La justice a ordonné mercredi 14 décembre à la mairie de Béziers de retirer la crèche de Noël située dans la cour d’honneur de l’Hôtel de ville d’ici 24H00 sous peine d’astreinte de 100 euros par jour.
Saisi par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) en référé – une procédure d’urgence –, le tribunal administratif de Montpellier a estimé que la crèche mettait « en évidence la scène de la nativité » et donc que « cette installation dans l’enceinte d’un bâtiment public méconnai(ssai)t les dispositions de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 et les exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques », détaille-t-il dans sa décision que l’AFP a consultée.
« On obéit, mais je regrette cette mesure qui est d’une grande brutalité face à quelque chose qui, pourtant, rassemble », a réagi le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national (RN), interrogé par l’AFP. Il compte désormais déplacer la crèche sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Une « violation systématique de la loi »
La LDH avait sollicité sans succès le préfet de l’Hérault « pour faire respecter la loi ». Dans une lettre datée du 5 décembre que l’AFP s’est procurée, le préfet avait prévenu qu’« il ne sera pas demandé, par l’État, au maire de Béziers de renoncer à cette installation », estimant que cette crèche était « une animation parmi d’autres ».
« Le préfet ne met plus en oeuvre son pouvoir et ne fait pas appliquer la loi. C’est pour cela que nous avons saisi le tribunal. La violation systématique de la loi doit être sanctionnée », avait expliqué à l’audience mardi Me Sophie Mazas, présidente de la LDH de l’Hérault.
« Nous nous réjouissons de voir que le juge fait respecter le droit et la décision du Conseil d’État, mais nous sommes très interrogatifs sur la décision du préfet de l’Hérault de ne pas faire respecter la loi. Nous allons demander un rendez-vous en préfecture mais également à sa hiérarchie », a-t-elle réagi mercredi.
Des mairies régulièrement poursuivies
Les crèches de Beaucaire (Gard) et de Béziers sont régulièrement poursuivies en justice mais continuent à être installées chaque année par les maires concernés. Celle de Perpignan fait également l’objet d’une saisie auprès du tribunal administratif de Montpellier par la LDH, dont l’audience est prévue le 20 décembre.
Le 16 novembre, le Conseil d’État avait confirmé l’interdiction de la crèche de Noël de la mairie de Beaucaire, dirigée par le maire RN Julien Sanchez.
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