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Il y a 50 ans, l’armée britannique intervient en Irlande du Nord

août 12, 2019 11:05, Last Updated: août 12, 2019 12:01
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Il y a 50 ans, des soldats britanniques étaient déployés pour la première fois en Irlande du Nord après trois jours d’émeutes dans le bastion catholique de Londonderry. L’opération « Banner », initialement conçue comme une intervention limitée, durera 38 ans, devenant la plus longue opération de l’histoire de l’armée britannique.

Seule ville d’Irlande du nord à majorité catholique, Londonderry a déjà été le théâtre d’émeutes en octobre 1968, après la répression par la police d’une manifestation en faveur des droits civiques. Le 12 août 1969, la colère éclate à nouveau à l’occasion d’une traditionnelle marche protestante organisée près du ghetto catholique du Bogside.

Pendant trois jours et deux nuits, de violents affrontements opposent la police, soutenue par des militants protestants, aux catholiques, principalement des jeunes, réfugiés derrière des barricades. L’agitation s’étend à sept autres villes, dont la capitale de la province, Belfast, où les premiers morts seront recensés le 15 août.

Dépassé, le gouvernement nord-irlandais lance, le 14 août, un appel à l’aide au Premier ministre britannique, Harold Wilson. Le jour même, 300 soldats britanniques arrivent à Londonderry. Ils seront, au plus fort de leur présence, près de 30.000 déployés en Ulster.

  • La police britannique accusée d’être du côté des protestants

Dans un premier temps, les catholiques de Londonderry réservent « un accueil chaleureux aux soldats britanniques » et célèbrent en « chantant et dansant » le retrait de la police, accusée d’être du côté des protestants, témoignent les journalistes de l’AFP sur place. Mais l’opinion publique fait rapidement volte-face et l’armée britannique est à son tour accusée de partialité en faveur des protestants.

L’année 1970 voit l’émergence de l’IRA « provisoire », née des cendres de l’ancienne Armée républicaine irlandaise, dont la guérilla avait mené en 1921 à la partition de l’île en une république indépendante au sud et une province du Royaume-Uni au nord.

L’organisation clandestine lance une campagne d’attentats contre les forces de la Couronne, tuant un premier soldat en février 1971. Dans le camp unioniste, des milices d’extrémistes protestants répliquent.

Le dimanche 30 janvier 1972, des parachutistes britanniques tirent sur une manifestation pacifique de catholiques à Londonderry, faisant 14 morts. Trois jours après ce « Bloody Sunday », l’ambassade britannique à Dublin est réduite en cendres par une foule en rage. Le 24 mars, le gouvernement britannique suspend les institutions d’Ulster et y impose son administration directe.

  • L’IRA s’attaque  à la Grande-Bretagne et la famille royale

En 1974, l’IRA étend ses attaques meurtrières à la Grande-Bretagne. Des attentats dans des pubs de Guilford, Woolwich et Birmingham font une trentaine de morts.

Le 27 août 1979, l’organisation frappe pour la première fois la famille royale: Lord Mountbatten, cousin de la reine Elizabeth II et dernier vice-roi des Indes, est tué par une bombe placée sur son bateau dans le nord-ouest de l’Irlande. Le même jour, 18 soldats britanniques sont tués en Ulster.

Le 10 avril 1998, après des années de difficiles tractations, Londres, Dublin et les dirigeants loyalistes et séparatistes nord-irlandais signent à Belfast un accord de paix soutenu par l’IRA.

L’accord du « Vendredi Saint » met fin à un conflit qui a fait plus de 3.500 morts. En 2005, l’IRA ordonne le démantèlement de son arsenal, et le Royaume-Uni réduit progressivement le nombre de ses soldats.  L’opération Banner prendra fin officiellement le 31 juillet 2007.

 

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