Le trafic des ânes a fortement augmenté dans le pays.
Le Kenya a décidé d’interdire l’abattage d’ânes destinés à être utilisés pour la médecine chinoise, une pratique condamnée par les défenseurs des animaux qui la jugent cruelle, inutile et dévastatrice pour les populations d’ânes en Afrique, a-t-on appris de source officielle le 28 février 2020.
L’interdiction, entrée en vigueur cette semaine, intervient après que « des gens ont adressé une pétition (en ce sens) à mes services parce que le vol d’ânes pour les vendre a augmenté », a déclaré jeudi le ministre de l’Agriculture Peter Munya. La multiplication des vols d’ânes porte préjudice aux agriculteurs qui les utilisent pour transporter des produits agricoles et de l’eau, et provoque « un chômage massif », a déclaré le ministère dans un communiqué.
Quatre abattoirs d’ânes ont un mois pour mettre un terme à leur activité.
L’organisation de défense des animaux Peta a salué la décision du Kenya de « rompre les liens avec un commerce cruel qui condamne par millions de doux ânes à une mort lamentable ». « Personne n’a besoin de peau d’âne, sauf l’animal né avec », a déclaré un responsable des campagnes de Peta, Jason Baker.
Un produit réservé aux empereurs
Les peaux d’âne sont exportées en Chine pour fabriquer un remède traditionnel connu sous le nom d’« ejiao », utilisé pour améliorer la circulation sanguine, ralentir le vieillissement, et stimuler la libido et la fertilité. Autrefois réservé aux empereurs, ce produit est désormais prisé de la classe moyenne.
Des abattoirs financés par des Chinois
Une enquête en 2019 de Peta avait montré que les ânes étaient cruellement battus par les travailleurs ou mouraient après de longs voyages en camion en provenance de pays voisins. L’organisation de défense des animaux The Donkey Sanctuary, basée en grande-Bretagne, avait alors déclaré à l’agence France Presse (AFP) que selon certaines informations, les animaux étaient rassemblés et tués à la mitrailleuse ou matraqués à mort.
La Chine se tourne de plus en plus vers l’Afrique pour satisfaire sa demande, sa propre population d’ânes ayant diminué de près de la moitié ces dernières années. Plusieurs pays africains ont cependant interdit les abattoirs financés par des Chinois ou ont mis en œuvre des politiques visant à mettre un terme à l’exportation de peaux d’âne vers la Chine.
Les ânes se reproduisant lentement et résistant mal au stress, les défenseurs des animaux redoutent qu’ils disparaissent de l’Afrique de l’Est d’ici à quelques années.
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