EUROPE

Les dirigeants européens se rallient à Zelensky après que Trump a qualifié le dirigeant ukrainien de dictateur

Les critiques du président américain à l'égard de son homologue de Kiev ont suscité la consternation sur tout le continent européen
février 23, 2025 0:49, Last Updated: février 23, 2025 0:49
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Les dirigeants européens se sont ralliés à la défense du président ukrainien Volodymyr Zelensky après qu’il a été critiqué par le président américain Donald Trump le 19 février.

Dans un message publié le 19 février sur Truth Social et partagé sur ses comptes X et Instagram, M. Trump a qualifié M. Zelensky de « dictateur » qui a fait un « travail terrible » et a manipulé son prédécesseur, le président Joe Biden, « comme une marionnette ».

Il a déclaré que le président ukrainien avait « convaincu les États-Unis d’Amérique de dépenser 350 milliards de dollars pour s’engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée et qui n’aurait jamais dû commencer ».

Le président Trump a ajouté que Zelensky « ne pourra jamais régler » la guerre sans « les États-Unis et sans lui ».

Il a ensuite expliqué pourquoi il avait rabroué M. Zelensky lors d’un sommet sur l’investissement soutenu par l’Arabie saoudite à Miami, en Floride, en accusant les Ukrainiens de s’être retirés d’un accord sur les terres rares avec l’Amérique.

Les remarques de M. Trump ont suscité la consternation en Europe et dans l’ensemble de l’Occident, qui, jusqu’à présent, s’est montré peu critique à l’égard du gouvernement de Kiev, faisant largement l’éloge de M. Zelensky, et qui s’est rapidement mobilisé pour le défendre.

Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a déclaré que M. Zelensky était un « dirigeant démocratiquement élu » et qu’il était « parfaitement raisonnable de suspendre les élections en temps de guerre, comme l’a fait le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale », selon Downing Street.

Dans des circonstances normales, M. Zelensky aurait dû être candidat à sa réélection au printemps dernier, mais la loi ukrainienne n’autorise pas la tenue d’élections en période de loi martiale. Le gouvernement de Kiev n’a cessé de prolonger ce statut de loi martiale depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a écrit dans un message sur X qu’« il est tout simplement erroné et dangereux de refuser au président Zelensky la légitimité démocratique ».

« Le fait que des élections régulières ne puissent être organisées en pleine guerre est conforme aux exigences de la constitution ukrainienne et des lois électorales. Personne ne devrait prétendre le contraire. »

Le président français Emmanuel Macron s’est montré légèrement plus diplomate dans son message sur la plateforme appartenant à Elon Musk, affirmant que la France « se tenait aux côtés de l’Ukraine », mais ajoutant : « Nous partageons l’objectif, qui est aussi celui du président Donald Trump, de mettre fin à la guerre d’agression de la Russie, qui dure depuis près de trois ans maintenant. »

M. Macron a ensuite exposé les « trois principes de paix » de la France : « L’Ukraine doit toujours être incluse, et ses droits doivent être respectés. La paix doit être durable et accompagnée de garanties solides et crédibles. Les préoccupations de sécurité des Européens doivent être prises en compte. »

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a qualifié d’« incorrecte » l’utilisation par M. Trump du mot « dictateur » pour décrire M. Zelensky.

S’adressant aux médias à Stockholm, M. Kristersson a déclaré : « Le président Zelensky a été élu démocratiquement. Je pense que personne ne souhaite plus des élections que l’Ukraine, parce que des élections signifieraient que la paix est rétablie en Ukraine et que les Ukrainiens peuvent à nouveau diriger leur pays. »

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, n’a pas mentionné nommément M. Trump, mais a écrit sur X : « Une capitulation forcée de l’Ukraine signifierait une capitulation de toute la communauté de l’Occident. Avec toutes les conséquences que cela implique. Et que personne ne prétende ne pas le voir. »

Au-delà des frontières de l’Europe, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a déclaré que M. Zelensky « occupe ses fonctions à la suite d’élections qui se sont déroulées en bonne et due forme ». Interrogé sur l’origine de la guerre, M. Dujarric a répondu que la Russie avait envahi l’Ukraine.

Pendant ce temps, l’Australie a rejeté les affirmations du président Trump sur l’Ukraine.

Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, a déclaré que « la guerre en Ukraine doit être résolue selon les conditions de l’Ukraine, car l’agresseur est la Russie ».

M. Zelensky a déclaré que M. Trump se laissait influencer par la désinformation et qu’il sapait les efforts visant à isoler la Russie sur le plan diplomatique.

« Nous avons vu cette désinformation », a affirmé M. Zelensky lors d’une conférence de presse le 19 février. « Nous comprenons qu’elle vient de la Russie. »

Il a également mis en garde contre toute tentative de l’écarter du pouvoir en temps de guerre.

« J’aimerais que l’équipe de Donald Trump soit plus dans le vrai, car tout cela ne profite certainement pas à l’Ukraine. En revanche, le président russe Vladimir Poutine pourrait sortir de son isolement. Et je pense que Poutine et les Russes sont très heureux que des questions soient discutées avec eux », a souligné M. Zelensky à la presse.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sans répondre directement à la description de M. Trump concernant M. Zelensky, a déclaré que le président américain « comprenait » la position du Kremlin.

« Il est le premier et, jusqu’à présent, à mon avis, le seul dirigeant occidental à avoir déclaré publiquement haut et fort que l’une des causes profondes de la situation ukrainienne était la ligne impudente de l’administration précédente visant à intégrer l’Ukraine dans l’OTAN », a fait valoir M. Lavrov.

L’ancien président russe, Dmitri Medvedev, a été plus direct, déclarant sur X : « Si vous m’aviez dit il y a seulement trois mois que ces mots étaient ceux du président américain, j’aurais ri aux éclats. Donald Trump a raison à 200 %. »

Lors du sommet de Miami, M. Trump a donné plus de détails sur les raisons qui l’ont poussé à fustiger M. Zelensky, l’accusant d’avoir renoncé à un accord sur les terres rares avec les États-Unis, en s’adressant à une foule rassemblée à l’hôtel Faena de Miami Beach : « Nous avions un accord sur les terres rares et d’autres choses, mais ils ont rompu cet accord. Ils l’ont rompu il y a deux jours. »

Le président a réitéré ses critiques lors d’un échange avec des journalistes à bord d’Air Force One, alors qu’il rentrait à Washington, en affirmant que l’Ukraine avait « plus ou moins » accepté un accord sur les terres rares et que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, s’était rendu en Ukraine mais avait été « traité de manière plutôt grossière », M. Zelensky ayant refusé de le rencontrer.

« Il est allé là-bas pour faire signer un document et […] il est revenu bredouille », a déclaré M. Trump. « Nous pouvons conclure un accord avec la Russie pour mettre fin aux massacres. »

Reuters, Ryan Morgan et Emel Akan ont contribué à la rédaction de cet article.

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