TRADITIONS CHINOISES

Le voyage vers l’Ouest ou Xiyougi

janvier 27, 2012 2:12, Last Updated: octobre 29, 2017 16:51
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Le voyage vers l’Occident ou Xiyougi, l’un des quatre classiques de la littérature chinoise, a été écrit par Wu Cheng’en, romancier de la dynastie Ming au XVIe siècle, né à Huai’an dans la province actuelle du Jiangsu. C’est l’histoire d’un bonze Xuan Zang et de ses trois disciples qui quittent la Chine afin de se rendre dans le pays qu’on appelle aujourd’hui l’Inde, à la recherche des Saintes Écritures bouddhistes.

Sur le chemin, diverses épreuves les attendent, 81 au total. Par la force ou la tromperie, un certain nombre de démons et de mauvais esprits viennent s’en prendre au  moine. Certains essaient de tenter le groupe avec la richesse ou la beauté. Pourtant à la fin, les pieux pèlerins triomphent, reviennent en Chine avec les écritures sacrées et regagnent  leur juste place dans les cieux.

Le bonze Xuan Zang

Le bonze Xuan Zang était l’un des disciples du Bouddha Sakyamuni dans les cieux. Banni du paradis céleste à la suite d’une violation de la Loi de Bouddha, il fut envoyé dans le monde humain et forcé à passer dix vies à pratiquer la cultivation religieuse afin d’expier ses péchés.

Lors de sa dixième vie qui débuta en l’an 602 dans le village de Chenhe tout près de Luoyang dans la province du Henan, à la veille de la dynastie Tang (618 à 907), il se réincarna en tant que bonze, du nom de Xuan Zang. Plus tard, l’Empereur Taizong souhaita que ce moine voyage vers l’Ouest et rapporte en Chine les Saintes Écritures bouddhistes du Mahayana. Après avoir été inspiré par une vision de la Bodhisattva Guanyin, le moine accepte la mission et se lance dans une quête sacrée.

Or le bonze Xuan Zang est mal équipé pour voyager seul et entreprendre une aventure aussi périlleuse. Il est dit que sa chair peut donner l’immortalité. Faible et craintif, il ne fait pas le le poids face aux créatures du mal qui cherchent à le tuer et à le dévorer.

La Bodhisattva Guanyin fait qu’un groupe éclectique se forme, devenant les disciples de Xuan Zang afin de le protéger. Il s’agit de l’impétueux mais vaillant roi des Singes, du Cochon aux Huit Voeux, du taciturne Le bonze des sables et du cheval Dragon Blanc.

Tous ont été bannis des cieux pour avoir péché et sont envoyés dans le monde humain. Par miséricorde, la Bodhisattva Guanyin leur donne une dernière chance pour retourner à leur origine céleste: ils peuvent se convertir au bouddhisme et protéger le bonze Xuan Zang lors de son pèlerinage.

Wukong Sun, le roi des Singes

Le roi des Singes est né d’un rocher dans un oeuf en pierre et a appris les pouvoirs supranormaux d’un maître taoïste. Par la combinaison de sa nature espiègle et de ses grands pouvoirs, il créa le chaos dans les cieux et en enfer.

L’Empereur de Jade Céleste essaya de le calmer en lui accordant le titre de «Grand Sage du Ciel», mais le singe ne pouvait pas se contrôler et créa un grand désordre dans le palais céleste.

Enfin, le Bouddha l’attrapa et le coinça sous une montagne. Il y resta pendant 500 ans, jusqu’au jour où le bonze Xuan Zang passa par là. C’était le moment tant attendu par le roi des Singes. Celui-ci jura fidélité au moine et fut finalement libéré. Le bonze Xuan Zang lui donna le nom de Wukong, ce qui signifiait «éveillé à la vacuité».

Le roi des Singes prouva être un atout essentiel pour le bonze Xuan Zang. Il pouvait voir à travers les démons et leur sorcellerie et n’était pas tenté par la beauté ou la richesse. Son intelligence aida le bonze Xuan Zang à échapper à plusieurs situations périlleuses. En voici une.

Un jour, le bonze Xuan Zang et ses disciples s’aventurèrent dans la mystérieuse montagne du Tigre Blanc où vivait le démon de l’os blanc. Le démon prit une forme humaine et se transforma en une jeune fille. Le roi des Singes découvrit cela grâce à ses pouvoirs magiques et élimina cette illusion. L’esprit du démon abandonna ce corps, ne laissant derrière lui qu’un cadavre.

Le bonze Xuan Zang fut horrifié par ce qu’il avait vu. Il accusa le roi des Singes d’avoir tué une jeune fille apparemment innocente. Avant que le roi des Singes ne puisse s’expliquer, il vit venir le démon qui avait pris l’apparence de la mère de la jeune fille. Le roi des Singes tua à nouveau le démon qui ressemblait à une vieille femme. Le moine pacifique n’en pouvait plus.

Le démon se transforma immédiatement en père que le roi des Singes abattit aussi et ensuite détruisit totalement le démon cette fois-ci. Le bonze Xuan Zang qui ne pouvait pas voir l’esprit du démon, était consterné. Il exclut le roi des Singes du pèlerinage et jura de ne jamais le revoir. Faisant ses adieux, le roi des Singes se prosterna aux pieds de son maître, mais le bonze Xuan Zang se détourna. Alors le roi des Singes dut partir.

Le bonze Xuan Zang et le reste de ses disciples continuèrent leur chemin et se trouvèrent dans une forêt de pins noirs. La forêt était infestée de démons qui étaient trop forts pour Le cochon aux huit voeux et Le bonze des sables. Le bonze Xuan Zang fut capturé. Afin de sauver leur maître, Le cochon aux huit voeux supplia le roi des Singes de revenir. Sans un mot, le roi des Singes se rendit dans la forêt et vainquit les démons. Il sauva le bonze Xuan Zang une nouvelle fois.

Après un retour couronné de succès avec les Saintes Écritures bouddhistes, le roi des Singes reçut le titre de « bouddha victorieux dans les conflits » grâce à ses grandes réalisations.

Bajie Zhu, le cochon aux huit voeux

Bajie Zhu, l’un des personnages les plus mémorables du Voyage vers l’Ouest, était autrefois un général en charge de 80.000 marins dans les cieux. Un jour, alors qu’il était ivre, il fit des avances à la déesse de la Lune et fut donc banni, puis envoyé dans le monde des mortels où il naquit sous la forme d’un cochon humanoïde.

Le cochon aux huit voeux demeura dans une grotte de la montagne Fuling. Un jour, la déesse Guanyin lui rendit visite. Elle convainquit le Cochon aux huit voeux, qui était rempli de remords, de devenir moine et de rejoindre la quête. «Attendez les autres pèlerins», lui dit-elle.

Or, le luxurieux Le cochon aux huit voeux avait du mal à changer ses manières. Il alla au village voisin où il tenta d’enlever une jeune dame, projetant de la forcer à l’épouser.

Juste à ce moment-là, le roi des Singes et le bonze Xuan Zang, déjà en quête, passèrent par là. En voyant le mauvais dessein de Le cochon aux huit voeux, le roi des Singes le combattit et le vainquit. C’est alors qu’il découvrit que le roi des Singes et lui étaient destinés à être compagnons de route. Sur place, Le cochon aux huit voeux se convertit et devint un disciple du bonze Xuan Zang. Le cochon aux huit voeux fut dénommé Bajie, ce qui signifiait «les huit interdits».

Le cochon aux huit voeux était connu pour être paresseux et glouton et pire encore, il était aussi obscène. Même après dix ans de cultivation spirituelle, il n’était toujours pas disposé à laisser aller ses désirs. Au terme de la mission, il lui donna seulement le titre modeste de « messager céleste».

Wujing Sha, le bonze des sables

Wujing Sha est le troisième disciple du bonze Tang. Il était à l’origine un général des cieux. Il cassa un vase précieux et fut puni par l’Empereur de Jade. Étant chassé des cieux, il se réincarna en un terrible démon du sable, mangeur d’hommes. Là, il vécut dans la rivière de sable.

Son apparence était plutôt macabre, il avait une barbe rousse et sa tête était partiellement chauve. Un collier fait de crânes le rendait encore plus terrible.

Plus tard, la Bodhisattva Guanyin enrôla le Wujing Sha pour aider le bonze Xuan Zang dans le voyage vers l’ouest, en échange d’un certain soulagement de sa souffrance. Le bonze des sables fut converti et on lui donna le nom de Wujing, ce qui signifiait «éveillé à la pureté».

Pendant le voyage vers l’ouest, sa capacité à nager fut très utile. Il portait toujours une petite gourde qu’il pouvait rendre énorme pour traverser les rivières.

Comme troisième disciple, même si les aptitudes au combat de Wujing Sha n’étaient pas aussi grandes que celles du roi des Singes ou de Le cochon aux huit voeux, c’était tout de même un grand guerrier protégeant le bonze Xuan Zang et il pouvait utiliser son intelligence ainsi que sa force pour battre l’ennemi.

Wujing Sha était vraiment une personne de cœur, obéissant et il était très fidèle à son maître, le bonze Xuan Zang. Parmi les trois disciples, Le bonze des sables était le plus poli et le plus logique. À la fin du voyage, Bouddha le transforma en un Arhat au corps doré.

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