INTERNATIONAL

Les États-Unis votent contre la résolution de l’ONU rédigée par l’Ukraine

Les États-Unis et l'Ukraine ont présenté des résolutions concurrentes à l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie
février 26, 2025 16:54, Last Updated: février 26, 2025 16:54
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Le 24 février, les États-Unis ont voté contre une résolution de l’ONU, rédigée à l’occasion du troisième anniversaire de cette invasion, qui condamne l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La résolution de trois pages de l’Assemblée générale des Nations unies, présentée par la délégation ukrainienne, demande que la Russie « retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues ».

Au total, 93 pays ont voté en faveur de la résolution ukrainienne, tandis que 65 pays se sont abstenus. Les États-Unis et la Russie font partie des 18 pays qui ont voté contre la résolution.

Les forces russes ont continué à mener la guerre en Ukraine malgré les appels internationaux antérieurs lancés en faveur de leur retrait inconditionnel du pays. Moscou n’a pas encore été dissuadée par les sanctions internationales ni par les centaines de milliards de dollars d’aide qui ont afflué vers Kiev au cours des trois dernières années.

L’administration Trump a récemment tenté d’amener Moscou et Kiev à la table des négociations. Cependant, alors que la résolution ukrainienne appelait les forces russes à quitter les territoires qu’elles occupent depuis 2014, l’administration Trump n’a pas fait du rétablissement complet des frontières ukrainiennes d’avant-guerre un élément indispensable de son plan de paix.

Au début du mois, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré que l’idée de voir l’Ukraine récupérer l’ensemble de son territoire d’avant 2014 « est un objectif irréaliste ».

Plutôt que de soutenir la résolution de trois pages de l’Ukraine, la délégation américaine à l’ONU a présenté une résolution concurrente d’une page et trois paragraphes qui plaide pour une paix durable et la fin du « conflit » sans prescrire un résultat spécifique, tel qu’un retrait des troupes russes du territoire ukrainien.

« De multiples résolutions de l’Assemblée générale ont exigé que la Russie retire ses forces de l’Ukraine. Ces résolutions n’ont pas permis d’arrêter la guerre », a déclaré Dorothy Shea, chargée d’affaires par intérim de la mission des États-Unis auprès de l’ONU, dans un discours prononcé le 24 février.

Mme Shea a ajouté que la résolution rédigée par les États-Unis favorisait la recherche rapide d’une paix durable dans le conflit en cours.

« Nous exhortons tous les États membres, y compris l’Ukraine et la Russie, à se joindre à nous dans cet effort », a-t-elle insisté. « Une simple déclaration historique de l’Assemblée générale qui regarde vers l’avenir et non vers le passé. Une résolution axée sur une idée simple : mettre fin à la guerre. »

L’ONU a adopté la résolution rédigée par les États-Unis lors d’un vote distinct le 24 février – et ce, après avoir d’abord voté sur un trio d’amendements.

Alors que le projet de la résolution des États-Unis décrivait simplement la guerre actuelle comme un conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’un des amendements décrit cette guerre comme « l’invasion totale de l’Ukraine par la Fédération de Russie ».

Les deux autres amendements à la résolution américaine réaffirment le soutien « à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine » et se réfèrent à la Charte des Nations Unies qui s’oppose à ce qu’un pays s’empare du territoire de l’autre par la force militaire.

Avec ces amendements, la résolution rédigée par les États-Unis a été adoptée par 93 voix contre 8, avec 73 abstentions. Les États-Unis font partie des pays qui se sont abstenus lors du vote final sur la résolution amendée, tandis que la Russie a voté contre.

Ni la résolution rédigée par l’Ukraine ni celle rédigée par les États-Unis et adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies ne sont considérées comme contraignantes, mais elles donnent une idée sur la position des membres de cette organisation internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU peut présenter des résolutions contraignantes que l’organisation a une plus grande capacité à faire respecter.

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni le 24 février pour poursuivre les discussions sur la guerre en Ukraine. Le Conseil de sécurité peut adopter des résolutions soutenues par au moins neuf membres et auxquelles ne s’oppose aucun des cinq membres permanents du Conseil : les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France.

Le président américain Donald Trump a critiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky ces derniers jours, en qualifiant de dictateur son homologue ukrainien et en le pressant d’organiser de nouvelles élections – les élections qui ont été rapportées en conditions de guerre. M. Zelensky s’est montré frustré par les efforts de l’administration Trump d’engager de nouvelles négociations avec la Russie sans la participation de l’Ukraine et a suggéré que M. Trump se laissait influencer par la désinformation russe.

Lors d’une conférence de presse tenue plus tard dans la journée, les membres du Congressional Ukraine Caucus (Caucus Ukraine du Congrès américain) ont critiqué les mesures prises par l’administration Trump à l’égard de l’Ukraine, notamment le vote de la résolution de l’ONU.

Rosa DeLauro, membre de la commission des finances de la Chambre des représentants, a laissé entendre qu’elle « continuerait à soutenir l’allocation des ressources et le financement en faveur du peuple ukrainien ».

Interrogée sur la rencontre entre Emmanuel Macron et Donald Trump, à l’issue de laquelle M. Macron a déclaré qu’il voyait « une voie à suivre » pour l’Ukraine, la députée Julie Johnson a indiqué à Epoch Times que « tout le monde devrait s’inquiéter d’un accord potentiel dont l’Ukraine ne ferait pas partie ».

« Tant que M. Zelensky ne sera pas à la table des négociations, je ne pense pas que ces négociations pour la paix soient vraiment significatives », a-t-elle martelé.

Donald Trump a déclaré mardi que Volodymyr Zelensky était attendu à Washington vendredi pour signer un accord économique majeur, entre les États-Unis et l’Ukraine, axé sur les terres rares et les minéraux critiques.

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