La législation du Royaume-Uni pourrait limiter les revenus excédentaires réalisés par certains fournisseurs d’énergie renouvelable afin de réduire l’impact des augmentations sans précédent des prix de gros facturés aux consommateurs.
Le gouvernement a annoncé que son projet de loi sur les prix de l’énergie, présenté au Parlement le 12 octobre, prévoyait une « tarification basée sur les coûts » pour l’électricité produite par les parcs éoliens et solaires et l’énergie nucléaire en Angleterre et au Pays de Galles. Les mécanismes précis du projet de loi feront l’objet d’une consultation publique initiée prochainement.
Le gouvernement a déclaré que de nombreux parcs éoliens et solaires britanniques étaient rémunérés bien plus que de normal pour leur électricité. Ils en tirent profit alors que leurs dépenses n’ont pas beaucoup augmenté.
« Les bénéfices des fournisseurs d’électricité bas carbone sont donc anormalement élevés, tandis que les consommateurs doivent débourser bien plus pour l’énergie issue du renouvelable et du nucléaire, et ce, malgré le fait qu’elle est souvent moins coûteuse à la production », selon le gouvernement.
Des prix anormalement élevés
Le projet de loi, présenté au Parlement mercredi, fournit « la base législative nécessaire pour garantir que les personnes et les entreprises à travers le Royaume‑Uni reçoivent de l’aide pour leurs factures d’énergie cet hiver ».
Le secrétaire d’État aux Affaires, à l’Énergie et à la Stratégie industrielle Jacob Rees‑Mogg, a déclaré : « Nous avons travaillé avec les fournisseurs bas carbone pour trouver une solution garantissant que les consommateurs n’auront pas à payer les frais du renouvelable ou du nucléaire. »
« C’est pourquoi nous sommes intervenus aujourd’hui avec des mesures exceptionnelles. Elles permettront non seulement de garantir une aide cruciale pour les ménages et les entreprises cet hiver, mais aussi elles transformeront le Royaume‑Uni en une nation qui offre une énergie domestique sûre, abordable et à un prix équitable pour tous. »
Le gouvernement a fait valoir que sur le marché britannique, les prix de gros de l’électricité étaient fixés en fonction du mode de production le plus coûteux, actuellement la production au gaz. Il a ajouté que les prix étaient devenus « sensiblement plus élevés en raison de l’invasion brutale de l’Ukraine par la Russie et du fait que Poutine utilise l’approvisionnement en gaz comme un levier. »
Politiques vertes
En mars, le Dr. John Constable, directeur de l’énergie chez Net Zero Watch, a averti Epoch Times que la poussée vers les énergies renouvelables et l’engagement en faveur des politiques zéro émission nette ont également rendu l’Europe et le Royaume‑Uni cruellement dépendants du gaz dans leurs systèmes électriques. Ce qui a accru la fragilité des systèmes conventionnels sous‑jacents dont dépendent toutes les infrastructures.
Dans un article récent sur le sujet, le Dr Constable a écrit que « le projet de loi sur la tarification cost‑plus n’est qu’une façade peu ambitieuse qui repousse une fois de plus le jour où il faudra rendre des comptes ».
« On fait de petits pas dans la bonne direction, mais on évite d’affronter la réalité. Le désastre actuel est le résultat de vingt ans de politiques malavisées en matière d’énergies renouvelables, et seule une réforme radicale de ces politiques vertes a une chance d’apporter un soulagement réel et à long terme aux consommateurs britanniques. »
Le gouvernement assure que « cette intervention diffère d’une taxe sur les bénéfices exceptionnels, car elle sera appliquée aux revenus excédentaires perçus par les fournisseurs, et non à une application à tous les bénéfices ».
Des personnalités du secteur ont toutefois exprimé leur désaccord.
Dan McGrail, directeur général de l’association professionnelle des énergies renouvelables RenewableUK, prévient que cette mesure risque de « dévier les investissements vers les combustibles fossiles qui ont provoqué cette crise énergétique ».
« Nous craignons qu’un plafonnement des revenus n’envoie un mauvais signal aux investisseurs dans les énergies renouvelables au Royaume‑Uni »
Keith Anderson, directeur général de Scottish Power, qui possède 40 sites éoliens opérationnels, s’est dit dépité par « une intervention aussi importante sur le marché. »
« C’est déplaisant qu’une intervention aussi importante du gouvernement sur le marché soit accompagnée de si peu de détails, tout cela ne fait que créer de l’incertitude », a‑t‑il déclaré.
« Cette crise a été causée par le coût du gaz et il est étrange que la solution proposée consiste à limiter les bénéfices pour les fournisseurs bas carbone sans toucher au secteur du gaz », a‑t‑il conclu.
PA a contribué à cet article.
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