Dans le cadre de ses expulsions systématiques de résidents illégaux, le ministère de la Sécurité intérieure (DHS : Department of Homeland Security) a renvoyé la semaine dernière un grand nombre de Chinois en Chine à bord d’un vol charter.
Le DHS a déclaré dans un communiqué du 10 janvier qu’il avait organisé un vol charter de grande envergure pour expulser des ressortissants chinois ayant reçu un ordre définitif d’expulsion des États-Unis.
Le vol du 6 janvier est le cinquième vol de ce type en moins de sept mois, a indiqué le ministère de la Sécurité intérieure. Ces vols ont été assurés en étroite collaboration avec les autorités de Pékin. Les efforts de coordination se poursuivront.
« Les ressortissants chinois renvoyés cette semaine vers la République populaire de Chine (RPC) s’ajoutent aux centaines de personnes qui ont été expulsées parce qu’elles n’avaient pas de base légale pour rester aux États-Unis », a déclaré Alejandro Mayorkas, secrétaire d’État à la Sécurité intérieure, dans un communiqué écrit.
Selon M. Mayorkas, cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une approche à plusieurs volets qui « prévoit des sanctions sévères en cas de franchissement illégal des frontières, un engagement approfondi avec les pays étrangers et la mise en place de voies sûres et légales pour permettre aux personnes d’accéder à l’aide humanitaire dans le cadre de[s] lois [des États-Unis] ».
Selon le DHS, les efforts coordonnés entre les États-Unis et la Chine ont contribué à une diminution de 62 % du nombre de ressortissants chinois rencontrés à la frontière sud-ouest des États-Unis entre juin 2024 et décembre 2024.
Les vols de renvoi vers la Chine ont commencé à la fin du mois de juin et, entre juin et décembre, le nombre d’immigrants chinois illégaux rencontrés à la frontière sud-ouest a considérablement diminué, passant de 2160 à 820.
Washington et Pékin n’ont pas l’habitude de coordonner leurs efforts pour gérer les immigrants clandestins et leur expulsion. En 2020, les États-Unis ont désigné la Chine comme pays « récalcitrant », au même titre que 13 autres pays, dont le Vietnam, l’Inde, la Russie, le Pakistan, le Bhoutan, l’Irak et l’Iran, qui refusaient de reprendre leurs ressortissants.
Dans le cas de la Chine, les choses n’ont jamais été simples sur le plan diplomatique. Pékin a l’habitude de lier la question des rapatriements à d’autres questions politiques qu’il juge importantes, comme le retour des fugitifs accusés d’actes criminels en Chine, selon un témoignage du département d’État au Congrès en 2016.
Dans certains cas, la Chine s’est montrée sélective dans le choix des immigrants illégaux qu’elle aide à expulser des États-Unis. L’organisation de défense des droits de l’homme Safeguard Defenders a déclaré dans un rapport publié en 2022 que la Chine avait utilisé la question des immigrants clandestins « comme un moyen de pression pour tenter de forcer le retour de cibles politiquement sensibles ».
En mai 2024, les deux pays ont discrètement commencé à coordonner à nouveau l’expulsion des immigrants chinois illégaux, près de deux ans après que Pékin a suspendu sa coopération en représailles au voyage à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants de l’époque, Nancy Pelosi.
Le 4 juin, le président Biden a publié une proclamation présidentielle sur la sécurisation de la frontière.
Cette proclamation « a suspendu et limité » l’entrée des non-citoyens aux États-Unis par la frontière sud, à quelques exceptions près.
En juin, à la suite de la proclamation, le DHS et le ministère de la Justice ont publié une mesure complémentaire restreignant l’entrée des demandeurs d’asile à la frontière sud. En septembre, cette règle a été modifiée et rendue définitive sous le nom de « Joint DHS-DOJ Final Rule ».
Selon une fiche d’information du ministère de la Sécurité intérieure, cette mesure limite les possibilités d’asile pour les migrants qui franchissent la frontière sud pendant les périodes où « le nombre élevé de rencontres dépasse notre capacité à agir en temps voulu ».
Les États-Unis ont également la possibilité d’appliquer des sanctions en matière de visa à l’encontre des pays récalcitrants en vertu de l’article 243(d) de la loi sur l’immigration et la nationalité.
L’année dernière, le ministère de la Sécurité intérieure a expulsé plus de 742.000 étrangers des États-Unis. Entre la proclamation du 4 juin et la fin du mois de novembre, plus de 740 vols de rapatriement ont été effectués vers plus de 160 pays, dont la Chine, le Pérou, l’Égypte, le Sénégal, l’Ouzbékistan et l’Inde.
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