L’axe formé par le président russe Vladimir Poutine, le dirigeant communiste chinois Xi Jinping, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le dirigeant iranien Ali Khamenei est guidé par l’idéologie que ces hommes utilisent pour atteindre leurs objectifs personnels et étatiques. Toutefois, comme leurs idéologies et leurs objectifs diffèrent, cet axe peut entrer tôt ou tard en conflit.
La Chine communiste, la Fédération de Russie, la Corée du Nord et la République islamique d’Iran forment un axe pour s’opposer à l’Occident et établir leur nouvel ordre international. Xi, Poutine, Kim et Khamenei ont plusieurs points communs : ils n’ont pas été élus de manière valable, leur mandat n’est pas limité et ils exercent un pouvoir absolu dans leur pays. Ces quatre pays ont connu des révolutions violentes et leurs dirigeants sont conscients de l’éventuelle possibilité d’être renversés. C’est cette conscience qui est à l’origine de leur régime autoritaire.
Une différence importante entre ce bloc moderne et l’ancienne Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) ou l’Axe national-socialiste-fasciste d’Hitler avec Mussolini rejoint par le Japon impérial à la veille de la Seconde Guerre mondiale, est que les quatre dirigeants actuels ne partagent pas une idéologie commune.
Tous les quatre se réclament d’une motivation idéologique : Xi avec la « pensée Xi Jinping du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère », Poutine avec le nationalisme russe (variante panrusse de l’ultranationalisme dans le cadre du poutinisme), Kim avec l’idéologie autocratique du Juché et Khamenei avec la théocratie islamique. Si l’idéologie façonne leurs discours et leurs politiques publiques, les ambitions et les objectifs personnels l’emportent souvent sur un véritable engagement idéologique. Chaque dirigeant adapte son idéologie afin qu’elle corresponde aux objectifs de l’État selon leur vision de l’avenir de leur pays et du monde entier.
En théorie, Xi Jinping devrait être motivé par l’idéologie communiste ou socialiste, car la Chine reste sous le règne du Parti communiste qui continue à clamer qu’il dirige une société socialiste – cette étape initiale de la société communiste, selon la théorie marxiste-léniniste. Toutefois, l’expression « socialisme à caractéristiques chinoises » s’écarte de l’idéologie marxiste stricte, en manifestant l’adaptation des formes de réalisation de l’idée communiste à la situation moderne et en s’alignant sur l’objectif de faire de l’État-parti chinois la puissance dominante du monde.
Si le Parti communiste chinois (PCC) conserve son étiquette communiste, l’approche de son chef Xi Jinping est plus pragmatique et se concentre sur le développement économique, le progrès technologique, la puissance militaire et le renforcement du contrôle de l’État. Le concept idéologique du « socialisme à caractéristiques chinoises » légitime le règne du PCC et consolide le pouvoir de Xi Jinping. Sa direction semble donner la priorité à la consolidation de son héritage en tant que l’un des trois grands dirigeants de l’ère communiste (avec Mao Zedong et Deng Xiaoping) et à la transformation de la Chine en une superpuissance économique, politique et militaire. L’idéologie communiste sert d’outil pour unifier la nation et justifier le contrôle et la surveillance omniprésents de l’État.
Vladimir Poutine a une grande nostalgie de l’URSS, qu’il a fidèlement servie en tant qu’officier du KGB, en devenant par la suite chef du FSB (ex-KGB), Premier ministre et, finalement, président de la Fédération de Russie. Il incorpore souvent des éléments de la Russie impériale dans ses discours. La Russie moderne, sous Poutine, ne dispose pas d’un cadre idéologique cohérent comme le communisme soviétique. Au lieu de cela, pour consolider son pouvoir et justifier ses politiques, Poutine s’appuie sur le nationalisme, le sentiment anti-occidental et le concept de restauration du statut de grande puissance de la Russie. Son objectif principal semble être le maintien de son propre pouvoir et la stabilité de son régime. Les éléments idéologiques sont conçus pour renforcer cet objectif, en encourageant un sentiment de fierté nationale et d’unité face à ce qui est perçu comme des menaces extérieures.
Si, comme en Chine, la Constitution de la Corée du Nord définit qu’elle est un État socialiste, c’est une forme de socialisme qui s’associe avec une dictature héréditaire. Le régime de Kim Jong-un est profondément ancré dans l’idéologie dynastique établie par son grand-père, Kim Il-sung, qui a créé le Juche (doctrine basée sur l’autosuffisance) et a fondé la République populaire démocratique de Corée – nom officiel de la Corée du Nord. Cette doctrine a été poursuivie par son père, Kim Jong-il. Le Juche, ainsi que le culte de la personnalité, sont essentiels pour maintenir la stabilité et le contrôle du régime. Kim utilise cette idéologie pour légitimer son règne et s’assurer la loyauté de l’armée et de l’élite. Ses actions sont principalement motivées par la nécessité d’assurer la survie et la continuité de son régime.
L’ayatollah Khamenei, s’il n’est pas purement motivé par son attachement à la révolution islamique, est peut-être plus influencé par les croyances religieuses que, par exemple, Xi Jinping ne l’est par le socialisme. Ces quatre dirigeants ne sont pas seulement des chefs de gouvernement, mais aussi des chefs de leurs idéologies respectives. L’ayatollah, en tant que plus haute autorité religieuse d’Iran, est le gardien de la révolution islamique et peut en déterminer la direction. Ses politiques et ses actions reflètent son engagement en faveur d’une gouvernance théocratique et de la diffusion des « idéaux révolutionnaires » de l’Iran. Si l’idéologie religieuse joue un rôle central dans le maintien du régime, Khamenei l’utilise également de manière stratégique pour rallier des soutiens, maintenir un contrôle interne et justifier les ambitions régionales du pays. Toutefois, sa survie personnelle et politique est également un facteur de motivation important.
Pour Poutine, Xi et Kim, l’idéologie apparaît souvent plus comme un outil de légitimation de leur pouvoir et d’unification de la population que comme un véritable principe directeur. Khamenei, motivé par les convictions religieuses, représente probablement une adhésion plus authentique à l’idéologie, bien qu’il l’utilise également pour renforcer son autorité. Tous les quatre adaptent le discours idéologique à leurs objectifs personnels et nationaux, afin d’assurer la stabilité et la continuité du régime. Toutefois, l’idéologie joue un rôle secondaire par rapport aux besoins pratiques de conserver le pouvoir, de contrôler la population et d’atteindre les objectifs stratégiques à long terme.
Chaque dirigeant est convaincu de la supériorité de son idéologie et vise la domination mondiale ou régionale. Cependant, la nature disparate de leurs idéologies signifie que l’alliance entre ces pays ne peut pas durer très longtemps et que leurs objectifs politiques peuvent mener à un conflit.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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