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Harry Belafonte, « le roi du calypso », est mort à 96 ans

avril 25, 2023 14:00, Last Updated: mai 25, 2023 14:26
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Voix envoûtante et physique charmeur, Harry Belafonte, surnommé « le roi du calypso », a connu la gloire dès les années 1950 et marqué son époque par ses convictions humanitaires et sa lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. L’emblématique chanteur est mort mardi à l’âge de 96 ans, ont rapporté plusieurs médias américains.

Né à Harlem le 1er mars 1927 d’une mère jamaïcaine et d’un père martiniquais, le chanteur s’est fait le porte-voix de ces rythmes avec « Matilda », « Day-O », « Island in the Sun », « Jamaica Farewell », « Try to Remember » ou « Coconut Woman ».

C’est enfant, lorsqu’il vit en Jamaïque, que George « Harry » Belafonte découvre le calypso, une musique aux influences ouest-africaine née dans les carnavals de Trinité-et-Tobago, qui va séduire le public américain par son exotisme.

Revenu aux Etats-Unis, il entre au Théâtre Noir de Harlem après la guerre et monte plusieurs pièces avec son ami de toujours Sidney Poitier, avant de se lancer dans la musique où son charisme et ses qualités vocales lui réservent un succès rapide.

D’abord chanteur de ballades dans des cabarets, il s’impose au début des années 1950 avec un répertoire populaire qui mêle les influences de la variété américaine, des musiques caribéennes et de la culture noire de Harlem.

En 1955, il triomphe avec le titre « Day-O (The Banana Boat Song) » et l’album « Calypso » (1956) devient le premier dans l’histoire à se vendre à plus d’un million d’exemplaires.

Il remplit les salles et ses enregistrements, dont six Disques d’Or, ont un succès mondial et lui vaudront plusieurs Grammy Awards dès 1960.

Parallèlement, Belafonte joue notamment dans « Carmen Jones » d’Otto Preminger (1954), « Le coup de l’escalier » (Robert Wise, 1959), « Kansas City » de Robert Altman (1996), « Buck et son complice », de et avec Sidney Poitier (1972) et « Bobby » (Emilio Estevez, 2006) sur l’assassinat de Bob Kennedy.

Il devient le premier acteur noir à jouer, en 1957, une histoire d’amour avec une actrice blanche dans « Une île au soleil » de Robert Rossen, et aussi le premier Afro-Américain à produire un show télévisé et à remporter un Emmy award (1959).

Rencontre avec John Kennedy

Méfiant à l’égard des hommes politiques, il avait rencontré John Kennedy en 1960, invitant chez lui celui qui était alors candidat à la présidentielle.

Il n’avait au premier abord pas été convaincu par le sénateur en quête de soutiens, rapportant par la suite que Kennedy « connaissait très peu de choses au sujet de la communauté noire ».

Mais une fois élu, « JFK » le nomme attaché culturel des Peace Corps. Plus tard, en 1987, il sera nommé ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef.

Il passe du temps en Afrique, notamment au Kenya, et milite contre l’apartheid en Afrique du Sud. En 1988, il dédie son dernier album « Paradise in Gazankulu » à cette cause.

Il est le promoteur principal de « We are the World » chanté, en 1985, par 45 artistes américains récoltant des fonds pour lutter contre la famine en Ethiopie.

Marié à trois reprises, Harry Belafonte a eu trois filles et un fils de ses deux premières épouses.

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