Les forces de sécurité mexicaines ont interpellé mercredi 420 migrants en bloquant la progression d’une caravane d’environ 1.200 migrants centraméricains sans papiers qui venaient d’entrer sur le territoire depuis le Guatemala pour se rendre aux Etats-Unis.
Cette intervention a eu lieu alors qu’à Washington des représentants du gouvernement mexicain discutaient avec des responsables américains pour tenter d’éviter l’imposition de droits de douane punitifs. Le président Donald Trump menace de taxer tous les biens en provenance du Mexique si le gouvernement mexicain ne fait pas assez d’efforts pour bloquer l’immigration illégale transitant par son territoire en direction des Etats-Unis.
Une caravane d’environ 1.200 migrants centraméricains a pénétré mercredi au Mexique par la frontière avec le Guatemala. Composée en majorité de Honduriens, elle a franchi la frontière par le pont Rodolfo Robles, qui relie les villes de Tecun Uman (Guatemala) et Ciudad Hidalgo (Mexique).
Initialement, les forces de l’ordre ne se sont pas interposées, a appris l’AFP auprès de la police et de l’INM. La caravane, à laquelle se sont joints d’autres migrants centraméricains qui se trouvaient à Ciudad Hidalgo, a fait route vers la ville de Tapachula, dans l’Etat du Chiapas, sous la surveillance d’une patrouille de police.
Mais au niveau de la localité de Metapa de Dominguez, à 12 kilomètres de la frontière avec le Guatemala, elle a été bloquée par des forces de sécurité dirigées par des agents de l’INM. Plus d’une centaine de policiers et de militaires se sont déployés sur la route pour empêcher les clandestins d’aller plus loin, ont indiqué à l’AFP des militants des droits de l’homme qui accompagnent la caravane.
Équipés de boucliers anti-émeutes, policiers et militaires ont bloqué l’avancée de la caravane, ce qui a généré des protestations des migrants et des moments de tension. Des bousculades ont eu lieu, et des migrants ont réussi à s’échapper. Les migrants étaient arrivés à la frontière entre le Guatemala et le Mexique pendant le week-end et avaient attendu l’arrivée d’autres migrants pour la franchir.
Les départs de migrants vers les Etats-Unis depuis l’Amérique centrale se poursuivent malgré les interventions de la police mexicaine et les menaces de Donald Trump. Le président américain a annoncé le 30 mai que les Etats-Unis imposeraient à compter du 10 juin des taxes de 5% sur tous les biens venus du Mexique tant que les immigrés clandestins continueraient d’affluer aux Etats-Unis en passant par le territoire mexicain.
Les droits de douane pourraient passer à 10% au 1er juillet et grimper de 5 points de pourcentage chaque mois jusqu’à la limite de 25% en octobre. Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, s’est entretenu à ce sujet mercredi à Washington avec le vice-président Mike Pence et avec le secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
En voyage en Europe, le président Trump a déclaré que des progrès avaient été réalisés au cours de ces discussions mais qu’ils n’étaient pas suffisants. « Les discussions sur l’immigration à la Maison Blanche avec des représentants du Mexique sont terminées pour la journée », a tweeté M. Trump. « Il y a des progrès, mais c’est nettement insuffisant! », a-t-il estimé.
Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a répété mercredi lors de sa conférence de presse quotidienne que « le mieux c’est le libre commerce et de ne pas imposer des tarifs, des taxes ».
Au Mexique, l’organisation Pueblos sin Fronteras (Peuples sans frontières), qui défend les droits des migrants et fournit une protection aux caravanes de Centraméricains, a annoncé que son chef, Ireneo Mujica, avait été arrêté mercredi dans l’Etat de Sonora, dans le nord du pays.
L’ONG a aussi rapporté qu’un autre défenseur des migrants, Cristobal Sanchez, avait également été interpellé à Mexico. Elle n’a pas précisé si des accusations précises avaient été portées contre les deux militants. Interrogées par l’AFP à ce sujet, les autorités mexicaines de l’immigration n’ont pas répondu.
D.C avec AFP
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