de cap après avoir été libérés de leurs propulseurs. La Chine a développé un HGV, connu sous le nom de « DF-ZF », qu’elle a testé au moins neuf fois depuis 2014. Le DF-ZF pourrait être équipé d’ogives conventionnelles. Son extrême capacité de manœuvre en vol pourrait le rendre capable d’échapper aux défenses antimissiles balistiques américaines. Lorsqu’il est équipé du booster « DF-17 », il pourrait parcourir de 1 770 à 2 414 km.
Le plan chinois de guerre spatiale prévoit également des cyberattaques et des forces terrestres capables de neutraliser les centres de contrôle américains. Par exemple, plus tôt cette année, une cyberattaque, que l’on croit liée à l’APL, a touché près de 200 entreprises et instituts de recherche japonais, dont l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale.
Une stratégie défensive pour les États-Unis consisterait à disposer de nombreux petits satellites, plutôt que de quelques gros satellites coûteux. De cette façon, les petits satellites seraient plus difficiles à chasser et à détruire. Le général Raymond a recommandé que les États-Unis forment des coalitions avec leurs alliés et qu’ils partagent leurs renseignements afin de contrer la Chine. Toutefois, une lacune de cette stratégie est que la plupart des alliés des États-Unis sont loin derrière les États-Unis, la Chine et la Russie en termes de capacités de guerre spatiale. Actuellement, les États-Unis sont le seul pays à disposer d’une branche militaire indépendante dédiée aux opérations spatiales.
En janvier 2021, on comptait 3 372 satellites artificiels en orbite autour de la Terre, dont 1 897 appartiennent aux États-Unis. La Chine, en deuxième position, en possède 412. La Russie est troisième, avec 179 satellites. La Russie et la Chine sont toutes deux capables d’utiliser leurs satellites commerciaux à des fins militaires et stratégiques telles que la surveillance. La surveillance par satellite de l’APL tend à se concentrer sur les États-Unis et leurs alliés, ainsi que sur les rivaux régionaux, l’Inde et le Japon, et sur les points chauds régionaux potentiels comme la Corée du Sud, Taïwan et la mer de Chine méridionale.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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