Keanu Reeves est un type rare de célébrité. Il semble avoir un cœur. D’innombrables histoires ont été écrites sur la compassion et le manque d’ego de l’acteur, ce qui lui vaut d’être considéré comme le « chouchou de l’Amérique ». Qui n’est pas fan de Keanu Reeves ? Eh bien, le Parti communiste chinois (PCC), pour commencer.
L’année dernière, après avoir soutenu la Maison du Tibet, Keanu Reeves a été ajouté à la liste noire de la Chine. Selon le Los Angeles Times, 19 de ses films ont été immédiatement retirés de Tencent Video. Trois des plateformes de streaming les plus populaires de Chine – iQiyi, Bilibili et Xiqua Video – ont également retiré ses films. On peut imaginer que la plupart des pays accueilleraient la star de « Matrix » à bras ouverts, mais en Chine, il est considéré comme une influence dangereuse. De façon quelque peu ridicule, Lionsgate, la société de divertissement à l’origine de « John Wick : Chapitre 4 », espère que le film d’action pénétrera le marché chinois plus tard dans l’année. Étant donné que Keanu Reeves joue le rôle de John Wick, les responsables de Lionsgate ne devraient pas trop y compter.
Il est intéressant de noter que Keanu Reeves n’est pas le seul acteur apprécié et détesté par le PCC. Les autorités de Pékin considèrent également Harrison Ford comme un ennemi du peuple chinois.
L’année dernière, Leah Greenblatt d’Entertainment Weekly a posé une question assez pertinente : Où est la gloire d’Harrison Ford ? Lorsque l’on parle de véritables grands d’Hollywood, un certain nombre d’acteurs nous viennent à l’esprit. Des noms comme Al Pacino, Robert De Niro et Meryl Streep, mais rarement, voire jamais, Harrison Ford. C’est une injustice. Depuis plus de 50 ans, Harrison Ford, aujourd’hui âgé de 80 ans, a joué dans un certain nombre de classiques, dont « Blade Runner » et « Le Fugitif ». Cette année, Harrison Ford s’est aventuré dans des eaux jusque‑là inexplorées : la série télévisée. L’acteur, originaire de Chicago, joue actuellement dans deux séries, « 1923 » et « Shrinking », qui ont toutes deux été très bien accueillies.
Bien entendu, on ne peut parler d’Harrison Ford sans évoquer le Dr Henry Walton « Indiana » Jones, Jr – sans doute son personnage le plus emblématique. Le mois de juin verra la sortie d’ « Indiana Jones and the Dial of Destiny », dans lequel Harrison Ford enfilera son incontournable chapeau Fedora et reprendra le rôle de l’archéologue. Ce film, nous dit‑on, pourrait bien être le dernier de sa carrière.
En Chine, cependant, « Indiana Jones 5 » ne sera pas diffusé. Le PCC considère Harrison Ford de la même manière qu’il considère Keanu Reeves : avec méfiance et dédain.
Il y a trente ans, Harrison Ford a commencé à se battre pour les droits du peuple tibétain. En 1995, il a témoigné devant le Comité des relations étrangères du Sénat américain, demandant un Tibet indépendant. Deux ans plus tard, en 1997, Melissa Mathison, qui était alors sa femme, a écrit le célèbre film intitulé « Kundun ». Réalisé par Martin Scorsese (également considéré comme un ennemi de Pékin), le film est centré sur la persécution du dalaï Lama. Avant la sortie de « Kundun », Ford a rencontré le dalaï‑lama. Dix ans après la sortie du film, il a raconté cette rencontre dans un documentaire très émouvant intitulé « Dalai Lama Renaissance ». Ce documentaire a remporté 12 prix. Harrison Ford a reçu des éloges dans le monde entier. À Pékin, cependant, son travail, jugé anti‑chinois, a été (et est toujours) qualifié d’immoral.
En cette ère d’inflation linguistique, le mot « légende », comme tant d’autres, est jeté en pâture. Cependant, Harrison Ford est bel et bien une véritable légende vivante. Nous l’avons vu sur nos écrans pendant des décennies.
Mais les jours du héros hollywoodien touchent à leur fin – et rapidement. Nous ne reverrons plus jamais des acteurs comme Denzel Washington, aujourd’hui âgé de 68 ans, Robert De Niro, 79 ans, et Al Pacino, 82 ans. Il en va de même pour Harrison Ford. Il est le dernier d’une race en voie de disparition : un acteur masculin fort. Malheureusement, à l’ère de la virilité aux abois et des franchises sans intérêt, il n’y a tout simplement plus de place pour les personnages masculins classiques, bien que la demande des spectateurs n’ait jamais été aussi forte.
Les cinéphiles veulent plus de Tom Cruise, Keanu Reeves, Harrison Ford. Mais Hollywood va‑t‑il vraiment les écouter ? Probablement pas. En raison de ce refus de donner aux spectateurs ce qu’ils veulent réellement, Hollywood semble être en train de mourir à la vue de tous. Alors, avant qu’il ne rende son dernier souffle, levons nos Fedora à Harrison Ford, un véritable héros américain.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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