Les chiffres de l’immobilier neuf sont « catastrophiques », a alerté jeudi le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Pascal Boulanger, et certains promoteurs commencent à supprimer des emplois.
« Nous perdons des collaborateurs et nous perdons du savoir-faire », s’est alarmé M. Boulanger lors d’une conférence de presse. « J’entends parler de débuts de PSE (plans de sauvegarde de l’emploi, ndlr) », a-t-il prévenu, ajoutant que « plus personne ne remplace les départs » à la retraite.
Il y a « une perte de savoir-faire, et ça, ça devient très inquiétant, je vois beaucoup de chargés d’opérations, de monteurs d’opérations changer de métier », a ajouté Pascal Boulanger.
Il n’a pas nommé de promoteurs concernés, ni donné de chiffres d’emplois supprimés, mais rappelé que selon les estimations des organisations patronales, 300.000 emplois étaient menacés d’ici à 2025 – la moitié dans les métiers du bâtiment, la moitié dans les métiers connexes (promoteurs, architectes, assureurs…).
« Le plus mauvais trimestre depuis la création de l’observatoire »
L’année 2023 devrait marquer une chute de « 50% environ » des réservations et des mises en vente de logements neufs, a craint Pascal Boulanger. Les mises en vente de logements neufs ont chuté de 48,6% au troisième trimestre, selon l’observatoire de la FPI, et les réservations des particuliers de 46,6%. « C’est le plus mauvais trimestre depuis la création de l’observatoire » en 2009, a déploré le délégué général de la FPI, Didier Bellier-Ganière.
Selon les statistiques du ministère de la Transition écologique, les mises en vente ont chuté de 34,9% et les réservations des particuliers de 39,7%. Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de réservations en 2023 devrait s’établir autour de 90.000, contre environ 160.000 pour une année « normale », a prévenu Didier Bellier-Ganière.
Une dégringolade des réservations privées
Les programmes de rachat d’opérations encouragés par l’État via la Caisse des dépôts et Action Logement ne suffisent pas à compenser la dégringolade des réservations privées, et mettent en outre les promoteurs en difficulté, a affirmé Pascal Boulanger, car « ces ventes en bloc, nous les faisons à marge zéro, voire, pour la plupart d’entre elles, à marges négatives ».
Le prix moyen d’un appartement neuf mis en vente reste autour de 5000 euros du mètre carré, mais ce chiffre est moins significatif qu’avant car les promoteurs acceptent désormais des négociations pour écouler leur stock, a expliqué Pascal Boulanger.
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