Un journaliste lauréat du prix Pulitzer qui travaillait pour le New York Times, a dissimulé l’un des pires génocides de l’histoire moderne. Il s’agit de la famine survenue en Ukraine en 1932-1933, un génocide qui a été orchestré par le dictateur soviétique Joseph Staline et qui a causé la mort de 7 à 10 millions de personnes.
Walter Duranty, journaliste du New York Times, est traité aujourd’hui comme un apologiste stalinien qui publiait des articles largement considérés comme de la propagande soviétique.
Ce Britannique a travaillé de 1922 à 1936 en tant que correspondant du New York Times à Moscou. Il a interviewé Staline à deux reprises. Il a même remporté le prix Pulitzer pour une série de reportages sur l’Union soviétique qu’il a effectués en 1931. Duranty a reçu ce prix en 1932, l’année où la famine a commencé en Ukraine.
Connu par les Ukrainiens sous le nom d’Holodomor, « meurtre par la famine », c’est l’un des génocides les moins médiatisés de l’histoire moderne. Aujourd’hui, l’Holodomor est officiellement reconnu comme un acte de génocide par 24 pays. La famine a été utilisée par Staline comme une arme de guerre afin d’éliminer les paysans ukrainiens qui s’opposaient à ses objectifs de collectivisation.
L’une des raisons pour lesquelles cette atrocité reste largement inconnue du grand public est la malhonnêteté délibérée de certains journalistes occidentaux, tels que Duranty.
« [Duranty] était évidemment non seulement le plus grand menteur parmi les journalistes à Moscou, mais il est le plus grand menteur de tous les journalistes que j’ai rencontrés durant 50 ans de carrière de journaliste », a déclaré Malcolm Muggeridge, journaliste britannique qui a été l’un des rares journalistes à rapporter objectivement les atrocités de la famine en Ukraine.
« Nous nous demandions si les autorités soviétiques avaient une certaine emprise sur lui, parce qu’il jouait totalement leur jeu. Mais cela n’inquiétait pas le New York Times qui publiait ses articles », confie Malcolm Muggeridge dans la vidéo présentée ci-dessous.
Muggeridge souligne que les reportages de Duranty sur la famine en Ukraine étaient « particulièrement scandaleux » parce qu’il niait l’existence même de cette famine. Un sous-titre dans l’un de ses articles publiés dans le New York Times affirmait avec assurance que les gens étaient « bien nourris » et que les « enfants étaient enthousiastes ».
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À travers certains de ses articles, Duranty essayait également de discréditer les journalistes – tels que Malcolm Muggeridge et Gareth Jones – qui dénonçaient ce qui se passait en Ukraine. Duranty qualifiait leurs articles de « propagande exagérée ou maligne ». Il qualifiait les rapports sur la famine de « ridicules ».
Toutefois, comme le montre la vidéo ci-dessous ainsi que d’autres sources, par exemple l’article publié en 2003 par The Guardian, Duranty exprimait en privé un avis tout à fait différent sur la famine en Ukraine et admettait qu’elle avait tué des millions de gens.
« Les documents du ministère britannique des Affaires étrangères montrent que Duranty a confié à un diplomate de l’ambassade britannique à Moscou qu’il estimait qu’environ 10 millions de personnes avaient péri [de la famine en Ukraine] »), a écrit Askold Krushelnycky dans The Guardian.
Les avis sur les raisons pour lesquelles Duranty rapportait des fausses informations varient. On suggère qu’il aurait été victime de chantage des Soviétiques à causes de ses appétits sexuels ou qu’il avait un grand désir égoïste de célébrité.
L’article de Krushelnycky a permis à l’affaire de Duranty de bénéficier, pour la dernière fois, d’une vaste couverture médiatique. Surtout grâce à une campagne d’Américains d’origine ukrainienne et d’autres militants et organisations qui cherchaient à retirer à Duranty son prix Pulitzer.
En réponse, le New York Times a publié un communiqué expliquant les raisons de ces faux reportages.
« Duranty, l’un des correspondants les plus célèbres de son époque, a remporté le prix pour 13 articles écrits en 1931 qui analysaient l’Union soviétique sous Staline. Les correspondants du New York Times et d’autres personnes ont depuis largement discrédité sa manière de présenter les choses », faisait valoir le communiqué.
« Les dépêches câblées de Duranty étaient traitées par la censure soviétique, et la machine de propagande de Staline était puissante et omniprésente », poursuivait le communiqué, ajoutant : « Les analyses de Duranty se fondaient sur les sources officielles comme principale source d’information, ce qui explique la plus grande lacune de ses reportages : la sous-estimation constante de la brutalité de Staline. »
Ce point de vue pourrait être accepté si personne, à l’époque, n’avait fait attention à ce que Duranty écrivait et à ce que le New York Times publiait. Mais ce n’était pas le cas. Les paroles de Duranty avaient du poids dans les années 1930.
Duranty était une célébrité et il a été flatté et adulé en Occident, surtout par de nombreux représentants de la gauche, traités « d’idiots utiles » encore par Lénine, qui croyaient aveuglement à ce qu’écrivait Duranty. Et plus que cela, les rapports et les soi-disant analyses d’expert de Duranty ont fortement influencé l’opinion de l’administration américaine, même à son plus haut niveau, concernant l’Union soviétique.
« Car, malgré sa probité douteuse, il a exercé une grande influence sur la formation de l’attitude américaine envers l’Union soviétique pendant les années de son établissement et renforcement en tant qu’État. Il a même joué un rôle central en poussant Franklin Roosevelt à établir des relations diplomatiques avec Moscou », explique l’écrivain américaine Francine du Plessix Gray dans sa critique de Stalin’s Apologist, la biographie de Duranty rédigée par Sally Taylor.
Walter Duranty est mort en 1957. Le prix Pulitzer ne lui a toujours pas été retiré.
Version anglaise : The New York Times Journalist Who Covered Up Genocide
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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