Saleh al-Arouri, le numéro deux de l’organisation terroriste Hamas et fondateur de la branche militaire en Cisjordanie, a été tué dans une frappe d’Israël près de Beyrouth mardi. Le Hezbollah pro-iranien au Liban a affirmé mardi soir que son « assassinat » par Israël « ne resterait pas impuni ».
Exilé au Liban depuis plusieurs années, Saleh al-Arouri a été tué avec ses gardes du corps dans une frappe imputée à l’armée israélienne qui a visé le bureau du Hamas dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah pro-iranien, selon deux responsables libanais de la sécurité. Au moins un autre responsable du Hamas, Samir Fandi, a également été tué, a indiqué à l’AFP un responsable libanais de la sécurité.
Saleh al-Arouri est né en 1966 en Cisjordanie dans un village près de Ramallah. Selon I24news, en 1990, l’aile militaire du Hamas le recrute pour mettre en place l’infrastructure du mouvement terroriste en Cisjordanie. Il est depuis 2017 vice-président du bureau politique du Hamas.
En exil depuis 2010
Considéré comme la figure la plus importante du Hamas dans l’orchestration des attaques terroristes contre Israël en Cisjordanie, il a été arrêté et condamné à plusieurs reprises. En avril 2010, Al-Arouri est libéré après avoir conclu un accord avec Israël qui l’engage à s’exiler de Cisjordanie et à rester trois ans loin des Territoires de l’Autorité palestinienne, rapporte I24news. Il passera alors par la Jordanie, la Syrie puis la Turquie où il est devenu le chef du quartier général du Hamas sur place. Il gagne enfin le Liban jusqu’à son assassinat par Tsahal ce mardi 2 janvier.
La télévision du Hamas a confirmé la mort de Saleh al-Arouri dans « une frappe sioniste ». Un haut responsable du mouvement islamiste, Ezzat al-Rishq, a assuré que la mort de Saleh al-Arouri n’entraverait pas « la vaillante résistance » du peuple palestinien.
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué « ne pas commenter les informations des médias étrangers ».
L’annonce de la mort de Saleh al-Arouri a suscité des condamnations dans la région : le Premier ministre libanais a dénoncé un « nouveau crime israélien (qui) vise à entraîner le Liban dans une nouvelles phase de confrontation » avec Israël, son homologue de l’Autorité palestinienne mettant aussi en garde « contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler ». Même son de cloche du côté du Jihad islamique, un groupe armé de Gaza, qui a dénoncé une « tentative de l’ennemi sioniste (…) d’entraîner toute la région dans la guerre ».
« Ne restera pas sans riposte ou impuni »
« Le crime que constitue l’assassinat de Saleh al-Arouri au coeur de la banlieue sud de Beyrouth est une grave agression contre le Liban (…) et ne restera pas sans riposte ou impuni », a affirmé dans un communiqué le Hezbollah, qui depuis près de trois mois lance quotidiennement des attaques contre Israël depuis le sud du Liban.
Cette frappe imputée à Israël accentue les craintes de voir le conflit qui l’oppose au Hamas entraîner la région dans une spirale de violences. La frontière israélo-libanaise était déjà le théâtre quasi-quotidien d’échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah, qui soutient le Hamas, mais jamais une frappe n’avait touché les abords de la capitale libanaise depuis le début de la guerre.
Mardi soir, de nombreux habitants avaient afflué aux abords de l’immeuble touché, dont la façade apparaissait très endommagée sur deux étages. A travers les murs totalement éventrés d’un de ces étages, plusieurs silhouettes de personnes étaient visibles, tentant apparemment de relever des éléments sur la frappe, qui a fait six morts selon l’agence officielle libanaise.
De nombreux Palestiniens se sont par ailleurs rassemblés après l’annonce de la mort de Saleh al-Arouri dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les heurts avec l’armée et les colons israéliens se sont multipliés depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, selon des images de l’AFPTV.
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