Après l’incendie qui a fait dix morts dans un immeuble de Vaulx-en-Velin, près de Lyon, le 16 décembre dernier, des élus communistes du Rhône ont pressé le 2 janvier le Président Emmanuel Macron à adopter « un nouveau cadre juridique où le droit au logement puisse prendre le pas sur le droit de la copropriété ».
« Face à des syndics inactifs, tantôt incompétents pour les habitants, il faut la création nationale d’un syndic public, où l’État, les métropoles, les élus locaux et les syndics pourront agir, agir vite pour faire face à l’urgence et protéger les biens et les personnes », peut-on lire dans cette lettre ouverte signée par 15 élus du Parti communiste (PC).
Dans la nuit du 15 au 16 décembre, le feu est parti vers 03H00 au rez-de-chaussée d’un bâtiment de sept étages dans un quartier en pleine rénovation urbaine. Plusieurs témoins ont dénoncé dans les médias la vétusté des locaux, l’absence de dispositifs anti-incendie et la présence d’un point de deal.
« Plus jamais ça »
Dans leur courrier, titré « plus jamais ça », les élus communistes soulignent que de nombreux propriétaires disposent de revenus faibles ne leur permettant pas d’engager des travaux de rénovation. « Le logement privé est parfois plus dégradé que le logement social. Il faut changer la loi, alléger les démarches », exhortent-ils.
Les élus proposent au gouvernement plusieurs solutions dont « le financement à 100% des travaux d’urgence et de sécurité pour tous les propriétaires modestes avec obligation de travaux, et une requalification des copropriétés dégradées en intérêt national ».
Ils suggèrent également le « rachat des logements par l’État pour les copropriétaires défaillants en leur proposant des solutions dignes, la possibilité de la saisie par l’État de tous les logements loués par des marchands de sommeil et le déblocage immédiat de fonds pour la rénovation ».
« Nombreuses difficultés techniques et financières »
La résidence où a eu lieu le sinistre, comprenant 107 logements sur trois immeubles, devait être rénovée dans le cadre d’un plan de sauvegarde lancé en 2018 pour une douzaine de copropriétés vétustes du quartier, selon la mairie.
Des études menées dans cette résidence avaient notamment « mis en lumière de nombreuses difficultés techniques et financières traduisant des désordres sur les équipements (ascenseurs), les réseaux d’eau et électrique pouvant poser la question de la sécurité des habitants notamment en cas d’incendie ».
De leur côté, les 38 familles sinistrées pour l’instant relogées à l’hôtel, chez des proches ou dans l’internat d’un lycée qu’elles doivent quitter ce mardi ont reçu des propositions de logement temporaires ou définitives, a indiqué la préfecture en fin de semaine dernière.
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