On le croyait fâché avec la France, pas du tout, le pape François a confirmé la semaine dernière son intention de se rendre sur le territoire. On le savait inquiet quand a été promu le mariage entre personnes de même sexe. Son refus du représentant français au Vatican, pourtant désigné par François Hollande en janvier, avait montré un net refroidissement des relations entre le souverain pontife et « la fille aînée de l’église ».(1)
Suite aux articles parus la semaine dernière dans la presse française, François a voulu couper cours aux rumeurs. Dans l’avion du 6 juin le ramenant de Sarajevo à Rome, il a affirmé qu’il n’y avait pour lui « pas de problème » de venir en France à l’invitation des évêques français.
Un bras de fer entre le gouvernement français et le Vatican
Le bras de fer entre le Saint Siège et le nouveau gouvernement socialiste en France avait commencé dès 2012 avec l’abrogation du mariage pour personne de même sexe. En début d’année le désaccord s’était cristallisé autour de la désignation du nouvel ambassadeur français au Vatican. Clin d’œil poussif ou volonté politique d’imposer ses idées à l’église, François Hollande avait proposé comme émissaire tricolore, Laurent Stefanini, catholique ouvertement gay.
« Oui, oui, j’ai bien l’intention d’aller en France. »
Si les positions de l’église avec le pape François se sont assouplies sur l’accueil des personnes homosexuelles, le clin d’œil a du être pris au mieux pour une provocation.
Le bras de fer est toujours en cours aujourd’hui. Bien que l’église ait le droit de refuser un représentant, le président français n’a de son côté pas changé de candidat. En 2007 déjà, la France avait voulu nommer un ambassadeur gay: la demande n’avait pas reçu de réponse et Paris avait proposé un autre nom.
« Les petits problèmes ne sont pas des problèmes »
« Les petits problèmes ne sont pas des problèmes » a répondu aux médias le pape François pour éluder les dessous de la crise diplomatique avec le gouvernement français. « Oui, oui, j’ai bien l’intention d’aller en France. Je l’ai promis aux évêques. Il n’y a pas de problème » a t-il encore répété.
À savoir si il sera reçu par François Hollande, la question reste encore entière.
Note : (1) L’expression, « la France petite fille de l’église », vient de l’héritage des rois de France et de leurs filiations avec l’ordre divin pour diriger le pays et apporter prospérité au peuple. La France a une racine historique chrétienne très présente, ayant même été pendant plusieurs siècles un centre religieux mondial.
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