Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 se réunissent jeudi à Washington dans un contexte économique mondial très affecté par la guerre en Ukraine, la présence de la Russie dans ce club rendant dans le même temps toute possibilité de consensus très incertaine.
Cette réunion, de 9h30 à 13h30 heure de Washington, abordera entre autres sujets les blocages concernant la réforme sur la fiscalité internationale ainsi que le secteur financier.
La question de la dette, et l’état de l’économie mondiale
Réunis mercredi soir à l’occasion d’un dîner de travail, les grands argentiers de ce forum intergouvernemental devaient aborder l’affectation de droits de tirages spéciaux du Fonds monétaire international aux pays pauvres, la question de la dette, et l’état de l’économie mondiale après huit mois d’invasion russe en Ukraine.
Celle-ci subit un sévère coup de froid, s’est alarmé mardi le Fonds monétaire international dans ses perspectives économiques qui ont revu à la baisse la prévision de croissance sur la planète l’an prochain et même prévu une une récession en Allemagne et en Italie.
Concernant la dette des pays pauvres, la hausse actuelle des taux d’intérêt couplée à la flambée des prix de l’énergie risque même de faire ressurgir une « vague de crise de la dette » s’est inquiétée la Banque mondiale vendredi.
Contexte de déprime économique
Dans ce contexte de déprime économique, la présence de la Russie aux discussions du G20 devrait nettement compliquer la tâche des dirigeants de cette organisation pour trouver un consensus dans leur déclaration finale.
« Il sera peut-être difficile d’avoir des communiqués communs » a affirmé une source au sein du ministère français de l’Economie, tant à l’issue de la réunion du G20 que des réunions du FMI qui comptent la Russie en leur sein.
Lors des deux précédentes réunions du G20 Finance, en avril et en juillet, aucun communiqué n’avait pu être rédigé devant les divergences d’opinions d’ampleur entre ces pays rassemblés cette année sous la présidence indonésienne.
Alors que le prochain sommet du G20 en novembre doit cette fois rassembler les chefs d’Etat et de gouvernement, le président américain Joe Biden a affirmé mardi n’avoir « pas l’intention » de rencontrer Vladimir Poutine, dont la présence à ce rassemblement à Bali est encore très incertaine en raison du contexte international.
Difficile d’obtenir un consensus commun au sein du G20
Devant les blocages persistants et à défaut d’obtenir un consensus au sein du G20, « le G7 a un vrai rôle à jouer » a affirmé pour sa part le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire mercredi au cours d’une réunion des sept démocraties les plus développées à Washington mais que le ministre français suivait depuis la France.
Le G7 a tenté à cette occasion d’avancer sur la proposition d’un plafonnement des prix du pétrole russe, et continue de discuter sur les mécanismes nécessaires à la mise en place effective du plafonnement.
Un autre sujet de tension a émergé ces derniers jours à l’approche de la réunion du G20 après la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs partenaires de sabrer dans ses quotas de production de pétrole en pleine crise énergétique mondiale.
Membre du G20, l’Arabie saoudite fera face à « des conséquences », a indiqué le président américain Joe Biden, sans en préciser la nature.
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