Nous avons la « satisfaction de voir combien cette visite, très dense il est vrai, a été utile, productive et riche d’enseignements positifs pour nous tous », a déclaré l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre, à l’issue d’une rencontre des ambassadeurs avec le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré.
A l’initiative notamment de la France, qui préside en octobre le Conseil de sécurité, les ambassadeurs des 15 pays siégeant au Conseil ont visité depuis jeudi le Mali, la Mauritanie et le Burkina Fasso. Ils devaient repartir pour New York dimanche soir.
À Bamako samedi, les ambassadeurs ont dit leur « impatience » aux signataires de l’accord de paix au Mali en 2015, qui enregistre de nombreux retards dans son application.
« Nous avons fait de la question du G5 Sahel la priorité de notre présidence » du Conseil de sécurité, a rappelé dimanche à Ouagadougou l’ambassadeur français.
Plus tôt dans la journée, les ambassadeurs avaient visité à Sévaré, au Mali, le poste de commandement de la force antijihadiste du G5 Sahel, dans laquelle la France voit un possible modèle de coopération entre troupes africaines et de l’ONU.
Cette force conjointe, formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie, doit lancer sa première opération à la fin du mois.
Sévaré est à une dizaine de kilomètres à l’est de Mopti, chef-lieu de la région du même nom, dans le centre du Mali, où la situation sécuritaire s’est nettement dégradée ces derniers mois.
Du Conseil de sécurité, « nous attendons un appui politique fondamentalement d’abord », mais aussi « un accompagnement en termes d’équipement et de formation », a déclaré à la presse depuis son QG le commandant de la force, le général malien Didier Dacko, à l’issue de la visite des ambassadeurs.
« Nous (avons) prévu d’atteindre la capacité opérationnelle (maximale) dans quelques mois, en 2018, et au rythme où les choses vont, nous pensons que c’est atteignable », à condition d’obtenir les soutiens nécessaires, a ajouté le général Dacko.
Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, le G5 a réactivé en février à Bamako ce projet de force régionale conjointe, initialement lancé en novembre 2015.
Dans un rapport remis le 16 octobre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a recommandé une aide internationale accrue à cette force, dont le financement n’est pas encore garanti.
Une réunion ministérielle sur le soutien au G5 Sahel est prévue le 30 octobre à l’ONU, ainsi qu’une conférence des donateurs le 16 décembre à Bruxelles.
Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, a dit dimanche soir avoir de « bons espoirs pour cette réunion pour les contributions des uns et des autres ».
« Je peux vous assurer que le Burkina Fasso et les autres pays du G5 Sahel recevront le soutien nécessaire » dans la lutte contre les jihadistes, a déclaré l’ambassadeur Éthiopie (qui co-présidait la visite avec la France et l’Italie), Tekeda Alemu, en marge d’une visite sur le site de l’attentat contre un café du centre de Ouagadougou, le Aziz Istanbul, qui a fait 19 morts et 21 blessés le 13 août.
Les ambassadeurs, accompagnés de plusieurs ministres burkinabés, ont également effectué une halte au café-restaurant Cappuccino, à deux pas de là, principale cible de l’attaque jihadiste qui avait fait 30 morts et 71 blessés en janvier 2016.
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