Marie Truchet, vice-présidente du tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine), est décédée le 18 octobre dernier à l’âge de 44 ans. Sa mort, qui a ému un monde judiciaire déjà en souffrance, a été imputée au surmenage. Mais l’autopsie révèle qu’il n’en est rien, sa santé fragile en serait la cause.
L’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur le décès de Marie Truchet, survenu le 18 octobre dernier alors qu’elle présidait une audience de comparution immédiate. Selon le médecin-légiste, la magistrate a fait un « AVC massif ».
Un « tableau médical très pathologique »
Bien que le procureur ait en sa possession le rapport d’autopsie de Marie Truchet, réalisée au lendemain de sa mort, le parquet a indiqué ce vendredi que « les investigations, y compris sur un plan médical, sont toujours en cours ». Elles devraient permettre de connaître plus précisément l’état de santé de la magistrate avant son décès.
Selon les conclusions du rapport d’autopsie, que BFMTV a pu consulter, l’AVC de la juge ne serait pas lié au « stress », ni à une « fatigue importante », mais aurait été provoqué par son « état de santé très sévère ». En effet, la magistrate présentait une « susceptibilité cardiaque très importante », en plus d’un « tableau médical très pathologique », détaille le médecin-légiste dans ce rapport.
Une « intervention plus rapide des secours n’aurait pas permis de sauver la victime »
Ce dernier souligne encore que quelques jours avant ce décès tragique, Marie Truchet s’était rendue aux urgences hospitalières de Port-Marly (Yvelines). Malgré une « tension élevée », elle n’était toutefois pas restée à l’hôpital. Le médecin-légiste stipule enfin que le jour du drame, une « intervention plus rapide des secours n’aurait pas permis de sauver la victime ».
Les proches de la défunte – qui qualifient cette dernière « d’’impliquée » et « d’exemplaire » – ont de leur côté confirmé aux enquêteurs qu’elle souffrait d’une maladie génétique. Le parquet de Nanterre a également pointé des « troubles de santé significatifs en lien avec le décès », ceux-ci devant encore être « précisés », relatent nos confrères. Après quoi, le dossier pourra être officiellement clôturé.
Elle est devenue « un symbole », « le révélateur de la surcharge de travail des magistrats »
La mort soudaine de Marie Truchet a été un véritable déclencheur dont les magistrats se sont emparés pour dénoncer de façon plus virulente leurs conditions de travail. Très récemment, l’association des magistrats du tribunal judiciaire de Nanterre a été créée par certains d’entre eux.
Dans un communiqué, ces derniers ont annoncé le dépôt d’un recours devant le Conseil d’État, rapporte BFMTV, afin d’ « obliger Éric Dupond-Moretti à s’expliquer et pour exiger des renforts ». Ils ont aussi avancé que leur collègue était morte « d’épuisement ». Un point également mis en avant par une magistrate indiquant que Marie Truchet « voulait résorber son stock de dossiers tout en assurant les audiences et en remplaçant les collègues absents ».
« C’est vrai que nous ne connaissons pas exactement les causes de sa mort, mais Marie Truchet est devenue un symbole. Le révélateur de la surcharge de travail des magistrats », a expliqué l’un des collègues de la défunte. Un appel à la grève a été lancé pour le 22 novembre prochain.
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