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Les États-Unis confirment que le nouveau sous-marin nucléaire chinois a coulé dans un chantier naval

Les autorités chinoises n'ont pas évoqué l'incident
septembre 29, 2024 1:16, Last Updated: septembre 29, 2024 1:16
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Selon des responsables américains, le tout dernier sous-marin chinois à propulsion nucléaire a coulé dans un chantier naval près de Wuhan cette l’année, ce qui représente un revers pour l’un des objectifs prioritaires du Parti communiste chinois (PCC).

Le Wall Street Journal a été le premier à évoquer le naufrage à coté de la jetée, ce qui a ensuite été confirmé à Epoch Times par un porte-parole du Pentagone, qui a ajouté ne pas savoir si le sous-marin transportait du combustible nucléaire à ce moment-là. On estime que le sous-marin a coulé entre mai et juin.

Wuhan abrite deux instituts de recherche soutenus par l’État ainsi que les activités de recherche et de développement des sous-marins chinois.

Les images satellite du nouveau sous-marin ont été diffusées pour la première fois en ligne par Tom Shugart, analyste de défense et membre associé du Center for a New American Security (Centre pour une nouvelle sécurité américaine).

Ziding Zhou, un analyste indépendant qui suit les développements militaires du PCC, a déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times que les images montraient que le nouveau modèle n’était que de quelques mètres plus long que le sous-marin chinois de type 039A, alimenté au diesel.

M. Zhou a déclaré qu’il semblait que le PCC expérimentait une technologie nucléaire à petite échelle.

Ce sous-marin ne semble pas être un modèle d’attaque majeur, mais plutôt un modèle adapté aux combats mer-mer dans le détroit de Taïwan, a précisé M. Zhou.

Les autorités chinoises n’ont pas évoqué l’incident.

Selon M. Zhou, le fait que les responsables américains de la défense aient pu déterminer qu’il s’agissait d’un sous-marin nucléaire a également clairement montré au PCC qu’il n’avait pas réussi à dissimuler ses progrès en matière d’armement aussi bien qu’il l’aurait cru.

Ces dernières années, le PCC a développé de manière agressive son arsenal nucléaire et ses navires militaires, conformément à l’appel à la préparation à la guerre lancé par le dirigeant du régime, Xi Jinping. La Chine possède la plus grande marine du monde, avec plus de 370 navires, et développe une nouvelle génération de sous-marins lanceurs d’engins (capables de déployer des missiles balistiques dotés d’ogives nucléaires).

Cette expansion a conduit la marine américaine à reconnaître « la nécessité d’une force plus importante et plus meurtrière » si elle veut contrer la marine chinoise. Au début du mois, la marine américaine a publié un nouveau document stratégique visant à « se préparer à l’éventualité d’une guerre avec la République populaire de Chine d’ici 2027 ».

La perte du sous-marin « soulève des questions plus profondes »

Un haut responsable de la défense américaine a déclaré à Reuters que la cause du naufrage du sous-marin restait incertaine.

« Outre les questions évidentes concernant les normes de formation et la qualité de l’équipement, l’incident soulève des questions plus profondes concernant la responsabilité interne de l’APL et le contrôle de l’industrie de défense chinoise, qui est depuis longtemps en proie à la corruption », a déclaré le fonctionnaire, en utilisant un acronyme pour désigner l’Armée populaire de libération.

« Il n’est pas surprenant que la marine de l’APL ait tenté de dissimuler » le naufrage, a ajouté le fonctionnaire.

Un porte-parole du Pentagone a déclaré qu’il n’était pas certain que le sous-marin ait transporté du combustible nucléaire à ce moment-là.

Une série d’images satellite de Planet Labs datant du mois de juin semble montrer des grues sur le chantier naval de Wuchang, où le sous-marin aurait été amarré.

En 2022, la Chine disposait de six sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, de six sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire et de 48 sous-marins d’attaque à propulsion diesel, selon un rapport du Pentagone sur l’armée chinoise. Cette force sous-marine devrait passer à 65 d’ici 2025 et à 80 d’ici 2035, selon le département américain de la Défense.

La Chine a procédé à un essai de missile à capacité nucléaire

Cette semaine, le PCC a également procédé au tir d’essai d’un missile balistique intercontinental (ICBM : InterContinental Ballistic Missile) dans l’océan Pacifique, son premier essai de ce type depuis 1980.

Les ICBM sont des missiles à tête nucléaire capables de frapper quasiment n’importe quelle cible dans le monde. Les autorités chinoises ont déclaré qu’elles avaient prévenu les voisins concernés à l’avance. Le Japon a déclaré n’avoir reçu aucune notification de ce type.

L’ICBM, un DF-41 capable de parcourir une distance estimée à 9300 miles, a atterri près des îles de la Polynésie française. Des experts ont déclaré à Epoch Times que l’objectif était d’envoyer un message à la fois au niveau national – peut-être pour détourner l’attention des critiques sur la gestion de l’économie par le régime – et au niveau mondial.

Le capitaine à la retraite James Fanell, ancien directeur du renseignement de la flotte américaine du Pacifique, a estimé que les actions du PCC allaient à l’encontre des déclarations officielles et des pourparlers diplomatiques.

« Cette action intervient quelques jours seulement après que le commandant du Southern Theater Command de l’APL, le général Wu Yanan, a assisté à la conférence des chefs de la défense de l’Indo-Pacific Command à Honolulu, une réunion qui devait contribuer à apaiser les tensions entre Pékin et Washington. Cette promesse a été faite dans le contexte de l’interruption par [la Chine] des pourparlers militaires avec les États-Unis », a déclaré M. Fanell.

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