Paris a clos ce dimanche ses Jeux olympiques au terme de 16 jours de compétitions, d’une liesse populaire et de prouesses sportives. « Je déclare les Jeux de Paris 2024 clos », a lancé le président du CIO, Thomas Bach, à la fin de la cérémonie de clôture au Stade de France.
Durant deux semaines sans aucun accroc d’organisation, « Paris est redevenue une fête, et la France s’est retrouvée », s’est félicité le patron du Comité d’organisation, Tony Estanguet. Ces Jeux ont transformé les Français, « peuple d’irréductibles râleurs » en « supporteurs déchaînés », a-t-il assuré.
Thomas Bach a salué des JO « sensationnels » à l’atmosphère inégalable. « Ce furent des Jeux olympiques sensationnels du début à la fin », a lancé le patron du mouvement olympique quand Emmanuel Macron a relevé une victoire contre « l’esprit de défaite ».
Une moisson historique pour la France
Jamais les sportifs français n’avaient fait aussi bien aux JO en arrivant au 5e rang de la hiérarchie avec 64 médailles, dont 16 en or – mieux qu’à Atlanta, il y a 28 ans. L’effet JO attendu à domicile a finalement joué pour les Bleus, qui, malgré les doutes nés d’une deuxième semaine moins prolifique, réalisent à domicile les meilleurs Jeux de leur histoire.
La France a accroché le top 5, derrière la Chine et les États-Unis, l’Australie et le Japon – un classement établi au nombre de médailles d’or et que l’absence de la Russie a incontestablement aidé.
« Le bilan est très très bon, c’est clair. D’autant plus qu’on a raté pas mal de cartouches. Et malgré cela on réalise les meilleurs JO de notre histoire, ça montre la portée de ce qu’on a réalisé », résume un cadre du mouvement olympique français.
La première semaine fut euphorique avec le quadruplé en or en natation de Léon Marchand, les deux titres de Teddy Riner en judo, individuel et en équipes, le triplé français en BMX, l’or au sabre féminin, etc.
La deuxième semaine a montré les faiblesses du sport français notamment en athlétisme – pourtant discipline reine des JO, là où le bât blesse le plus pour les Bleus, sauvés in extremis d’un zéro pointé par l’argent décroché par Cyréna Samba-Mayela (argent en 100 m haies). Il faut aussi ajouter à cela le titre de Benjamin Thomas en cyclisme sur piste, la deuxième médaille d’or d’affilée en volley-ball hommes et le titre d’Althéa Laurin en taekwondo, qui ont quand même parachevé le tableau des médailles du sport français.
Des commentaires dithyrambiques à l’étranger sur l’organisation des Jeux
De Bercy à Tahiti, de Villepinte au château de Versailles, du Stade de France aux Invalides, les spectateurs ont vibré au rythme du sport et de l’olympisme, montrant au monde entier la ferveur humaine et l’enthousiasme dont peuvent faire preuve les Français pour supporter leurs compétiteurs. Un peu partout dans le monde, une majorité de journaux ont salué la réussite des JO de Paris.
« Avec sa vision époustouflante pour les Jeux olympiques, Paris remporte une médaille d’or », a déclaré The Economist.
Selon le Washington Post, « les Jeux olympiques avaient besoin d’un reset. Merci à Paris de l’avoir délivré », écrit le quotidien américain, pour qui « aucune autre ville n’aurait pu rivaliser » avec « un terrain de volley-ball dans l’ombre d’un monument emblématique (la tour Eiffel) », l’épreuve d’escrime dans un Grand Palais ou l’équitation « dans les jardins d’un château du XVIIe siècle » à Versailles.
« Il faut l’avouer, certains sites sont juste incomparables dans le monde, comme le beach-volley au pied de la tour Eiffel. Quel décor ! Ça a fait des jaloux quand j’ai posté des photos », s’est extasiée une présentatrice de la BBC.
Le public parisien a aussi impressionné par sa ferveur. “Je ne suis pas français, mais j’aimerais parfois l’être » déclare un internaute sur X, s’étonnant de la liesse des Français entonnant en chœur la Marseillaise, lors de la finale de basket à Bercy.
Les JO de tous les défis
Pour ces Jeux olympiques de Paris 2024, la France a su relever de nombreux défis logistiques.
571 athlètes ont porté les couleurs du drapeau tricolore, 45.000 volontaires ont aidé et renseigné les spectateurs, 5000 policiers et gendarmes et 18.000 militaires ont été déployés pour assurer la sécurité et 5000 agents RATP sur les transports.
Le président Emmanuel Macron a reçu au lendemain de la cérémonie les acteurs publics et privés associés à l’organisation des Jeux olympiques de Paris afin de les remercier pour leur « mobilisation inédite » et leur contribution à la « réussite » de l’événement.
« Policiers, gendarmes, militaires, magistrats, représentants de la sécurité privée, hospitaliers, agents de la RATP, bateliers, sapeurs-pompiers, associations de sécurité civile, acteurs du plan baignade, gestionnaires de CROUS (logements étudiants, ndlr), etc. »: des représentants de tous ces acteurs ont été accueillis à l’Élysée.
Les retombées positives pour Paris
« Comme on est une capitale déjà extrêmement touristique, l’enjeu pour nous était de pouvoir faire valoir toutes les valeurs de la ville, que ce soit en matière de tourisme durable, de mobilité douce, la préservation de l’eau, la Seine, etc… Les JO étaient un magnifique moyen de les mettre en avant », a salué Corinne Menegaux, directrice générale de l’Office du tourisme de Paris.
Selon un premier bilan de l’Office, 11,2 millions de visiteurs ont pris part, avec ou sans billet, aux activités liées aux JO en région parisienne entre le 23 juillet et le 11 août. C’est autant que le nombre de visiteurs sur la même période en 2023 et conforme aux 11,3 millions de visiteurs auxquels s’attendait l’organisme. Avec les 4 millions de visiteurs prévus aux Jeux paralympiques (dont 90 % de Français), l’événement devrait attirer 15 millions de visiteurs.
Selon Paris 2024, plus de 9,5 millions de billets ont été vendus et 6 millions de visiteurs ont fréquenté les sites de célébrations. « On compte beaucoup sur cette magnifique image pour avoir encore des effets de levier sur la fréquentation touristique d’ici la fin de l’année et sur les deux ou trois ans qui viennent », souligne Corinne Menegaux.
85 % des visiteurs étaient français, dont 45 % de Franciliens, et 15 % étrangers, au premier rang desquels les Américains, les Allemands et les Britanniques, tous plus nombreux qu’à la même période de 2023, selon ces données.
À Paris, « l’euphorie des JO a bien eu lieu, avec des taux d’occupation en hausse, et des prix multipliés par plus de 2 (+118 %) », détaille MKG. Une manne qui a profité aussi aux locations meublées type Airbnb, pour qui les Jeux sont « le plus grand événement de l’histoire d’Airbnb » avec « plus de 400.000 voyageurs » séjournant en région parisienne.
Il y a des gagnants et des perdants: les restaurateurs et commerces éloignés des sites de compétition, les musées, les sites touristiques comme Disneyland Paris ont vu leur fréquentation s’éroder.
« Il y a un perdant : c’est l’esprit de défaite »
Le président Emmanuel Macron a dressé un premier bilan de la quinzaine olympique, estimant qu’ « il y a un perdant : c’est l’esprit de défaite ».
« Tous ceux qui n’ont pas cru aux Jeux se sont trompés, dans l’organisation comme dans le sport. Ce qui m’a ému, au fond, c’est la capacité d’enthousiasme et d’émotion des Français devant le dépassement », a relevé le chef de l’État dans un entretien à L’Équipe, publié le jour de la cérémonie de clôture.
Le Président a indiqué qu’il dévoilerait « des mesures d’héritage » des Jeux de Paris, le 14 septembre, en marge du défilé des athlètes français sur les Champs-Élysées.
« Le sport comme la culture sont des investissements légitimes, ce ne sont pas des budgets sur lesquels on doit faire des économies », a-t-il conclu – un clin d’œil sûrement à l’agenda du vote du budget 2025 qui l’attend à la rentrée.
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