CINéMA

Hommage à François Truffaut, 40 ans après sa disparition

octobre 20, 2024 16:10, Last Updated: octobre 20, 2024 16:18
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Pour les 40 ans de sa disparition, la télévision rend hommage à François Truffaut, figure de la Nouvelle Vague, entre classiques comme Les quatre cents coups et un documentaire inédit et bouleversant.

François Truffaut, le scénario de ma vie a été présenté en mai au 77e Festival de Cannes dans la section Cannes Classics, branche créée il y a vingt ans et axée autour de copies restaurées et de documentaires.

Ce film de 1h37 sera diffusé vendredi sur France 5. Il y est question des pères. Son père biologique que le cinéaste a cherché, son père spirituel, André Bazin, pilier des Cahiers du Cinéma, et le père qu’il est lui-même devenu.

La réalisation est signée David Teboul, auteur de documentaires sur Brigitte Bardot ou Sigmund Freud, épaulé dans ce projet par Serge Toubiana, critique de cinéma et biographe de Truffaut. C’est ce dernier qui lui a présenté la famille Truffaut et a permis au documentariste d’accéder à sa matière première.

À quelques mois de sa disparition (le 21 octobre 1984 à 52 ans, des suites d’une tumeur cérébrale), le réalisateur voulait se confier à son ami de jeunesse, Claude de Givray, pour replonger dans son histoire familiale tourmentée. Mais le temps manquera pour achever ce travail autobiographique.

« Né de père inconnu »

Celui-ci trouve ici sa conclusion avec François Truffaut, le scénario de ma vie, riche de correspondances – lues par des acteurs et actrices comme Isabelle Huppert ou Pascal Greggory –, d’interviews de Truffaut et de documents inédits.

Le film émeut notamment par les échanges épistolaires d’une violence sèche entre François Truffaut, sa mère et l’homme qui l’a élevé, mais n’est pas son géniteur. Ce que le futur cinéaste a découvert, adolescent, par hasard, en tombant sur son acte de naissance : « Né de père inconnu. »

L’auteur de Jules et Jim écrit ainsi à son « père légal » qu’il n’a pas été « maltraité » mais « non traité ». Et de se remémorer les brûlures de l’adolescence, comme quand ses parents l’ont laissé seul pendant trois Noël. Ou quand ils disaient en sa présence « l’été arrive, qu’est-ce qu’on fait du gosse ? », pour partir de leur côté, sans lui. Scène qu’il transposera sur pellicule dans Les quatre cents coups.

Une fois devenu un réalisateur reconnu, François Truffaut engagera un détective privé pour partir à la recherche de son père biologique. Le cinéaste en arrivera à la conclusion que son vrai père est juif et que la famille de sa mère, antisémite, l’a écarté. Le film suggère que la maman de François Truffaut, placée dans un centre pour filles-mères, gardera de ce séjour une rancœur envers son fils.

Le film s’achève sur une lettre poignante que Truffaut avait écrite à deux de ses filles, depuis les États-Unis où il était parti pour le travail (il fit notamment l’acteur pour Steven Spielberg dans Rencontres du troisième type). Missive pleine de chaleur, de tendresse et d’humour. Tout le contraire de ce qu’il avait connu, enfant.

François Truffaut et Claude Jade sur le tournage du film Domicile conjugal, en octobre 1970 à Paris. (Photo -/AFP via Getty Images)

La diffusion de ce documentaire est suivie vendredi soir sur France 5 par Les quatre cent coups, son coup de maître. Mais la semaine-hommage aura commencé dès lundi, avec la diffusion sur Arte de Baisers volés, autre standard de Truffaut, suivi sur la même chaîne d’un documentaire sur son acteur fétiche, Le cinéma de Jean-Pierre Léaud, inédit et signé Cyril Leuthy.

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