L’enquête sur l’enlèvement il y a 20 ans à Cambridge de la princesse Shamsa, fille de l’émir de Dubaï, va être réexaminée après de nouveaux éléments apportés par le procès entre son père et une de ses épouses, a déclaré samedi la police du Cambridgeshire britannique
Dans le cadre de la bataille judiciaire qui a opposé cette semaine au Royaume-Uni Mohammed ben Rached al-Maktoum, chef du gouvernement des Émirats arabes unis, et sa sixième femme, la princesse Haya de Jordanie, un juge londonien a estimé que l’émir de Dubaï avait bien « commandité et orchestré » l’enlèvement de la princesse Shamsha, mais aussi de sa sœur Latifa, qu’il a eue avec une autre épouse.
La princesse Shamsa enlevée à Cambridge
Selon le tribunal, la princesse Shamsa avait fui en 2000, alors qu’elle avait 19 ans, la maison familiale située dans le Surrey, au sud de Londres, avant d’être enlevée à Cambridge par des hommes travaillant pour son père et renvoyée de force à Dubaï.
Lorsqu’elle avait enquêté en 2001 et en 2017 sur l’enlèvement présumé de la princesse Shamsa, les éléments dont disposaient la police du Cambridgeshire « ne (lui) avaient pas permis d’aller plus loin », a affirmé dans un communiqué la police de cette région au nord de Londres.
« L’affaire sera réexaminée »
« Toutefois, à la lumière de la récente publication du jugement (de cette semaine), certains aspects de l’affaire seront réexaminés », a-t-elle ajouté, en expliquant qu’il n’y avait cependant pas pour le moment « d’investigation active » et qu’elle n’était « pas en contact avec la victime ».
L’ex-inspecteur en chef en charge de l’affaire, David Beck, a affirmé samedi aux médias britanniques que les services du procureur avait mis fin à son enquête sans réelles explications, invoquant des « affaires hautement sensibles ».
Il s’était ainsi vu refuser le droit de se rendre à Dubaï pour interroger de potentiels témoins: lors d’une précédente audience en novembre, l’avocat de la princesse Haya avait dénoncé une « ingérence » de la part du ministère des Affaires étrangères dans l’enquête de M. Beck, désormais à la retraite.
Le tribunal n’a pas statué jeudi sur ces soupçons, mais a confirmé que le ministère détenait « des informations relatives à l’enquête sur l’enlèvement présumé de Shamsa » qu’il ne souhaitait pas communiquer pour des raisons diplomatiques.
D’après le jugement, la sœur de la princesse Shamsa, la princesse Latifa, a aussi été enlevée à deux reprises, après des tentatives infructueuses pour fuir son pays en 2002 et 2018.
Les associations de défense des droits humains demandent désormais la libération des deux sœurs qui, selon le tribunal, sont toujours « privées de leur liberté ».
Comme s’ils étaient au-dessus de la loi
« Enlever des membres de la famille royale à l’étranger et continuer à les séquestrer montre à quel point les dirigeants des Émirats arabes unis se comportent comme s’ils n’avaient pas de comptes à rendre et qu’ils étaient au-dessus de la loi », s’est insurgé vendredi dans un communiqué l’association Human Rights Watch.
« Les autorités doivent immédiatement libérer Sheikha Shamsa et Sheikha Latifa, leur permettre de quitter les Émirats si elles le souhaitent, enquêter sur leur enlèvement et les accusations de torture, et forcer les responsables à rendre des comptes », a réclamé Rothna Begum, chercheuse au sein de l’association.
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