On le surnomme « le bunker »: à l’intérieur, de juteux contrats sont signés et de prestigieuses récompenses remises aux stars du monde entier. Antre du cinéma international pendant 11 jours, le vieillissant Palais des festivals de Cannes, maintes fois rénové, poursuit sa mue.
A quelque jours du début des festivités, les ouvriers s’attellent sans relâche pour l’embellir: mastodonte de béton blanc aux vitres teintées, le bâtiment sera bientôt dans l’objectif des caméras du monde entier, et ses célèbres marches couvertes d’un tapis rouge toujours éclatant seront foulées par les plus grands du 7e art. « On n’a pas le droit à l’erreur », résume Claire-Anne Reix, présidente de la société d’économie mixte (Semec) qui gère le Palais. 5.000 journalistes sont attendus pour l’occasion. Avec les médias, ce sont au total 40.000 professionnels accrédités pour le marché du film qui évolueront dans les sombres sous-sols situés sous le niveau de la mer.
Une rotonde en verre, servant de cafétéria pendant le festival, a été construite en 2000 pour tenter d’apporter de la luminosité à ce qui représente environ la moitié de la surface d’exposition. Un aménagement suivi en 2006 par la création au premier étage d’un espace de plus de 2.000 m2 avec vue panoramique sur la baie. Mais la transformation la plus spectaculaire reste encore le coup de jeune apporté en 2015 au forum situé juste derrière les 24 marches qui conduisent au « Grand auditorium », également rénové, dans lequel sont projetés les films en compétition. Les panneaux de bois ont laissé place à des murs immaculés et à un élégant escalier qui serpente vers les balcons.
« Le Palais c’est notre usine à nous, l’équivalent de l’usine Michelin à Clermont-Ferrand. C’est pour ça qu’on investit dans notre outil de travail », commente le maire de Cannes David Lisnard (LR, droite). Car les retombées économiques générées par ce centre des congrès aux plus de 50 événements annuels sont estimées à environ 865 millions d’euros, dont plus de 190 millions pour le festival du film. Sur 20 ans, 100 millions d’euros de travaux ont été effectués pour améliorer la sécurité et la façade ocre des débuts du bâtiment, vivement critiqué dès sa construction à la hâte en 1982.
« Ce ne sera jamais le Louvre, mais il est quand même plus esthétique » depuis les travaux, commente le maire, qui vient de faire voter un nouveau programme de rénovation de 62 millions d’euros dont la livraison est attendue à horizon 2024. Il prévoit notamment la création d’une salle de 500 places au 6e étage, pour accueillir des films ou des concerts. Il est également envisagé de rénover les parties restées dans leur jus et à l’abri des caméras. Car à seulement quelques mètres du tapis rouge se situe la véritable entrée principale du bâtiment: cascades de plantes vertes et cactus, rampe d’escalier en acier, mosaïque au sol et plaquage en bois garantissent l’ambiance vintage de celle qu’on appelle « la rue intérieure ».
Pendant cette nouvelle tranche de travaux, des monte-charges seront aussi ajoutés pour faciliter le montage et démontage des aménagements entre les événements. Une bonne nouvelle pour les mannequins et égéries des marques. « Il arrive régulièrement qu’elles les utilisent pour échapper discrètement à la projection des films, une fois les marches montées sous les objectifs des photographes », raconte une employée du Palais. « Passer par le sous-sols, entre les poubelles, c’est ce qui passe le plus inaperçu », observe-t-elle amusée.
D.C avec AFP
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