L’armée israélienne a formellement identifié les corps d’Ariel et de Kfir Bibas, restitués par le groupe terroriste Hamas le 20 février, mais a précisé que le troisième corps n’était pas celui de leur mère, Shiri Bibas.
« Au cours du processus d’identification, il a été déterminé que le corps supplémentaire reçu n’est pas celui de Shiri Bibas, et aucune correspondance n’a été trouvée avec un autre otage. Il s’agit d’un corps anonyme et non identifié », ont écrit les Forces de défense israéliennes (FDI) dans un message publié sur les réseaux sociaux.
« D’après les renseignements dont nous disposons et les résultats médico-légaux du processus d’identification, Ariel et Kfir Bibas ont été brutalement assassinés par des terroristes en captivité en novembre 2023 », a déclaré l’armée israélienne.
« Il s’agit d’une violation de la plus haute gravité commise par l’organisation terroriste du Hamas, qui est tenue, en vertu de l’accord [de cessez-le-feu], de restituer les quatre otages décédés. Nous exigeons du Hamas qu’il rende Shiri ainsi que tous nos otages. »
Cette révélation intervient à un moment délicat, alors que les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza sont sur le point de reprendre. La situation critique de la famille Bibas et l’incertitude quant à son sort sont devenues le symbole de la crise des otages pour beaucoup en Israël et dans le monde.
Le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré plus tôt dans la journée que le quatrième otage, dont le corps a été rendu le 20 février, Oded Lifshitz, avait également été assassiné.
« Suite à l’achèvement du processus d’identification par le Centre national de médecine légale et la police israélienne, les représentants de Tsahal ont informé la famille Lifshitz que leur proche, Oded Lifshitz, de mémoire bénie, a été assassiné en captivité par l’organisation terroriste du Jihad islamique », a déclaré le bureau dans un communiqué public.
Le Dr Chen Kugel, directeur d’Abu Kabir, l’Institut national de médecine légale, a confirmé, dans une déclaration aux médias le 20 février, que les restes étaient ceux de M. Lifshitz et qu’il avait été assassiné.
Dr Kugel a rappelé que l’institut travaille depuis l’attentat du 7 octobre 2023 à l’identification des personnes tuées pendant et après l’attentat.
Il a précisé que M. Lifshitz, âgé de 83 ans au moment de son enlèvement, avait été tué en captivité il y a plus d’un an.
Le 7 octobre 2023, environ 3000 terroristes du Hamas ont percé des trous dans le mur de 50 kilomètres de long qui sépare la bande de Gaza d’Israël et sont entrés en voiture. Ils ont attaqué les communautés frontalières et les bases militaires, dont les effectifs étaient réduits en raison de la fête juive de Simchat Torah et du shabbat. Certains sont arrivés en parapente. Des civils gazaouis les ont suivis pour piller les communautés.
Ils ont tué 1200 personnes, principalement des civils israéliens, mais aussi des centaines de soldats de Tsahal, ont kidnappé 251 personnes, en ont blessé des milliers, ont tué des chiens de familles et ont ramené à Gaza les otages et certains cadavres de ceux qu’ils avaient assassinés.
Ariel Bibas avait 4 ans et Kfir Bibas, 10 mois, lorsqu’ils ont été assassinés, a indiqué Tsahal.
La famille Bibas a fait savoir qu’elle s’abstiendrait de tout commentaire jusqu’à ce que les corps soient confirmés comme étant ceux de Shiri Bibas et de ses fils. La famille a demandé au public de s’abstenir « de faire l’éloge funèbre de [leurs] proches tant que l’identification définitive n’aura[it] pas été confirmée ».
Le mari de Shiri, Yarden Bibas, père des deux garçons, avait également été pris en otage et détenu séparément. Il a été libéré le 1er février. Le Hamas avait déclaré que les trois personnes avaient trouvé la mort lors d’une frappe aérienne israélienne au début de la guerre.
Le gouvernement a annoncé mercredi que parmi les corps à restituer figuraient ceux des Bibas, sans en avoir informé la famille. Tsahal s’est ensuite excusé d’avoir agi ainsi, sans l’autorisation de la famille survivante, affirmant qu’il s’agissait d’une « erreur commise en toute bonne foi ».
Oded Lifshitz, journaliste à la retraite et arrière-grand-père, avait été enlevé au kibboutz Nir Oz, tout comme les Bibas. Sa femme Yocheved, enlevée et battue par ses ravisseurs, a été libérée le 23 octobre 2023, en même temps qu’une autre captive, Nurit Cooper.
Les habitants des kibboutz à tendance de gauche situés le long de la frontière ont souvent cherché à faire la paix avec les Palestiniens. Selon le Times of Israel, sa veuve a déclaré le 19 février que M. Lifshitz, l’un des fondateurs du kibboutz, était un militant pacifiste.
Son mari « s’est battu toute sa vie pour les Palestiniens. Ils l’ont trahi et l’ont emmené en enfer », a déploré Yocheved Lifshitz.
Au cours de sa longue carrière, Oded Lifshitz avait écrit pour le journal de gauche Al-Hamishmar, qui n’existe plus aujourd’hui, associé au mouvement des kibboutz.
En 1972, il avait défendu les Bédouins qui avaient été expulsés de la péninsule du Sinaï par les autorités israéliennes. Pendant la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne dix ans plus tard, il avait été l’un des premiers journalistes à rendre compte des massacres de Sabra et Chatila, au cours desquels des milices chrétiennes soutenues par Israël avaient tué entre 800 et 2000 Palestiniens dans les camps de réfugiés de Beyrouth.
Plus récemment, M. Lifshitz, qui parlait arabe, avait travaillé pendant des années avec Road for Recovery, une organisation qui aide les Palestiniens à recevoir un traitement médical en Israël. Sa famille a rapporté qu’il se rendait chaque semaine au point de passage d’Erez, à la frontière de Gaza, pour prendre en charge des Palestiniens malades et les emmener dans des hôpitaux israéliens.
Le fils de M. Lifshitz, Yizhar, a indiqué jeudi que sa famille avait reçu des nouvelles de lui après sa capture, par un otage libéré qui avait été détenu avec lui pendant deux semaines dans un appartement de Khan Yunis. Il avait reçu une balle dans le bras lors de l’attaque, alors qu’il tentait de maintenir fermée la porte de la pièce sécurisée de son domicile.
Un de ses petits-fils, Dekel, a précisé que son grand-père souffrait d’hypertension artérielle et devait prendre des médicaments tous les jours. La famille pense qu’il est mort plusieurs semaines après avoir été kidnappé, peut-être à cause des conditions difficiles et de l’absence de traitement.
« Sa vie s’est terminée d’une manière tragique et humiliante, indigne et dégradante », a déclaré Yizhar Lifshitz. « Sa maison a été incendiée, sa femme a été enlevée, après avoir été battue, ce qu’il a dû voir… [Il est mort] sans famille, sans enfants, sans espoir. »
« En tant que fils, j’aurais préféré le savoir assassiné le 7 octobre, devant sa maison à Nir Oz, plutôt que de vivre toutes ces souffrances et tortures, d’être seul et de mourir comme un chien à Gaza. »
Avec Associated Press et Reuters
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