Les champs électromagnétiques (CEM) provenant des câbles des éoliennes offshore vont détruire l’habitat des poissons, modifier leurs habitudes migratoires et ravager l’industrie de la pêche de loisir le long de la côte atlantique américaine, avertissent les pêcheurs locaux.
Jim Hutchinson, un rédacteur en chef d’un magazine de pêche américain, The Fisherman, a compilé des études qui suggèrent que les champs électromagnétiques affectent directement les poissons.
« Je veux faire confiance à la science, comme on nous le demande, et quand je regarde les études scientifiques qui ont été publiées et les rapports du gouvernement qui sont sortis, je constate que mes pêcheries côtières vont être affectées et personne ne semble s’en soucier », a-t-il rapporté à Epoch Times.
Selon une étude citée par M. Hutchinson, intitulée « Danemark : éoliennes offshore : questions environnementales clés », les champs électromagnétiques entourant les câbles transportant l’énergie des parcs éoliens offshore peuvent affecter certaines espèces de poissons et risquent d’influer sur leur comportement.
« Dans les cas extrêmes, les câbles pourraient constituer un obstacle à la migration des poissons, en particulier pour les espèces qui utilisent le champ magnétique de la terre pour naviguer et s’orienter », indique l’étude.
La limande est l’une des espèces de poissons citées dans l’étude pour laquelle il existe une « corrélation significative » avec les champs électromagnétiques.
« La limande a de façon générale traversé le câble lorsque l’intensité des champs électromagnétiques était probablement faible, c’est-à-dire pendant les périodes calmes », indique l’étude.
Dans l’ensemble, l’étude indique que les CEM affectent les poissons, mais refuse d’en tirer des conclusions, arguant du fait que l’analyse est limitée.
Par exemple, elle affirme que les modèles de migration de certaines espèces sont altérés, mais précise en même temps que « la relation de cause à effet n’est pas claire », suggérant qu’il puisse y avoir d’autres explications.
Pour M. Hutchinson la limande est le poisson qui génère le plus d’activité dans la région du New Jersey.
« Notre pêche à la limande est de loin la première pêche récréative sur le littoral du New Jersey. En examinant ces données, j’ai commencé à me demander si les câbles sous-marins à haute puissance de ces sites industriels d’éoliennes en mer n’allaient pas avoir un impact sur la migration côtière océanique de la limande d’été », explique-t-il.
Impacts socio-économiques négatifs
Une autre étude publiée par le Bureau national de l’océan et de l’atmosphère (NOAA), intitulée » Pêcheries et interactions avec les éoliennes en mer : synthèse des données scientifiques », indique que l’impact des champs électromagnétiques sur le comportement des poissons et sur la pêche n’est pas clair.
« Le manque de connaissances sur l’intensité des CEM produits par les câbles fait qu’il est difficile de tirer des conclusions sur la base des études actuelles », indique la NOAA.
Selon l’étude, les raies et les esturgeons sont les plus réceptifs aux CEM et, par conséquent, les plus susceptibles d’en subir les effets.
L’étude reconnaît la menace qui pèse sur les pêcheries si l’industrialisation des eaux interfère avec l’industrie de la pêche.
« Tout impact des CEM sur la quantité d’espèces disponibles peut avoir des conséquences socio-économiques négatives pour l’industrie de la pêche », indique l’étude.
La NOAA admet que les programmes d’étude et des évaluations vont être perturbés et qu’il existe un risque de collision entre le développement de l’énergie éolienne en mer et les parties prenantes du secteur de la pêche.
« Ces impacts conduiront à une plus grande incertitude dans les estimations des populations de poisson, ce qui entraînera probablement une baisse des quotas de pêche et une perte de revenus pour les pêcheurs commerciaux et récréatifs », indique le rapport.
Une catastrophe pour la pêche récréative
Dans une étude publiée en juillet, la NOAA a expliqué que ses missions de surveillance et de prévention dans cette zone ne seront pas en mesure de fournir des informations à un rythme suffisamment élevé pour leur permettre d’agir sur une éventuelle réduction de la population de poissons ou la destruction potentielle de son habitat.
La région du nord de la côte est du pays est l’un des écosystèmes les plus étudiés au monde, mais selon la NOAA, les 14 missions scientifiques de surveillance et de prévention dont ils ont la charge, et qui sont en place depuis les années 60, ne pourront pas entièrement être menées à bien en raison du développement de l’énergie éolienne dans cette zone. .
« Nos missions soutiennent la gestion de plus de 40 pêcheries, de plus de 30 espèces de mammifères marins et de 14 espèces menacées ou en voie de disparition, et nous évaluons les stocks et apportons des conseils en matière de gestion », indique l’étude.
Le développement de l’éolien en mer perturbera la collecte de données, et générera des « lacunes sur le plan spatio-temporel », selon l’étude.
« La NOAA reconnaît qu’elle ne sera pas en mesure d’effectuer les études nécessaires pour déterminer la population de certaines espèces, et elle reconnaît que si elle ne peut pas obtenir ces données, elle devra prendre des mesures de précaution », a déclaré M. Hutchinson. « Ainsi, alors que le gouvernement et les constructeurs d’éoliennes affirment en grande pompe qu’il n’y aura pas d’impact sur les pêcheries, la NOAA parle à présent de baisser les quotas, ce qui signifie qu’il y aura moins de jours de pêche et moins de poissons capturés. Cela sera dévastateur pour le secteur de la pêche de loisir ».
La faute à la surpêche
Outre le contrôle des eaux, il existe des lois qui garantissent le maintien des populations de poissons à des niveaux durables.
Lors d’une précédente interview, Meghan Lapp, représentante d’une société de pêche commerciale de Rhode Island, a déclaré que l’industrie de la pêche était la septième industrie la plus réglementée du pays, plus réglementée que l’industrie pharmaceutique et l’extraction de pétrole et de gaz.
« Nous ne sommes pas libres d’aller où nous voulons quand nous voulons ni de pêcher ce que nous voulons », a-t-elle dit. « En conséquence, l’océan est devenu très petit. »
Selon M. Hutchinson, comme la NOAA ne sera pas en mesure de réaliser les études qui lui permettront de déterminer avec précision comment le développement de l’énergie éolienne affecte la population de poissons, c’est l’industrie de la pêche qui en paiera le prix.
« Si la NOAA déclare qu’il y a 30 % de limandes ou de plies d’été en moins, cela signifie que le nombre de pêcheurs doit être réduit de 30 %, sans quoi la population sera surexploitée », a-t-il expliqué.
Lorsque les plies d’été migreront ailleurs en raison du développement de l’énergie éolienne, il y aura une perte de population qui sera imputée à la surpêche, ajoute-il.
« Je peux monter sur une tribune dans cinq ans et expliquer à tout le monde que c’est à cause des champs électromagnétiques produits par les éoliennes offshore, mais la NOAA me dira simplement : ‘Nous n’avons aucune preuve ; tout ce que nous avons, c’est cette loi qui dit que s’il y a 30 % de poissons en moins, il doit y avoir une réduction de la pêche équivalente' », déplore-t-il.
Décès de baleines en hausse
Selon M. Hutchinson, cette situation n’est pas sans rappeler celle des baleines qui s’échouent sur les côtes de l’Atlantique.
Selon la NOAA, ces décès sont dus à des interactions humaines, telles que des collisions avec des navires, et rien ne prouve qu’ils soient liés à la prospection sismique en mer.
« Je ne sais pas quel est l’impact des études éoliennes industrielles sur les baleines et si cela gêne leur capacité à communiquer pour éviter les dangers, mais si vous remontez six ou sept ans en arrière, la NOAA a donné à ces personnes des permis pour harceler ces baleines, ce qui prouve bien qu’ils savaient que cela allait avoir un impact », explique-t-il. « Aujourd’hui, ces baleines s’échouent sur la plage, mais la NOAA nous dit qu’il n’y a pas de lien entre les deux. »
Selon lui, il est difficile de faire abstraction de cette corrélation, et tout cela n’augure rien de bon quant à la manière dont la NOAA expliquera dans le futur la raison pour laquelle il y a eu une réduction de la population de poissons.
« La NOAA est censée être une agence gouvernementale basée sur la science, mais elle n’utilise pas la science, et c’est vraiment inquiétant », dit-il.
« Aller plus vite que la science »
Greg Cudnik, capitaine de pêche récréative à Barnegat Light, dans le New Jersey, partage les préoccupations de M. Hutchinson, notamment en ce qui concerne la destruction de l’habitat pendant la construction des éoliennes, les problèmes de navigation que poseront les monopoles une fois que celles-ci seront opérationnelles, et les dégâts fait au paysage.
Les deux hommes et l’ensemble des pêcheurs récréatifs et commerciaux sont confrontés à un avenir fait de toujours plus de projets éoliens, totalisant 3500 éoliennes sur la côte atlantique, avant de nouveaux projets encore à l’étude.
Ces éoliennes seront reliées à 50 sous-stations terrestres d’une hauteur de 30 étages par des câbles de 16.000 km qui courent sur le fond de l’océan et jusque sur les plages.
Les mesures d’incitation des gouvernements occidentaux ont déclenché une course à la construction d’éoliennes dans les eaux côtières.
Sur le papier, l’initiative vise à atteindre la neutralité carbone, mais ceux qui s’opposent au développement rapide des éoliennes offshore y voient surtout un moyen de se faire beaucoup d’argent avant que les conséquences réelles n’apparaissent au grand jour.
« La vitesse à laquelle les promoteurs et les politiques poussent l’éolien en mer dépasse de loin la vitesse de la science et ne prend pas en compte les besoins de la mer », a déclaré M. Cudnik.
Comme M. Hutchinson, M. Cudnik prédit que l’écosystème sera détruit et que l’industrie de la pêche commerciale et récréative sera anéantie, et ce alors que le grand public – tout comme les promoteurs – ne saisit pas l’ampleur de ces projets d’industrialisation.
« Je parle avec les pêcheurs tous les jours et je dirais qu’environ un quart ou un tiers d’entre eux n’ont aucune idée de ce qui se prépare », a déclaré M. Cudnik. « Plus de la moitié de ceux qui ne savent pas ce qui se prépare ne sont pas favorables au projet, et ceux qui y sont favorables ne connaissent pas toute l’étendue de ce qui se passe. »
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