Le Parlement français a voté mercredi 23 février en faveur de l’allongement du délai de l’interruption volontaire de grossesse de 12 à 14 semaines, en adoptant un texte concocté par une députée d’opposition mais soutenu par LREM, le parti majoritaire fondé par le président Emmanuel Macron.
Malgré certaines réticences le texte est adopté par l’Assemblée nationale
Elle a été définitivement adoptée via un ultime vote de l’Assemblée nationale par 135 voix pour, 47 contre et 9 abstentions, au bout d’un long parcours parlementaire débuté en octobre 2020.
Présenté par l’ex-députée LREM Albane Gaillot, devenue écologiste, le texte transpartisan a été poussé par le président des députés LREM Christophe Castaner.
Selon la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel, 2000 femmes se rendent chaque année à l’étranger pour pouvoir avorter car elles ont dépassé les délais légaux.
La proposition de loi prévoit en outre d’étendre la pratique de l’IVG instrumentale aux sages-femmes. « Plus nombreuses que les médecins en France, elles peuvent déjà pratiquer les IVG par voie médicamenteuse depuis 2016 », explique Mme Gaillot.
La clause de « conscience spécifique des médecins » bannie
Initialement, le texte prévoyait de supprimer la « clause de conscience spécifique » permettant à des médecins de refuser de pratiquer un avortement. Mais cette évolution a été rayée pour permettre à la proposition de loi d’avancer dans son parcours parlementaire.
Les prises de position du chef de l’État ont longtemps paru torpiller la réforme. Marquant son opposition dans une interview en juillet 2021, M. Macron avait encore estimé à son retour d’une visite au pape François cet automne que « des délais supplémentaires ne sont pas neutres sur le traumatisme d’une femme ». Il avait ajouté cependant « respect(er) la liberté des parlementaires ».
Valérie Pécresse dénonce une mesure « qui détourne le regard du vrai problème »
La proposition de loi a hérissé les militants pro-vie de l’Alliance Vita et une partie de la droite au Sénat et à l’Assemblée nationale, qui s’est essayée à l’obstruction parlementaire.
Une motion de rejet préalable déposée encore mercredi par la députée Emmanuelle Ménard a été repoussée.
Dans un entretien au magazine ELLE, la candidate du parti Les Républicains (droite conservatrice) à l’élection présidentielle Valérie Pécresse a déploré, avec le délai à 14 semaines, « une fuite en avant qui détourne le regard du vrai problème : l’accès au centre d’IVG, l’absence de gynécologues et de sages-femmes… ».
Ce droit à l’IVG est remis en cause ailleurs en Europe, notamment à l’Est. En France, aucun candidat n’a prévu d’y toucher.
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