Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de nouveau mis en garde contre une pandémie dite de « maladie X », affirmant qu’il s’agit d’une « question de quand, pas de si ».
Lors du Sommet mondial des gouvernements, qui s’est tenu aux Émirats arabes unis la semaine dernière, Tedros Adhanom Ghebreyesus a affirmé que ses prédictions antérieures concernant un virus semblable au Covid-19 sont devenues réalité. Il a de nouveau déclaré que la communauté internationale n’est pas préparée à une nouvelle pandémie.
« Aujourd’hui, je me tiens devant vous au lendemain du Covid-19 avec des millions de morts et de chocs sociaux, économiques et politiques qui se répercutent encore aujourd’hui », a-t-il lancé devant de nombreux participants, parmi lesquels se trouvait Klaus Schwab, le patron controversé du Forum économique mondial.
Une telle pandémie « peut être causée par un virus de la grippe, un nouveau coronavirus ou un nouvel agent pathogène que nous ne connaissons même pas encore – ce que nous appelons la maladie X. Et dans l’état actuel des choses, le monde n’est pas préparé à la prochaine maladie X ni à la prochaine pandémie ».
Le chef de l’OMS n’a pas donné plus de détails sur cette « prochaine pandémie », se contentant de dire que les gouvernements du monde entier n’y sont pas préparés.
Il a également laissé entendre que le Covid-19 était aussi une « maladie X », le qualifiant de « nouvel agent pathogène causant une nouvelle maladie » et a averti « qu’il y aura une autre maladie X, ou une maladie Y ou une maladie Z ».
Le directeur général de l’OMS, qui a été critiqué dès le début de la pandémie pour ses relations étroites avec l’État-parti chinois, a soutenu que « les leçons douloureuses que nous avons apprises risquent d’être oubliées lorsque l’attention se tourne vers les nombreuses autres crises auxquelles notre monde est confronté ».
En janvier dernier, M. Tedros a fait la une des journaux lorsqu’il a mentionné la « maladie X » lors de la réunion du Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Il a appelé les gouvernements du monde entier à signer un accord international sur les pandémies soutenu par l’OMS.
« L’accord sur les pandémies peut rassembler toute l’expérience, tous les défis auxquels nous avons été confrontés et toutes les solutions », a-t-il proclamé à Davos. « Cet accord peut nous aider à mieux préparer l’avenir. Il s’agit d’un intérêt mondial commun, et les intérêts nationaux très étroits ne devraient pas s’y opposer. »
Des « mensonges »
M. Tedros a également réfuté les critiques selon lesquelles l’OMS et certains gouvernements souhaiteraient à nouveau imposer des vaccins, des confinements et d’autres mesures restrictives similaires à celles qui ont été prises lors de la pandémie du Covid-19.
Au lieu de cela, il a plaidé pour que les États adhèrent à l’accord sur les pandémies de l’OMS afin de prévenir les pandémies à l’avenir.
Lors du Sommet mondial des gouvernements tenu aux Émirats arabes unis, le directeur général a également critiqué les affirmations selon lesquelles « il s’agit d’une prise de pouvoir de la part de l’Organisation mondiale de la santé. Qu’il s’agit d’une cession de souveraineté à l’OMS. Qu’il [cet accord] donnera à l’OMS le pouvoir d’imposer des confinements ou des obligations de vaccination aux pays. Qu’il s’agit d’une ‘attaque à la liberté’. Que l’OMS ne permettra pas aux gens de voyager et qu’elle veut contrôler leur vie ».
Il a ensuite affirmé que « ce sont quelques-uns des mensonges qui sont répandus » et a ajouté que « ces affirmations sont totalement, complètement et catégoriquement fausses. Tous ceux qui affirment que c’est le cas sont soit mal informés, soit en train de mentir ».
Un accord « fatalement bancal »
Les détracteurs des plans de l’OMS, dont Alliance Defending Freedom International (ADFI), affirment que l’accord juridiquement contraignant de l’OMS céderait du pouvoir à cette organisation mondiale.
« Nous soulignons que l’accord sur les pandémies ne doit pas porter atteinte aux obligations juridiques internationales existantes qui concernent la protection du droit de l’homme à la liberté d’expression. Les restrictions [de cet accord], y compris pour des raisons de santé publique, doivent toujours être mises en œuvre avec la plus grande retenue et de la manière la moins restrictive possible », a déclaré l’ADFI.
« En étant conscients qu’il ne peut y avoir de sociétés libres sans liberté d’expression, nous ne devons pas permettre que les problèmes toujours plus grands déterminent la véracité des informations dans un monde globalisé et centré sur la technologie – et ce, en restreignant indûment la liberté d’expression. »
En 2023, le groupe de réflexion américain Heritage Foundation a qualifié l’accord sur la pandémie de « fatalement bancal » et a déclaré qu’il ne méritait pas le soutien des États-Unis « en raison de son incapacité à tirer les leçons de la pandémie du Covid-19 ». Le groupe a mis en garde : « Si l’administration Biden signe cet accord, le Sénat ne devrait pas donner son avis et son consentement nécessaires à sa ratification. »
En outre, le groupe a averti que le projet de l’accord ne mentionne pas « les conséquences dans le cas si une partie n’alerte pas la communauté internationale d’une épidémie ou ne partage pas les informations en temps voulu, comme cela a été le cas de la Chine lors de la pandémie du Covid-19 ». Le virus du Covid-19 est apparu pour la première fois à Wuhan, en Chine, à la fin de l’année 2019, et les responsables du Parti communiste chinois ont par la suite contrecarré les tentatives internationales d’enquêter sur ses origines.
L’OMS a annoncé que la date limite pour ratifier l’accord était mai 2024.
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