La stimulation du nerf vague pourrait ralentir le déclin cognitif – voici comment

Il s’agit de la sixième partie de « Exploiter l’énergie du nerf vague ».

Le déclin cognitif ne se produit pas du jour au lendemain. On peut vivre avec la maladie d’Alzheimer et ses différents stades pendant une décennie ou plus avant que la démence ne devienne sévère. C’est pourquoi l’intérêt pour un diagnostic et des interventions plus précoces s’est accru. Le nerf vague est l’une des cibles privilégiées.

« Le nerf vague est une voie clé pour ralentir ou même inverser ce déclin », a déclaré à Epoch Times la naturopathe Nasha Winters.

Protection du cerveau

Dans les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, l’inflammation accélère la détérioration des neurones (cellules du cerveau).

Le nerf vague aide à maintenir une bonne circulation sanguine et à oxygéner le cerveau. Il favorise également la communication entre l’intestin et le cerveau. Lorsqu’il fonctionne correctement, le nerf vague favorise un milieu anti-inflammatoire et protecteur du cerveau qui pourrait ralentir ou prévenir les maladies neurodégénératives, selon Nasha Winters.

Le nerf vague est également directement impliqué dans l’arrêt vagal dorsal.

L’arrêt vagal dorsal est également appelé réaction de « gel ». Il s’agit d’un mécanisme de survie déclenché par un stress extrême ou des menaces. Bien qu’il soit protecteur à court terme, son activation à long terme peut perturber les fonctions cérébrales et contribuer aux difficultés cognitives.

« De nombreuses personnes sont familiarisées avec l’idée de se figer en réponse à une crise, mais moins nombreuses sont celles qui comprennent la déconnexion et le retrait prolongés qui peuvent s’ensuivre », a déclaré à Epoch Times Megan Neff, psychologue titulaire d’un doctorat en psychologie clinique.

L’arrêt du nerf vague dorsal ralentit considérablement le corps et l’esprit et peut se manifester de différentes manières, notamment par l’immobilité physique, le brouillard mental, la difficulté à penser clairement et la perte de mémoire, selon Megan Neff.

Le nerf vague ramène le corps au calme après le stress.

« Renforcer et équilibrer le système nerveux autonome et le nerf vague peut protéger la santé du cerveau », a déclaré Megan Neff.

Régulation du système nerveux

Le système nerveux peut être régulé et rééquilibré. Cela peut se faire par des méthodes invasives, comme l’implantation d’un dispositif ciblant le nerf vague dans la région du cou, ou par des méthodes non invasives, comme des dispositifs qui stimulent le nerf par l’oreille. Des techniques naturelles comme le fredonnement, le chant et la mise à la terre peuvent également activer le nerf vague.

Il a été démontré que les dispositifs de stimulation du nerf vague (SNV) améliorent la cognition, en particulier dans les premiers stades de la maladie d’Alzheimer, tandis que la SNV invasive a amélioré la mémoire et l’apprentissage pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans. La stimulation nerveuse vagale est considérée comme un traitement prometteur de la maladie d’Alzheimer, car elle réduit l’accumulation de plaques amyloïdes-bêta nocives (protéines caractéristiques de la maladie d’Alzheimer) et l’inflammation du cerveau. Il déclenche également la libération de substances chimiques cérébrales qui favorisent une meilleure communication entre les neurones (appelée plasticité synaptique).

L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, une technique d’imagerie cérébrale, permet de voir comment les différentes zones du cerveau réagissent à la SNV. Elle a montré que la stimulation invasive et non invasive peut augmenter le flux sanguin dans des régions clés du cerveau, comme le tronc cérébral, le thalamus, l’hypothalamus, l’amygdale et l’hippocampe.

Le flux sanguin vers les régions clés du cerveau est important car il apporte de l’oxygène et des nutriments, nécessaires au bon fonctionnement du cerveau.

« Les patients aux premiers stades du déclin cognitif qui reçoivent la SNV font souvent état d’une amélioration de leur mémoire, de la clarté de leurs pensées et de leur stabilité émotionnelle », a déclaré Nasha Winters.

Dans les cas plus avancés, bien qu’il ne soit pas possible d’inverser complètement le déclin cognitif, la SNV peut aider à gérer les symptômes de la maladie d’Alzheimer, comme l’anxiété, la dépression et l’agitation, améliorant ainsi la qualité de vie globale des patients et des soignants, selon Nasha Winters.

La création d’un environnement sûr et favorable est essentielle pour toute personne souffrant d’un arrêt vagal dorsal. Il s’agit d’assurer une sécurité physique et émotionnelle, afin d’aider la personne à retrouver un sentiment de stabilité, a indiqué Megan Neff.

Fredonner, chanter et psalmodier

Selon le Megan Neff, toute technique qui stimule le nerf vague peut contribuer à améliorer la santé cognitive en améliorant l’activité du nerf vague et en s’attaquant à l’arrêt vagal dorsal. Parmi les options plus accessibles et plus naturelles que la SNV, on peut citer le chant, le fredonnement et la psalmodie, qui peuvent être pratiqués à la maison.

Le chant est une pratique que l’on retrouve dans les cultures du monde entier, et ce pour de bonnes raisons. Une étude montre que le fait de chanter « om » peut calmer le système limbique, la partie du cerveau liée aux émotions et au stress.

« Le nerf vague étant relié aux cordes vocales et aux muscles du fond de la gorge, le fait d’utiliser sa voix de manière réfléchie peut activer directement ce nerf », explique Megan Neff.

Se reconnecter au corps

Les techniques de mise à la terre, également connues sous le nom de « earthing », sont des méthodes utilisées pour se recentrer sur le moment présent et se connecter à la surface de la Terre. Il peut s’agir de marcher pieds nus, de s’asseoir ou de s’allonger sur le sol, ou encore d’immerger ses mains dans la terre ou le sable.

La mise à la terre permet de se reconnecter au corps physique. Il envoie des signaux au cerveau par l’intermédiaire du nerf vague, ce qui favorise un sentiment de sécurité et de calme. Cette connexion aide le corps à sortir d’un état d’arrêt, a déclaré Megan Neff.

La connexion des sens physiques à l’environnement peut également stimuler efficacement le nerf vague et améliorer les fonctions cognitives. Il s’agit également d’une forme de mise à la terre.

Pour y parvenir, il suffit de sentir différentes textures ou de faire des exercices doux en pleine conscience. Ces exercices permettent de prendre conscience des sensations corporelles et d’activer le corps sans le surstimuler, selon Megan Neff.

Au-delà des symptômes

Si ces techniques permettent de gérer les symptômes cognitifs et sont utiles pour un soulagement immédiat, une véritable guérison nécessite souvent une exploration plus profonde.

Les fermetures vagales dorsales sont souvent enracinées dans des problèmes non résolus comme les blessures d’attachement, les traumatismes et les cicatrices émotionnelles, a déclaré Megan Neff.

Par exemple, il se peut qu’on en fasse trop au travail, ce qui explique que le système nerveux soit toujours déréglé. La cause profonde (trop de travail) de la dysrégulation du système nerveux doit être traitée pour une guérison ou une stabilité à long terme.

Si la dysrégulation est enracinée dans un traumatisme ou des blessures d’attachement, une guérison profonde peut impliquer des approches comme la thérapie centrée sur le traumatisme, l’exploration des styles d’attachement et la compréhension des déclencheurs personnels.

« Pour une véritable guérison, il est essentiel d’adopter une approche holistique de la régulation du système nerveux », a déclaré Megan Neff. « En s’attaquant à la fois aux symptômes et aux causes sous-jacentes, on peut créer un chemin plus équilibré et plus efficace vers la guérison. »