Le Qatar a confirmé mercredi l’accord pour une « pause humanitaire » dans la bande de Gaza, avec un échange d’otages retenus dans ce territoire contre des prisonniers palestiniens, annoncé plus tôt par Israël et l’organisation terroriste Hamas en guerre depuis début octobre.
« Le Qatar annonce le succès de ses efforts de médiation entrepris conjointement avec l’Égypte et les États-Unis qui ont abouti à un accord pour une pause humanitaire », s’est félicité le ministère des Affaires étrangères de l’émirat du Golfe sur la plateforme X, anciennement Twitter.
« Le début de cette pause sera annoncé dans les prochaines 24 heures et durera quatre jours, avec possibilité de prolongation », a-t-il précisé.
La libération des otages en échange de prisonniers palestiniens
La diplomatie qatarie a confirmé les détails de l’accord révélés plus tôt par les belligérants : la libération de « 50 femmes et enfants civils actuellement détenus dans la bande de Gaza » en échange de la libération d’un « certain nombre de femmes et d’enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ». « Le nombre de personnes libérées sera augmenté au cours des étapes ultérieures de la mise en œuvre de l’accord », a assuré le ministère qatari.
Par ailleurs, la pause humanitaire permettra également l’entrée d’un « plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide d’urgence, y compris du carburant », Gaza étant confrontée à un siège total imposé par Israël, selon la même source. Le gouvernement israélien avait fait part plus tôt de son feu vert à l’accord visant à obtenir la libération de 50 otages en échange de prisonniers palestiniens et d’une trêve dans la bande de Gaza. L’accord pour libérer des otages est « la bonne décision » à prendre, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu. L’accord a été confirmé par l’organisation terroriste Hamas.
Cet accord de trêve ne signifie pas la fin de la guerre dans la bande de Gaza, a toutefois prévenu le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, disant souhaiter une reprise à « pleine force » des opérations après la trêve afin de « défaire » le Hamas et de « créer les conditions nécessaires pour ramener à la maison d’autres otages ».
Vers « un processus de paix global et juste »
Proche de l’organisation terroriste Hamas comme des États-Unis, le Qatar était très attendu dans les négociations ces dernières semaines, bien que l’émirat n’entretienne pas de relations diplomatiques officielles avec Israël.
« Nous espérons que cette trêve permettra un accord global et durable qui mettra fin à la machine de guerre et conduira à des discussions sérieuses en vue d’un processus de paix global et juste », a réagi sur X le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères a indiqué à l’AFP que la libération des otages se ferait sur quatre jours, après l’entrée en vigueur de la trêve. « Chaque jour, un certain nombre d’otages seront libérés (…) et ce nombre devrait atteindre 50 au quatrième jour », a affirmé Majed Al-Ansari.
« Si, d’ici là, les Palestiniens peuvent s’engager à libérer un nombre supplémentaire d’otages, la trêve pourra être prolongée », a-t-il ajouté, en soulignant qu’il « faudra un certain temps pour faire sortir tous les civils » de la bande de Gaza et « vérifier combien il en reste ».
Selon M. Ansari, l’accord n’inclut pas la libération de militaires pris en otages et prévoit qu’il n’y aura « aucune opération de reconnaissance » israélienne durant le transfert des otages. L’arrêt des hostilités pourrait aussi prendre « un certain temps » pour être appliqué sur le terrain, a-t-il aussi souligné.
Réactions internationales : une « avancée » qu’il « faut mettre à profit »
Le président américain Joe Biden s’est dit « extraordinairement satisfait » du fait que « plusieurs de ces âmes courageuses (…) seront réunies avec leurs familles une fois que cet accord sera pleinement mis en œuvre ».
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a « salué chaleureusement » l’accord sur une trêve humanitaire à Gaza et sur la libération d’otages enlevés en Israël par des militants du Hamas, appelant à « mettre à profit cette pause » pour « intensifier » l’aide humanitaire. « Je suis très reconnaissant à tous ceux qui ont travaillé sans relâche par la voie diplomatique ces dernières semaines (…) La Commission européenne fera tout ce qui est en son pouvoir pour mettre à profit cette pause afin d’organiser un sursaut de l’aide humanitaire à Gaza », a-t-elle indiqué, ajoutant vouloir « intensifier les expéditions (d’aide) vers Gaza le plus rapidement possible ».
L’Allemagne a salué mercredi une « avancée » qu’il « faut mettre à profit pour acheminer une aide vitale aux habitants », après l’accord pour une trêve humanitaire à Gaza en échange de la libération des otages enlevés par le Hamas. « La libération annoncée d’un premier groupe d’otages est une avancée, même si rien au monde ne pourra effacer leur souffrance. La trêve humanitaire doit être utilisée pour apporter l’aide vitale nécessaire aux habitants de Gaza », a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Le ministre des Affaires étrangères britannique David Cameron a qualifié cet accord d’« étape cruciale pour soulager les familles des otages et résoudre la crise humanitaire à Gaza », appelant « toutes les parties à veiller à ce que l’accord soit respecté dans son intégralité.
Paris « salue » le travail du Qatar et espère que des Français figureront parmi les otages prochainement libérés par le Hamas.
La Russie « salue » l’accord sur une trêve humanitaire à Gaza, a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, en soulignant que « c’est exactement à quoi la Russie a appelé dès le début de l’escalade du conflit ».
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