Une victoire de l’ancien président Donald Trump à l’élection présidentielle de 2024 porterait un « coup mortel » au mondialisme, a déclaré l’historien et auteur israélien Yuval Noah Harari, qui déplore les accents nationalistes du candidat républicain à la Maison Blanche.
Il y a dix ans, il existait un « ordre mondial, l’ordre libéral » qui a créé « l’ère la plus pacifique de l’histoire de l’humanité », a déclaré M. Harari lors d’une interview accordée le 11 janvier au podcast « The Diary of a CEO » (Le journal d’un PDG).
Pourtant, « cet ordre a essuyé des attaques répétées, » dit-il, « non seulement de la part de pays tiers, comme la Russie, la Corée du Nord ou l’Iran qui n’ont jamais accepté cet ordre, mais aussi de l’intérieur, et notamment des États-Unis, qui sont pourtant dans une large mesure les architectes de cet ordre, et c’est ce qui s’est passé avec l’élection de Donald Trump, qui a dit: ‘Je me fiche de tout ordre mondial, je ne me préoccupe que de ma propre nation' ».
Si Trump est à nouveau élu, ce sera probablement « le coup de grâce porté à ce qui reste de l’ordre mondial », a-t-il. « Et Trump le dit de façon très claire ».
Selon M. Harari, les antimondialistes présentent une « fausse dichotomie » du monde « comme s’il fallait choisir entre le patriotisme et le mondialisme, entre la loyauté à l’égard de sa nation et la loyauté à l’égard d’une sorte de gouvernement mondial ou je ne sais quoi ».
Mais selon lui, « c’est complètement faux. Il n’y a pas de contradiction entre patriotisme et coopération mondiale ».
À l’inverse, dans une tribune publiée en 2018 par Epoch Times, le journaliste britannique Cid Lazarou avance l’idée que le mondialisme est un pur produit de la pensée marxiste car il s’évertue à créer un monde dans lequel toute distinction culturelle et biologique a disparu. Cette idéologie, écrit-il, « détruit la culture et la tradition ».
Le mondialisme reste fermement dans le « camp économique fasciste », écrit-il. « Le mondialisme paralyse les économies à l’échelle nationale et locale, les remplaçant par des monopoles d’entreprise qui rendent les pays interdépendants et faibles. »
« Sur le plan social, le mondialisme s’attaque à tout sentiment d’identité à l’échelle nationale. Au niveau individuel, il déstructure tout ce qui relève du biologique jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un sentiment nihiliste de soi. »
« Dépourvus d’identité nationale ou individuelle, les gens sont attirés dans un cycle sans fin de pensée collective autour du concept de justice sociale, ce qui alimente la balkanisation. »
Trump s’est déclaré ouvertement antimondialiste. Lors d’un discours à la Convention nationale républicaine en 2016, avant d’être élu président, il clamait haut et fort que « l’américanisme, et non le mondialisme, sera notre credo. »
Dans son discours de 2018 à l’Assemblée générale des Nations unies, Trump a déclaré : « L’Amérique est gouvernée par les Américains. Nous rejetons l’idéologie du mondialisme et nous embrassons la doctrine du patriotisme. »
Plus récemment, lors d’un rassemblement dans le Michigan en juin 2023, il promettait la défaite du mondialisme.
« Nous démolirons l’État profond. Nous expulserons les bellicistes de notre gouvernement. Nous chasserons les mondialistes. Nous chasserons les communistes, les marxistes et les fascistes », a-t-il déclaré, selon NBC.
« Nous mettrons en déroute les faux médias d’information et nous battrons l’escroc Joe Biden. Nous libérerons l’Amérique de ces scélérats une fois pour toutes. »
Face à ces discours qui promettent de purger le gouvernement américain de l’influence des mondialistes, certains s’organisent et cherchent à limiter le pouvoir qu’il pourrait excercer s’il devait être élu à nouveau.
La journaliste américaine Molly Hemingway, collaboratrice de Fox News, a écrit dans un message publié le 14 janvier sur X : « NBC [une chaîne de télévision marquée à gauche, ndlr] révèle que la gauche complote pour trouver des moyens de soustraire l’armée du contrôle des autorités civiles. Cette usurpation de pouvoir dangereuse et inconstitutionnelle est présentée par NBC comme une bonne chose parce qu’elle restreindra Trump s’il est élu (…) ».
En effet, en sa qualité de commandant en chef des armées, le président américain dispose d’une autorité importante qui lui permet, par le biais de la « loi sur l’insurrection » (Insurrection Act), de décider de ce qui relève de l’insurrection et de déployer l’armée s’il le juge nécessaire.
Comment arrêter Trump
Mary McCord est directrice exécutive de l’Institution pour la défense et la protection de la Constitution au Centre de droit de l’université de Georgetown. Elle a expliqué à NBC qu’elle « commençait déjà à mettre sur pied toute une équipe de travail dont le but est de déterminer les choses les plus dommageables qu’il [Trump] pourrait faire [en tant que président], afin que nous soyons prêts à entamer des actions en justice si cela s’avérait nécessaire ».
En réponse à cet article, Sean Davis, fondateur de l’influent magazine en ligne The Federalist, a déclaré dans un message publié le 14 janvier sur X : « Chaque fois que les Démocrates accusent Trump de quelque chose, c’est tout simplement qu’ils ont l’intention de faire la même chose contre [lui] ».
« Ce qui signifie que les Démocrates se préparent à utiliser l’armée pour voler les élections de 2024 et empêcher leurs opposants de prendre le pouvoir en toute légalité », a-t-il écrit.
En février de l’année dernière, Trump promettait la défaite des « bellicistes et mondialistes de l’État profond, au Pentagone, au département d’État et au sein du complexe industriel de la sécurité nationale », selon un communiqué de presse.
« Ici, en Amérique, nous devons nous débarrasser de l’establishment mondialiste corrompu qui a fait échouer toutes les grandes décisions de politique étrangère depuis des décennies », a-t-il dit. « Le département d’État, le Pentagone et l’establishment de la sécurité nationale seront très différents à la fin de mon mandat », a-t-il ajouté.
« Nous empêcherons également les lobbyistes et les grandes entreprises de défense de pousser nos hauts responsables de l’armée et de la sécurité nationale vers un conflit, pour ensuite les récompenser lorsqu’ils prennent leur retraite en leur offrant des emplois lucratifs et des millions et des millions de dollars. »
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