Le corps d’une baleine à bec de Travers – une espèce rare jamais vue et trouvée vivante – semble s’être échoué sur une plage de Nouvelle-Zélande, selon des scientifiques.
Des restes de ce cétacé, de cinq mètres de long, ont été trouvés le 4 juillet près de l’embouchure d’une rivière dans la région d’Otago, située au sud-est de l’île du Sud, ont indiqué des chercheurs.
Les experts en mammifères marins du ministère néo-zélandais de la Conservation et du musée national Te Papa l’ont identifiée comme une baleine mâle.
« Si rare qu’on ne sait pratiquement rien d’elle »
« Ces baleines sont l’une des espèces de grands mammifères les plus méconnues des temps modernes », a déclaré Gabe Davies, responsable des opérations du département de la conservation sur la côte d’Otago. « Depuis les années 1800, seuls six spécimens ont été documentés dans le monde, et seul un ne provenait pas de Nouvelle-Zélande », a déclaré M. Davies lundi dans un communiqué.
« Plus proches des dauphins »
« On les appelle “baleines”, mais en réalité ce sont des animaux plus proches des dauphins que des baleines à bosse », a expliqué Jean-Luc Jung, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, chef de la station marine de Dinard et membre du laboratoire de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (Isyeb), à Libération. Ces baleines sont de grands plongeurs qui peuvent descendre jusqu’à 3 000 mètres de profondeur – ce qui est énorme – et qui vivent en haute mer. Il est fort probable que leur nombre total soit très faible et si nous possédons des spécimens entiers, des squelettes entiers, aucun individu vivant n’a jamais été observé en mer, rapporte Libération. C’est le naturaliste Henry Hammersley Travers – d’où son nom – qui a découvert en 1873 le premier spécimen de cette espèce en Nouvelle-Zélande, commente encore M. Jung.
« La découverte était suffisamment récente pour offrir la première occasion de disséquer une baleine à bec de Travers », a souligné le ministère de la Conservation. L’espèce est « si rare qu’on ne sait pratiquement rien d’elle », a-t-il ajouté.
« Nous connaissons l’anatomie des os de ces baleines depuis 2010, mais nous ne connaissons pas du tout ses parties molles [tout ce qui n’est ni osseux ni interne, comme la peau ou les muscles, ndlr]et son organisme » précise Jean-Luc Jung au quotidien national. On va pouvoir également identifier les causes de sa mort : un événement naturel – vieillesse ou maladie – ou un accident lié à des activités humaines. On en saura également plus sur son mode de vie et son alimentation, grâce à l’observation des éléments contenus dans son estomac.
Le corps de la baleine repose en chambre froide et des échantillons de son ADN ont été envoyés à l’université d’Auckland à des fins d’analyse et pour confirmer son identification, ce qui peut prendre des mois ou des semaines. « La rareté de cette baleine fait que les conversations sur ce qu’il convient de faire ensuite prendront plus de temps car il s’agit d’une conversation d’importance internationale », a déclaré le ministère.
L’espèce a été décrite pour la première fois en 1874 à partir d’une mâchoire inférieure et de deux dents prélevées dans les îles Chatham, au large de la côte est de la Nouvelle-Zélande.
Cet échantillon, ainsi que les restes de deux autres spécimens trouvés en Nouvelle-Zélande et au Chili, ont permis aux scientifiques de confirmer l’existence de cette espèce. Mais en raison de la rareté des spécimens découverts et de l’absence d’observations de spécimens vivants, on sait peu de choses sur cette espèce.
Le premier spécimen intact provient d’une mère et d’un baleineau échoués dans la baie de Plenty en 2010, a indiqué le ministère néo-zélandais de la conservation, le second remonte à 2017 à Gisborne, à l’est de l’île du nord.
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