Les sapeurs-pompiers ont obtenu jeudi une revalorisation de l’indemnité horaire de base des volontaires dès octobre, un premier geste fait par le gouvernement envers eux après un été éprouvant pour les soldats du feu, qui réclament plus de moyens matériels et humains.
L’indemnité de base va augmenter de près de 30 centimes, de 8,08 à 8,36 euros net de l’heure, en hausse d’environ 3,5%, selon un arrêté paru jeudi au Journal officiel.
« Ce matin, on perçoit une vraie satisfaction. C’est une reconnaissance de l’engagement et du contexte historique », a réagi Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), joint par l’AFP au téléphone.
Cette revalorisation intervient en plein Congrès annuel des pompiers à Nancy où davantage de moyens vont être demandés au ministère de l’Intérieur.
« Cette année, nos sapeurs-pompiers ont été particulièrement éprouvés, notamment du fait des incendies d’une ampleur inédite. Je leur redis à nouveau ma confiance, ma reconnaissance et mon engagement pour une juste reconnaissance de la qualité des opérations qu’ils mènent », a tweeté jeudi le ministre Gérald Darmanin.
Pour renforcer l’attractivité du volontariat, le Parlement avait adopté en novembre 2021 une loi instaurant notamment l’abaissement de la durée d’engagement ouvrant droit à la nouvelle prestation de fidélisation et de reconnaissance à la retraite, ainsi qu’un accès au logement social facilité.
Cette prestation de fidélisation est fixée par un arrêté du 21 septembre paru également jeudi. Elle s’élève par exemple pour 2022 à environ 512 euros pour environ 20 années de service et passera à 1.024 euros l’année prochaine.
Une revalorisation appréciée
« C’est une évolution historique », assure Grégory Allione qui note toutefois qu’« il y a encore d’autres sujets pour les sapeurs-pompiers volontaires », dont une « campagne massive de recrutement », une hausse des moyens matériels et la construction de davantage de casernes.
« C’est incontestablement un effort pour les départements dans un contexte tendu pour nos finances, mais Départements de France a souhaité adresser un signal fort de soutien à nos sapeurs-pompiers volontaires particulièrement sollicités cette année », a indiqué à l’AFP François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France (ADF).
Au congrès à Nancy, certains pompiers comme Sébastien Dumain, chef du centre de secours de Neufchâteau (Vosges), ont salué une revalorisation bienvenue car être pompier volontaire est « un engagement qui n’est pas sans conséquence: ils prennent des risques tous les jours ».
Pour d’autres, comme Christophe Breuil, chef d’un centre de secours en Côte d’or, cette hausse « ne parle pas » forcément à tous: « C’est un bien, mais ça n’est pas significatif pour nous », souligne-t-il, car cette mesure ne permettra pas d’attirer plus de volontaires qui « ne font pas ça pour l’argent ».
Au 31 décembre 2020, on dénombrait en France 251.900 sapeurs-pompiers, dont 197.100 volontaires (78%), 41.800 professionnels (17%) et 13.000 militaires (5%), selon un décompte des Sdis (Service départemental d’incendie et de secours).
Les sapeurs-pompiers espèrent des recrutements massifs
La FNSPF, qui réclame l’embauche de 50.000 volontaires d’ici 2027, a dévoilé jeudi à Nancy sa nouvelle campagne de recrutement: elle se déclinera sur les panneaux publicitaires, à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux.
Une campagne dont « on a besoin », selon Léa Freby, 20 ans, volontaire depuis quatre ans, qui salue l’initiative comme bon nombre de ses collègues.
Sébastien Dumain parle lui d’« un effort non négligeable », alors qu’il a du mal à recruter des volontaires : il lui en manque une vingtaine dans sa caserne.
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