Le vaccin contre le COVID-19 développé par la société chinoise CanSino, avec laquelle Ottawa a établi un partenariat (qui s’est ensuite effondré), a utilisé une technologie développée dans un article de 2016 sur le virus Ebola par une scientifique, désormais licenciée, du laboratoire gouvernemental de Winnipeg et un major général chinois, explique un observateur.
Le partenariat du gouvernement sur le développement clinique du vaccin de CanSino, annoncé pour la première fois le 12 mai 2020, a été annulé le 26 août 2020, après que Pékin a bloqué l’expédition du vaccin au Canada.
Le vaccin de CanSino, développé en partenariat avec l’Armée populaire de libération de la Chine, découlait d’un effort dirigé du général chinois Chen Wei (une femme) et d’une scientifique médicale militaire. La générale Chen a été saluée par le dirigeant chinois Xi Jinping en septembre 2020 et honorée lors d’une cérémonie pour son rôle dans le développement du vaccin.
Le Dr Xiangguo Qiu, une scientifique du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de Winnipeg, qui a depuis été licenciée, a collaboré avec la générale Chen, elles ont conjointement publié leurs recherches dans des revues scientifiques, dont une en 2016 sur un vaccin adénovirus contre Ebola. Une révision apportée à l’article en 2017 indique que le Dr Qiu et la générale Chen « ont contribué à parts égales à cet article ».
Le Dr Qiu et son mari et collègue scientifique Keding Cheng, ainsi qu’un groupe d’étudiants chinois, ont été reconduits du LNM en juillet 2019 lors d’une enquête policière. Le couple a été officiellement renvoyé du laboratoire en janvier 2021.
Le gouvernement fédéral a refusé de préciser les causes de ce licenciement, invoquant la confidentialité et la sécurité nationale.
Selon Joe Wang, l’ancien directeur d’un programme de développement de vaccins contre le SRAS au Canada, travaillant pour l’un des plus grands groupes pharmaceutiques, le vaccin contre le COVID-19 chinois repose sur la même technologie adénovirale que celle décrite dans l’article de 2016 par le Dr Qiu et la générale Chen. M. Wang est désormais le président de NTD Television Canada, le média partenaire d’Epoch Times.
« Le vaccin contre Ebola [décrit dans l’article] et le vaccin contre le COVID de CanSino sont tous deux des vaccins recombinants. Un vaccin recombinant est l’insertion d’un antigène conçu à partir de différents gènes dans un vecteur. On peut avoir le même vecteur avec différents antigènes ciblant différents agents pathogènes », explique M. Wang.
« Dans le cas du vaccin CanSino COVID, il utilise une technologie de vecteur adénovirus similaire à celle utilisée pour Ebola. »
M. Wang souligne que le PDG et cofondateur de CanSino, Xuefeng Yu, figure également parmi les auteurs de l’article.
Xuefeng Yu, diplômé de l’Université McGill, a travaillé au sein du siège canadien du groupe pharmaceutique Sanofi Pasteur de 1998 à 2010, où il s’est hissé jusqu’à la direction.
CanSino a fait breveter son vaccin contre le COVID-19 le 11 août 2020.
Les conservateurs condamnent le partenariat du gouvernement libéral et de l’entreprise chinoise pour développer des vaccins. Ils invoquent des problèmes de sécurité et le déploiement particulièrement lent des vaccins au Canada par rapport à d’autres pays.
« Le SCRS [Service canadien du renseignement de sécurité] signalait CanSino comme une menace pour la sécurité nationale depuis des années, mais les libéraux ont fait la sourde oreille face à nos experts canadiens », a écrit le chef conservateur Erin O’Toole dans un commentaire publié en décembre 2020 dans le National Post. « Après avoir sans doute soutiré des travaux canadiens utiles sur les vaccins, la Chine a rompu ses relations et a refusé d’envoyer des échantillons. »
Les libéraux défendent cet accord avec CanSino, invoquant la collaboration avec d’autres fabricants avant l’effondrement de ce partenariat spécifique.
« Nous mettons nos œufs dans autant de paniers différents que possible, et c’est ainsi que nous avons réussi à créer une liste de commandes de vaccins des plus diversifiées et à avoir plus de doses de vaccin par habitant que n’importe quel autre pays. Nous avons toujours été là pour les Canadiens », a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau à la Chambre des communes le 2 décembre 2020.
Préoccupations relatives à la propriété intellectuelle
Avant d’être licenciée de son poste au LNM, le Dr Qiu s’est rendue à plusieurs reprises à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), en Chine, à titre officiel, et y a dirigé une formation sur la sécurité des laboratoires de niveau 4. Elle a également organisé l’acheminement des échantillons de virus Ebola et Henipah du LNM au WIV en mars 2019, avec la permission de ses supérieurs du LNM.
Un porte-parole de l’Agence de la santé publique du Canada, qui supervise le LNM, a précédemment déclaré pour Epoch Times que les échantillons avaient été envoyés au WIV à des fins de recherche scientifique.
Lorsqu’on lui a demandé s’il y avait eu des accords relatifs à la propriété intellectuelle avant l’envoi des échantillons, le porte-parole Mark Johnson a répondu : « Il a été déterminé que les protections de la propriété intellectuelle n’étaient pas nécessaires pour le partage de ces échantillons comme l’objectif du transfert était de faciliter la recherche au profit de la santé humaine et de faire progresser l’enquête scientifique sur la prévention et le traitement des maladies infectieuses. »
Le Dr Qiu la générale Chen, une des responsables des recherches sur les armes biologiques à l’Académie des sciences militaires de Chine, ont publié un autre article scientifique sur le virus Ebola soumis à la revue mAbs en janvier 2020. L’appartenance du Dr Qiu au LNM est mentionnée dans les références. L’article est paru après juillet 2019, après l’incident où le Dr Qiu et son mari ont été reconduits du laboratoire, mais avant qu’ils ne soient officiellement licenciés en janvier 2021.
Les conservateurs ont prié le gouvernement libéral d’éclairer la question d’une transmission potentielle de brevets entre le Dr Qiu et la générale Cheng.
« Les deux scientifiques du gouvernement canadien licenciés du laboratoire de Winnipeg ont-ils transmis des brevets canadiens à la Chine, notamment à l’Institut de virologie de Wuhan ? ». demande Michael Chong, le candidat conservateur réélu dans Wellington-Halton Hills, dans un communiqué le 17 septembre. Avant le déclenchement de l’élection, M. Chong était le porte-parole des conservateurs sceptiques quant aux affaires étrangères.
M. Chong souhaite également savoir si l’armée chinoise a eu physiquement accès au LNM. Plus tôt cette année, le Globe and Mail rapportait que des scientifiques du LNM avaient collaboré avec des chercheurs militaires chinois sur des agents pathogènes mortels et qu’un chercheur de l’armée chinoise, Feihu Yan, avait travaillé au laboratoire pendant un certain temps.
Malgré les demandes répétées de l’opposition, le gouvernement libéral refuse de fournir des précisions sur le renvoi du Dr Qiu et de son mari, invoquant la protection de la vie privée et à la sécurité nationale.
Les députés de la Chambre des communes ont ordonné au gouvernement de divulguer l’information, mais le gouvernement a répondu en poursuivant le président de la Chambre en justice et a retenu les documents. Suite au déclenchement des élections le 15 août et la dissolution du Parlement, le gouvernement a dû abandonner l’action en justice.
Les conservateurs accusent les libéraux d’avoir anticipé les élections dans le seul but de camoufler ce qui s’est passé au LNM et d’éluder la collaboration avec le major général Chen.
« Nous savons maintenant pourquoi Justin Trudeau a déclenché cette élection anticipée, pour un coût de 600 millions de dollars, mettant en danger la santé des Canadiens au milieu d’une quatrième vague de la pandémie : pour empêcher la divulgation des documents du laboratoire de Winnipeg au Parlement, et dissimuler ce qui s’est passé au laboratoire de Winnipeg », a déclaré M. Chong.
Le Parti libéral n’a pas répondu à une demande de commentaire.
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