A 19 ans, quatre ans seulement après s’être sérieusement mis à la compétition, Titouan Castryck a remporté jeudi à Vaires-sur-Marne la médaille d’argent en kayak slalom (K1): le phénomène breton fonce sur les bassins et apprend (très) vite.
Pour ses premiers JO, Castryck n’a pas tremblé et a quasiment fait un sans-faute: meilleur temps des qualifications mardi, troisième de la demi-finale jeudi après-midi, il a sans doute laissé échapper le titre olympique en finale à la porte 17, où il a été chahuté par le courant et perdu deux bonnes secondes (88.42).
Il n’a été devancé que par l’Italien Giovanni de Gennaro (80.22). Le podium est complété par l’Espagnol Pau Echaniz (88.87), tandis que le Britannique Joseph Clarke, champion du monde en titre et meilleur chrono de la demi-finale, a chuté à la 5e place.
La deuxième médaille après le sacre de Nicolas Gestin en canoë
Le Breton a offert à l’équipe de France de slalom sa deuxième médaille après le sacre de Nicolas Gestin en canoë (C1) et à la délégation française sa 27e médaille depuis le coup d’envoi des JO-2024
Né à Saint-Malo, Castryck est le fils d’une ancienne internationale française de kayak slalom qui a participé aux JO-1992 et 1996, et d’un entraîneur de slalom.
Il a découvert la discipline par le biais du kayak de mer, mais n’était pas intéressé par la compétition, a-t-il expliqué en juin dernier à l’AFP: c’est seulement vers 15 ans à partir du moment où il s’est « fait des bons potes avec qui on a progressé ensemble » au club des Poissons volants de Cesson-Sévigné, près de Rennes, qu’il s’est lancé à corps perdu dans la discipline.
Depuis, plus rien ou presque ne l’arrête.
Pas même son daltonisme qui perturbe parfois sa perception des portes, vertes à prendre dans le sens de la rivière ou rouges en remontant la rivière.
Champion du monde et d’Europe en 2022
Tout s’est accéléré en 2022, avec ses titres de champion du monde et d’Europe des moins de 18 ans.
L’année suivante, il ramène des Mondiaux des moins de 23 ans une médaille de bronze, avant de découvrir les « vrais » Mondiaux, en catégorie séniors, où il termine 14e en K1 et 28e en kayak cross, une énorme déception qui compromet, croit-il, sa qualification pour les JO-2024.
Mais deux semaines plus tard, il remporte l’étape de Coupe du monde de Vaires-sur-Marne et décroche son visa olympique.
Castryck n’est pas parvenu à imiter Benoit Peschier, seul Français à avoir remporté le titre olympique en kayak il y a tout juste vingt ans, en 2004.
Depuis que le slalom a définitivement rejoint le programme olympique en 1992, l’équipe de France, référence mondiale de la discipline, a remporté vingt médailles.
Il y a trois ans, elle était revenue de Tokyo sans aucune médaille, une première dans son histoire.
La moisson française n’est peut-être pas terminée et Castryck peut y contribuer: il est engagé aux côtés de Boris Neveu, Camille Prigent et Angèle Hug dans la nouvelle épreuve de kayak cross, une course en confrontation inspirée du BMX ou du skicross, programmée du 2 au 5 août.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.